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Entretien exclusif avec M. Ahmed Arafa, wali de la région Fès-Boulemane : tout sur la mise à niveau de la région

Dans un entretien qu'il nous a accordé en exclusivité, M. Ahmed Arafa, gouverneur de la préfecture de Fès et wali de la région Fès-Boulemane, revient sur les grandes lignes de ce qu'il appelle la mise à niveau du grandes Fès. Un dossier volumineux qui a

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Voulez-vous nous parlez des grandes lignes de ce programme de mise à niveau ?

Que ce soit avant ou après les dernières élections professionnelles et communales, nous précise Monsieur le wali, notre travail entamé avec l'arrêt de programmes en fonction de leur importance et de leur réalisation. En application bien entendu des directives de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI.

Comme je vous le dis donc, le programme que j'ai eu l'honneur et la satisfaction de présenter aux élus tout dernièrement, est loin d'être de l'alchimie mais tire son essence de la logique. Ce programme se base avant et après tout sur le fait que Fès possède des potentialités énormes, à l'intérieur comme à la périphérie.

Il s'inscrit aussi sur le fait que Fès est un pôle de développement. Et du moment que notre ville se trouve à la croisée d'axes importants s'étendant du Centre-Nord vers l'Est, avec notamment les zones franches de Tanger, le port de Nador et la future autoroute Fès-Oran (que l'on peut traverser en 3h30 minutes), nous devons capter les signaux qui nous sont adressés pour être à la hauteur des choix opérés par Sa Majesté en faveur de la relance des zones du Nord.

Nous avons travaillé depuis avril 2003 sur un programme que nous avons appelé la mise à niveau de Fès d'une façon générale. Et nous nous sommes attelés à la tâche en parallèle du centre régional d'investissement qui fait un travail de facilitation, d'aide et d'assistance au développement.

Quel est le premier volet de ce programme ?

Le premier volet de notre programme de travail concerne la mise à niveau de l'industrie à Fès qui, dans les années 70, se situait en deuxième position après Casablanca. Or, depuis, 10,12 ou 15 ans, cette industrie souffre de vieillissement.
Notre objectif, aujourd'hui, est de consolider l'existant, à savoir les 600 usines qui emploient quelques 28000 personnes. Nous voulons aussi aider ces unités industrielle à repartir vers l'avant tout en combattant cet esprit qui a prévalu sur le devenir de Fès et de ses activités, un esprit de sinistrose justifiant fermetures d'usines, licenciements et conflits multiples.

Ceci étant souligné, nous avons entamé aussi la mise à niveau des zones industrielles, Sidi Brahim, Ben Souda et Dakkarat. La zone de Bensouda connaît toute une vaste action intéressant réhabilitation, restauration des voiries, et notamment amélioration de l'éclairage. Dans peu de temps, nous comptons lancer un projet pilote dans cette zone avec l'ouverture d'un poste de police et une caserne de protection civile. Bref, nous voulons améliorer la situation de toutes ces zones pour qu'elles ne ressemblent plus à des bidonvilles, les équiper pour qu'elles reçoivent dignement leurs clients, surtout les étrangers parmi eux.

Enfin, et en ce qui concerne l'extension de la zone industrielle de Ain Chkaff, nous sommes entrain d'y travailler pour qu'elle voie le jour au plus vite. Nous sommes entrain là aussi de travailler avec la chambre d'artisanat pour réhabiliter et assister ce secteur qui constitue un fleuron de Fès et du Maroc.

L'artisanat connaît d'énormes difficultés du fait de certains retards au lancement des zones de Ain Nokbi et Benjelliq Qu'en dites-vous ?.

L'artisanat emploie énormément de monde et constitue une source de revenus pour des centaines de familles.

Nous tâche première est d'accélérer la sortie du projet d'Ain Nokbi qui, à mon avis et comme d'aucuns le soulignent, a traîné et je leur donne raison. Nous pensons le mettre sur pied cette année. A ce sujet, nous avons pris contact avec le ministère des Habous et des Affaires islamiques afin de réhabiliter les Fondouks de la médina et les transformer en centres d'expositions et de commercialisation des produits d'artisanat.

Tout en garantissant à cet artisanat la possibilité de rester en médina. En ce qui concerne le projet « Benjelliq » qui intéresse les potiers, nous sommes entrain d'accélérer le processus de son lancement. Dans ce sens, nous travaillons avec une institution européenne. Des experts sont même désignés à cet effet depuis 8 mois pour accompagner l'opération poterie sur la matière et ensuite la cuisson.

L'objectif dans tout ça est de sortir de la situation catastrophique que nous connaissons actuellement, à savoir la pollution créée par les fumées qui se dégagent après usage de certaines matières comme le caoutchouc ou les pneus pour passer à une cuisson beaucoup plus environnementale avec des fours à gaz, des appareils adaptés à notre époque.

Ceux qui ont les moyens peuvent acquérir des fours, ceux qui n'en ont pas peuvent se constituer en coopératives pour le faire. Nous pensons même à la possibilité de voir quelqu'un s'installer à Fès afin de mettre à la disposition des artisans de la poterie des fours à gaz en leur louant ces appareils par tranches horaires.

En somme, à travers cette opération, nous voulons protéger et sauvegarder la qualité de la poterie fassie, la meilleure du monde et lui garder sa qualité avec à terme la certification ISO à l'exportation. Le troisième volet touche le tourisme, un secteur qui connaît une certaine renaissance après 20 ans d'éclipse.

Votre intérêt pour le re-décollage du tourisme a capté l'attention des observateurs . est-ce pas ?

Tout d'abord, nous avons identifié les verrous qu'il fallait faire sauter. Dans le domaine du transport aérien, nous nous trouvons dans une situation avantageuse puisque la RAM dessert notre ville une fois par jour, que la compagnie française CORSAIR le fait deux fois par semaine avec possibilité de faire appel à des appareils gros porteurs.

Dès ce mois de mai 2004, Fès sera desservie par une compagnie espagnole qui fera la liaison Madrid-Fès deux fois par semaine et enfin et d'ici la fin d'année, il est prévu des dessertes aériennes par une compagnie allemande grâce à l'initiative du ministre du Tourisme lors de son passage à Berlin (BIT) et une autre Britannique, British-Airways pour ne pas la nommer.

Fès, qui compte avec son ancienne Médina un patrimoine historico-culturel universel, doit, à l'horizon 2010, atteindre une capacité d'hébergement de quelque 10000 lits, outre le fait qu'elle doit atteindre quelque 1,5 millions de nuitées par an, ce qui est loin d'être le cas actuellement. Fès est un produit qui mérite d'être dégusté, c'est pour cela que je dis qu'il faut éviter de le noyer.

Par contre, avec la vision qui est la nôtre de prolonger la durée de séjour d'une, voire 2 à 5 nuitées s'étendra à notre ville voisine Meknès, Volubilis et pourquoi pas le Tafilalet. Le culturel d'un côté, l'évasion de l'autre.

D'ailleurs, lors de la dernière réunion avec les professionnels du tourisme de Fès et de la région, ils étaient quelque 150 personnes, nous avons convenu de faire de Fès une cité homogène, capable de retenir ses visiteurs, à condition que le civisme et l'honnêteté aient leur place au sien d'une industrie fragile.

Le quatrième volet du programme de mise à niveau de Fès est tout un chapitre et concerne l'habitat dans sa globalité, lutte contre les bidonvilles et habitat insalubre en tête. A titre d'exemple, sur le plan de l'habitat social, quelque 600 hectares seront bientôt cédés au secteur privé pour la construction de 36000 logements à des prix défiant toute concurrence.

Les maisons menacées dans la Médina ; l'habitat insalubre, les bidonvilles. Quelles actions ont été entreprises pour lutte contre ces phénomènes ?

En Médina, nous nous attaquons à la restauration des habitations menacées de ruine, outre les maisons menacées d'éboulement dans les quartiers de Sahrij Gnoua entre autres. Pour ce qui est des bidonvilles, nous comptons actuellement éradiquer quelque 3500 sur les 4500 existants, en particulier à Dhar Mahraz (Douar Laaskar), Ain Smen. Une enveloppe de 2,5 milliards de dirhams est réservée à ce projet.

Autre chose de très important, nous allons ramener les bourgades de Ouled Tayeb, Ain Chkeff et Ain Chgueg vers la ville de Fès tout en faisant de ces entités des villes satellitaires.

Enfin, les dossiers de la santé et de l'environnement ne manquent pas d'intérêt dans ce dossier de mise à niveau avec la construction très proche d'un CHU, la restauration de trois grands hôpitaux et l'ouverture de cinq casernes de protection civile.La dépollution du Sebou et l'aménagement du bassin hydraulique en soulignant les efforts européens apportés dans ce sens.

Le problème du transport retient l'attention également avec la préparation de nouvelles études sur le lancement de tramway soit par rail soit par roues.

N'oublions pas que la sécurité des biens et des citoyens occupe une place stratégique dans ce programme notamment par la création de nouveaux postes de police aux quatre coins de la ville (ils sont actuellement au nombre de 21) à qui s'ajoute l'existence de 2 districts, 4 arrondissements et une brigade touristique qui veille sur la quiétude de nos visiteurs dans l'ancienne médina outre les problèmes préoccupants : lutter contre toutes formes de nuisance ou de crimes organisés ou non.

Avant de conclure, signalons que lors d'une récente réunion, M. Arafa a demandé à chacun des responsables des services qui ont travaillé pour la mise à niveau de Fès d'être les pilotes des dossiers chacun en ce qui le concerne comme il a appelé à la constitution de commissions spécialisées au sien du Conseil de la ville. Les dossiers comment elle voient leur concrétisation, avec quel montage et dans quelles conditions.
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