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Entretien avec Boutaleb Brahim, historien et ancien député de l’USFP : l’Etat marocain avant le Protectorat n’était pas centralisé

1975, le Maroc organise la Marche Verte et recouvre ses provinces du Sud occupés par l’Espagne. Depuis cette date, d’énormes chantiers ont été ouverts dans cette partie du Royaume. Initié par feu Hassan II, l’effort de construction se po

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Dans cet entretien Boutaleb Brahim, professeur d’Histoire contemporaine à la Facultés des Lettres de Rabat et militant au sein de l’USFP nous parle de la glorieuse Marche Verte, et de la détermination du Maroc à tenir en échec les tentatives des séparatistes.

L’affaire de notre intégrité territoriale traverse une phase décisive. Comment expliquez vous l’incapacité des Nations unies à résoudre le problème du Sahara marocain ?

Pour moi, la communauté internationale n’a pas réussi à résoudre le problème du Sahara marocain parce que pour elle c’est un conflit régional qui ne met pas en danger la destinée du monde. Pour elle, tant que les parties en question ne sont pas d’accord, elle n’a aucun intérêt à imposer une solution à qui que ce soit.
C’est pourquoi ses décisions sont assez réservées. C’est un conflit qui oppose le Maroc à l’Algérie, et ce conflit ne perturbe pas la marche du monde.

Le Maroc veut une solution politique négociée alors que l’Algérie fait tout pour revenir à l’option référendum ? comment expliquez vous cette position ?

Je pense que plusieurs raisons peuvent expliquer la position d’Alger, mais une chose est sûre, c’est que le gouvernement algérien encourage tout ce qui est de nature à empêcher la marche sereine et stable du Maroc vers le développement. Le gouvernement algérien veut faire en sorte que le Maroc ne s’occupe pas des vrais problèmes, c’est-à-dire les problèmes de développement socioéconomique. Je tiens à signaler que le fait de maintenir des groupes armés aux frontières constamment mobilisées coûte très cher.

De plus, le Maroc qui commence à apparaître comme un exemple rare de démocratie dans le monde arabe et même en Afrique le dérange. Si nous étions des irresponsables, la guerre aurait éclaté il y a longtemps.

Depuis trente ans, les dirigeants algériens abritent chez eux une bande de mercenaires qui ont essayé de porter atteinte à notre intégrité territoriale. Mais le Maroc a toujours fait preuve de beaucoup de sagesse et de maîtrise de soi et c’est ce qui dérange le plus les Algériens. Le Sahara est marocain, il l’a toujours été et il le restera. Malgré la vision hégémonique que les responsables algériens ont de la construction de l’Afrique du Nord.

Pensez vous qu’une révision constitutionnelle est nécessaire pour pourvoir appliquer l’option prônée par le Maroc. C’est-à-dire garantir au Sahara une large autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine ?

Oui, je le pense. Non seulement c’est une chose bienvenue mais c’est un retour aux sources. L’Etat marocain avant le protectorat n’était pas centralisé. C’était un Etat musulman dont la fonction n’était pas d’administrer le pays mais de le gouverner.

Ce sont deux choses complètement différentes. Gouverner, cela veut dire que le Roi en sa qualité d’Amir Al Mouminine avait la responsabilité de défendre le territoire contre les ennemis de la nation, de faire respecter la religion et de collecter quelques impôts. Mais pour le reste c’était une gestion décentralisée et une autonomie très large.

C’est justement ce que les ennemis de notre intégrité territoriale ont essayé d’exploiter pour dire que l’Etat n’entretenait pas de relations avec les zones sud. Ce qui est faux. Il y a avait une certaine gestion décentralisée mais des liens d’allégeance ont toujours existé et n’ont jamais été rompus.

Les provinces du Sud peuvent donc être gérées par les habitants eux même, mais bien entendu, ils auront le même timbre, la même armée, le même drapeau que les provinces du Nord.
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