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Fort du soutien de l'ONU : George Bush invite l'OTAN en Irak

Une «grande victoire» selon George Bush, «un grand pas en avant» pour Vladimir Poutine, «un texte important pour la poursuite du processus politique en Irak» selon l'Elysée, une résolution qui apportera «plein de stabilité» et «plus de chances» au peuple

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En effet, après quatre semaines d'âpres négociations et quatre versions successives présentées par Londres et Washington, le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté, à l'unanimité, le projet de résolution sur le transfert de souveraineté en Irak. Même la France, qui voulait que les pouvoirs de Bagdad en matière de sécurité soient reconnus, s'est finalement ralliée à un compromis sur la coopération du gouvernement irakien et de la force multinationale.

Un vote qui marque la réconciliation générale sur l'Irak et donne ainsi une caution internationale au gouvernement intérimaire irakien qui doit entrer en fonction le 30 juin.

Cette résolution entérine aussi le calendrier de la transition politique avec, notamment, «l'élection démocratique au suffrage direct, avant le 31 décembre 2004 si possible et en tout état de cause le 31 janvier 2005 au plus tard, d'une assemblée nationale de transition». Cette dernière aura pour tâche de doter le pays d'une Constitution. Enfin, de nouvelles élections, fin 2005, devraient déboucher sur la désignation d'un gouvernement.

C'est à cette date que se terminera le mandat de la force multinationale sauf si les autorités irakiennes n'en décident autrement. Le point d'achoppement principal portait sur les rapports entre le pouvoir irakien et la force conduite par les Etats-Unis. Plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne, la Chine, la Russie, souhaitaient que la souveraineté irakienne soit intacte, y compris en matière de sécurité.

Pour faire aboutir la quatrième mouture de leur résolution, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont dû accepter un ajout au texte levant les dernières réticences au sein du Conseil de sécurité. Washington et Londres ont accepté que le pouvoir irakien et la force multinationale coopèrent sur le plan militaire, y compris sur «les opérations délicates», mais Bagdad n'a pas de droit de veto comme Paris l'avait proposé.

La France et les autres pays opposés à la guerre ont donc obtenu que le nouveau pouvoir irakien ait un droit de regard sur les actions militaires des troupes de la coalition et que la résolution précise que les lois internationales soient appliquées, allusion à peine voilée à l'affaire des sévices infligés aux prisonniers irakiens.

Mais personne ne peut empêcher que les Américains brandissent cette résolution comme étant un coup de tampon onusien apposé sur leur opération en Irak.
Le Président américain compte bien profiter de ce succès onusien, et du sommet du G8 pour remettre sur le tapis son projet de démocratisation du grand Moyen-Orient qui effraie un peu tout le monde en Europe et dans les pays arabes.

Fort de l'adoption de la résolution américano-britannique sur le transfert de souveraineté en Irak par l'Onu, le président Bush a demandé hier une plus grande implication de l'Otan pour stabiliser l'Irak. Déjà, une grande majorité des pays membres de l'alliance sont présents militairement en Irak, mais pas en tant que membre de l'Otan.

Le président américain voudrait que l'Alliance atlantique tienne davantage de place sur le terrain que le rôle de soutien logistique qu'elle joue aujourd'hui. En remportant une nouvelle victoire avec la bénédiction de l'Onu et le soutien certes tardif mais certain de l'Occident, George Bush a gagné un répit électoral, mais la guerre d'Irak aujourd'hui est bien plus cruelle que ne l'a été l'invasion du pays.
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