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Entretien avec Abdelaziz Mouride, journaliste et bédéiste : «L'essentiel dans une BD c'est le message»


Après «On affame bien les rats», un vrai cri de rage, Abdelaziz Mouride sort sa deuxième bande dessinée intitulée « Le Coiffeur » qui raconte des histoires du Maroc des années soixante par un garçon coiffeur ayant vécu ces événements dans un quartier

Entretien avec Abdelaziz Mouride, journaliste et bédéiste : «L'essentiel dans une BD c'est le message»
Le Matin du Sahara : Est-ce que la bande dessinée peut-être utilisée comme un outil éducatif pour nos enfants et adolescents, sachant qu'ils s'adonnent beaucoup plus à ce genre de lecture?

Abdelaziz Mouride : Moi, j'espère que ce travail sera prisé aussi bien par les jeunes que par les adultes, parce ce j'ai essayé de rendre cette bande Dessinée un peu plus majeure, où je raconte des histoires graves par l'intermédiaire de dessins et de textes faciles et à la portée de tout le monde.

Et pour répondre à votre question, je crois que la Bande Dessinée est le meilleur outil pédagogique pour nos enfants, puisqu'il y a, en même temps, l'image en mouvement et le texte qui est en plus très court et facile. D'autant plus que le dessin en tant qu'art peut aider les enfants à apprendre à dessiner en imitant ou en calquant ce qu'ils trouvent dans la BD. Et puis, c'est une manière d'apprécier le tableau et l'art de trait tout en joignant l'utile à l'agréable avec un écrit restreint, mais faisant passer plusieurs choses à la fois.

Le monde arabe a connu la BD à travers l'Occident qui en profitait pour faire passer des messages et raconter des histoires de sa société et sa Nation. Ne pensez-vous pas que le monde arabe doit utiliser les mêmes procédés pour atteindre ces objectifs ?

En effet, le dessin utilisé dans la BD peut aider à resituer le passé. C'est ce que j'ai essayé de faire en resituant les années soixante avec le grand poste de Radio, existant dans le temps, qui représentait pour moi un personnage bien particulier avec, par exemple «Sayida Leîla » qui faisait des programmes pour femmes entre autres. C'était aussi une occasion pour les hommes de s'exprimer et donner leur avis sur cette émission. On peut aussi localiser la période des années soixante avec l'absence des paraboles sur les toits des maisons.

Donc, on réalise tous les changements qui se sont effectués entre les années 60 et 80. Et comme avait dit l'écrivain Driss Chraîbi : « Si tu ne connais pas ton passé, tu resteras toujours un enfant ». Ainsi, pour grandir, il faut rester en contact avec son passé et son histoire.

J'espère aussi qu'il y aura d'autres expériences à travers le cinéma, le théâtre, les arts plastiques entre autres, comme je serais heureux de voir d'autres bélîtres donner d'autres opinions et d'autres idées de notre mémoire dans le but d'un enrichissement, diversifié de plusieurs sources, pour nos enfants. C'est-à-dire un foisonnement qui peut mener à la réflexion et à la constitution d'une personnalité indépendante.

Existe-t-il des pionniers de la BD dans le monde arabe ?
Je ne crois pas ; Je pense qu'il y a seulement des traductions dans le monde arabe, mais pas de vrais créateurs.



Peu-on considérer la caricature comme un art ?

Mais c'est un art, c'est aussi du journalisme. Elle n'est pas encore considérée chez nous parce qu'on n'a pas encore cette culture et cette éducation artistique. Alors qu'ailleurs, nous trouvons la caricature dans tous les journaux et magazines et qui a toujours un rapport avec l'actualité. Le caricaturiste assiste aussi au conseil de la rédaction et à travers la discussion sur les événements de l'actualité, il décide de sa caricature qu'il soumet au rédacteur en chef. C'est un créateur qui regarde la vie et les gens d'une manière humoristique.

Que représente pour vous la Bande dessinée en quelques mots ?
L'essentiel dans une BD est le message. Est-ce que c'est un message d'humanité, de tolérence, de générosité ou un message obscène ou fanatique.

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