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Entretien avec Amal Atrach : «Aïcha, m'a permis de réaliser mes ambitions d'artiste»

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Amal Atrach est devenue populaire grâce à "Aïcha ", rôle joué dans le célèbre Sitcom de 2M, Lalla Fatima. Elle y jouait le personnage de la femme de ménage candide, préoccupée par les événements des feuilletons égyptiens et dont les projets d'avenir tiennent en un seul mot : "mariage".

Dans son quotidien, sa vie est beaucoup plus passionnante. C'est une femme épanouie, mariée et jeune maman d'un petit garçon d'un mois et demi.

«Aïcha», rôle dans lequel vous jouez une femme de ménage naïve et comique, et qui ne rêve que de se marier avec l'épicier du coin vous a ouvert les portes de la célébrité….

Il n'y a pas de doute que les trois années passées dans le Sitcom m'ont permis de devenir ce que j'ai envie d'être, une comédienne professionnelle. Ceci dit, je suis du genre qui ne prend pas la notoriété à la légère, au contraire je m'investis profondément pour ne pas décevoir mon public.

Être leur comédienne fétiche constitue à mes yeux une grande responsabilité et un comportement infaillible qui devraient être à la hauteur du regard qu'il porte sur moi. Comme il m'a découvert en tant que Aïcha, pleine d'humour, j'aimerais conserver cette image et me montrer agréable, positive et toujours disponible pour discuter, signer un autographe, échanger un sourire….

Comme vous le dites, vous avez joué trois années consécutives la fameuse Aïcha, ne craigniez-vous pas de voir l'étiquette de la femme de ménage vous suivre partout ?

C'est incroyable ce que cette question revient toujours, mais cette fois-ci je répondrais différemment.

Avant, j'avais l'habitude de dire que je suis heureuse de jouer le rôle de Aicha sans me soucier de ces paramètres. Je jugeais que mon personnage était utile et nécessaire pour la structure globale du Sitcom, c'est pourquoi j'ai toujours accepté de faire le rôle. D'autant plus que je suis certaine de mes capacités artistiques, et je sais que je suis capable d'interpréter tous les rôles aussi divers soient-ils sans que cela me pose aucun problème.

Ma réponse aujourd'hui est différente, car je me rends compte d'une nouvelle vérité. Dans la mesure où les propositions se font de plus en plus rares, je ne vois pas pourquoi je vais me plaindre. Aïcha me permet de continuer mon chemin artistique, car en travaillant dans une production télévisuelle, je ne fais que concrétiser mes passions.

Malgré cette situation je suis convaincue de continuer dans le même sens et que rien ne parviendrait à me dissuader, je saurais être patiente. Par ailleurs, j'insiste pour souligner que je suis parvenue, néanmoins, à décrocher des rôles appartenant à des registres novateurs.

Lors du Ramadan dernier sur 2M, Le public a pu découvrir Amal Atrach dans le téléfilm «Allal Kalda», et dans lequel j'ai joué la fiancée de Allal et la voisine appréciée de sa mère (Naima Lemcharki).

Plus tard, un autre petit rôle qui ma beaucoup amusée est celui d'une figurante, une mère moderne qui accompagne son fils à l'école dans le court-métrage de Rachid El Ouali.

D'ailleurs, tous les autres grands acteurs ont eu des rôles sans scénario, et je trouve que c'était une nouvelle expérience qui m'a beaucoup plue d'ailleurs.
Le manque de propositions semble toucher de nombreux artistes. Est-ce que cette situation est due à la pauvreté de la production des œuvres artistiques dans notre pays ?


Les artistes et le public sont conscients de cette cadence qui est parfois lourde à supporter. Le constat du manque d'activités artistiques peut être comparer à d'autres domaines économiques, financiers ou autres qui peuvent connaître également des crises sérieuses. Il ne faudrait pas non plus négliger un aspect énormément important dans notre culture, celui qui reflète le non encouragement de l'art à partir de nos établissements scolaires. Je reste sidérée devant le fait que des enfants ne s'adonnent à une aucune activité artistique.

Le seul moyen qui s'offre à eux est l'ennui total. Comment peut-on tolérer cette situation alors que ces enfants d'aujourd'hui sont les hommes et les femmes de demain ? On se donne même pas la peine de faire apprendre à ces enfants l'histoire de l'art, de leur faire découvrir les fables et leurs contextes socioculturels, de leur fournir un espace où ils peuvent jouer des pièces théâtrales ou de la musique. C'est le néant artistique complet qui les affronte, alors ne soyez pas surpris qu'aujourd'hui la scène artistique soit ce qu'elle est devenue.

Il y a des enseignants et des artistes marocains qui ne souhaitent que tendre la main pour faire enseigner et aimer aux générations futures l'art et permettre l'éclosion des talents, en l'occurrence de ceux qui veulent avoir une carrière cinématographique ou musicale de vivre leurs rêves et leurs passions jusqu'au bout.

Dans la vie quotidienne, êtes-vous aussi drôle que Aïcha ?

Il faut souligner que ce n'est pas facile d'être Aïcha, un personnage très complexe qui est à la fois naïve, comique et dont les ambitions sociales ressemblent toutefois à toutes les autres femmes. Décidément, il faut de grands efforts intellectuels pour pouvoir jouer ce personnage d'apparence très simple et dont la composition sociale et psychique est très complexe.

Ce sont les répliques risibles, les mimiques et les gestuels qui lui ont permis d'être à la fois juste et réelle. En ce qui concerne mon train-train quotidien, je suis un peu différente. Mes contraintes professionnelles et familiales m'imposent une conduite basée sur le sérieux et le sens de la responsabilité.

Je veille à réussir ma mission qui consiste à concilier mon métier avec mes devoirs qui sont d'être une épouse et maman prévenante et disponible pour un nouveau-né.
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