C'est George W. Bush lui-même, dans le jardin de la Maison Blanche, qui a annoncé la démission du patron du renseignement, juste avant de s'envoler pour l'Europe, une décision qui a surpris, d'autant qu'il n'en avait pas dit un mot durant une conférence de presse quelques minutes plus tôt avec le Premier ministre australien, John Howard. Une fois dans l'avion, M. Bush a fait savoir, par l'intermédiaire de son porte-parole Scott McClellan, qu'il «n'a pas réclamé que Tenet démissionne» et qu'il n'avait pas été averti de son intention avant la veille, mercredi.
«Il m'a dit qu'il démissionnait pour des raisons personnelles, je lui ai dit que j'étais désolé de le voir partir. Il a fait du superbe travail au nom du peuple américain. J'ai accepté sa démission», a dit sobrement M. Bush avant de partir pour l'Italie puis la France, pour commémorer la libération de l'Europe en 1944.
M. Bush a souligné les qualités du patron de la CIA, 51 ans, survivant de la précédente administration, nommé à son poste par le président Bill Clinton en 1997. Il quittera ses fonctions à la mi-juillet, remplacé temporairement par son numéro deux, John McLaughlin.
«George Tenet est le genre de fonctionnaire avec lequel on aime travailler. Il est fort, il est résolu. Il a servi son pays comme directeur (de la CIA) pendant sept ans, il a été un dirigeant fort et capable à l'Agence, il a été un responsable fort dans la guerre contre le terrorisme. Et je le regretterai», a dit M. Bush.
A cinq mois de l'élection présidentielle où M. Bush brigue un second mandat, son adversaire démocrate John Kerry a déclaré jeudi qu'«il y a eu des échecs importants dans le renseignement, et l'administration doit accepter la responsabilité de ces échecs».
Le feu des critiques a enflé depuis le début de l'année contre le patron de la CIA, d'abord durant de longues auditions au Congrès consacrées aux attentats du 11 septembre 2001 et l'échec des services de renseignement à travailler conjointement avec le FBI (police fédérale) pour les prévenir.
Dans le même temps, l'absence d'armes de destruction massive en Irak a contribué à placer M. Tenet sur un siège éjectable. Leur existence supposée, validée par la CIA, avait été présentée aux Nations unies par le secrétaire d'Etat Colin Powell, justifiant l'attaque pour déloger Saddam Hussein.
«C'est du béton», aurait déclaré M. Tenet à M. Powell au sujet des informations attestant de la présence de ces armes en Irak, selon le journaliste du Washington Post Bob Woodward, qui n'a pas été démenti.
M. Powell a récemment affirmé que la CIA, qui avait fourni un dossier à charge contre Bagdad, avait été trompée «délibérément» sur les armes de destruction massive en Irak.
En mai, lors d'auditions sur les attentats du 11 septembre, M. Tenet avait fait l'humble auto-critique des services de renseignement, parlant de faiblesses systémiques et d'absence de communications. Plus largement, il estimait qu'il faudrait aux Etats-Unis environ cinq ans pour reconstituer un appareil de renseignement performant.
Le patron de la CIA n'a pas échappé aux éclaboussures du scandale de la torture des prisonniers irakiens par des soldats américains, parfois assistés de membres des services de renseignement. Les méthodes seraient notamment importées de prisons en Afghanistan et de la base de Guantanamo à Cuba, où sont gardés au secret des membres présumés du réseau terroriste Al-Qaïda.
Pour l'ancien patron de la CIA (1977-1981), Stansfield Turner, la démission de M. Tenet intervient à la demande de la Maison Blanche. «Il a été poussé dehors et transformé en bouc émissaire», a-t-il déclaré sur CNN en estimant que M. Tenet «n'aurait pas lâché le président Bush en pleine élection si on ne lui avait pas demandé de le faire».
«Il m'a dit qu'il démissionnait pour des raisons personnelles, je lui ai dit que j'étais désolé de le voir partir. Il a fait du superbe travail au nom du peuple américain. J'ai accepté sa démission», a dit sobrement M. Bush avant de partir pour l'Italie puis la France, pour commémorer la libération de l'Europe en 1944.
M. Bush a souligné les qualités du patron de la CIA, 51 ans, survivant de la précédente administration, nommé à son poste par le président Bill Clinton en 1997. Il quittera ses fonctions à la mi-juillet, remplacé temporairement par son numéro deux, John McLaughlin.
«George Tenet est le genre de fonctionnaire avec lequel on aime travailler. Il est fort, il est résolu. Il a servi son pays comme directeur (de la CIA) pendant sept ans, il a été un dirigeant fort et capable à l'Agence, il a été un responsable fort dans la guerre contre le terrorisme. Et je le regretterai», a dit M. Bush.
A cinq mois de l'élection présidentielle où M. Bush brigue un second mandat, son adversaire démocrate John Kerry a déclaré jeudi qu'«il y a eu des échecs importants dans le renseignement, et l'administration doit accepter la responsabilité de ces échecs».
Le feu des critiques a enflé depuis le début de l'année contre le patron de la CIA, d'abord durant de longues auditions au Congrès consacrées aux attentats du 11 septembre 2001 et l'échec des services de renseignement à travailler conjointement avec le FBI (police fédérale) pour les prévenir.
Dans le même temps, l'absence d'armes de destruction massive en Irak a contribué à placer M. Tenet sur un siège éjectable. Leur existence supposée, validée par la CIA, avait été présentée aux Nations unies par le secrétaire d'Etat Colin Powell, justifiant l'attaque pour déloger Saddam Hussein.
«C'est du béton», aurait déclaré M. Tenet à M. Powell au sujet des informations attestant de la présence de ces armes en Irak, selon le journaliste du Washington Post Bob Woodward, qui n'a pas été démenti.
M. Powell a récemment affirmé que la CIA, qui avait fourni un dossier à charge contre Bagdad, avait été trompée «délibérément» sur les armes de destruction massive en Irak.
En mai, lors d'auditions sur les attentats du 11 septembre, M. Tenet avait fait l'humble auto-critique des services de renseignement, parlant de faiblesses systémiques et d'absence de communications. Plus largement, il estimait qu'il faudrait aux Etats-Unis environ cinq ans pour reconstituer un appareil de renseignement performant.
Le patron de la CIA n'a pas échappé aux éclaboussures du scandale de la torture des prisonniers irakiens par des soldats américains, parfois assistés de membres des services de renseignement. Les méthodes seraient notamment importées de prisons en Afghanistan et de la base de Guantanamo à Cuba, où sont gardés au secret des membres présumés du réseau terroriste Al-Qaïda.
Pour l'ancien patron de la CIA (1977-1981), Stansfield Turner, la démission de M. Tenet intervient à la demande de la Maison Blanche. «Il a été poussé dehors et transformé en bouc émissaire», a-t-il déclaré sur CNN en estimant que M. Tenet «n'aurait pas lâché le président Bush en pleine élection si on ne lui avait pas demandé de le faire».
