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L'offensive contre Falloujah entre dans sa deuxième semaine : une bataille particulièrement meurtrière

L'offensive contre Falloujah a fait 38 morts dans les forces américaines et au moins 1.200 morts chez les rebelles. Alors qu'elle entrait, lundi, dans sa deuxième semaine, le vice-Premier ministre irakien jugeant qu'organiser des élections en janvier "se

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Lundi, l'armée américaine a annoncé que 38 de ses soldats avaient été tués et 275 blessés depuis le 8 novembre à Falloujah. Les opérations ne sont pas terminées, même si la majeure partie de la ville rebelle sunnite est sous le contrôle des militaires, a-t-elle précisé dans un communiqué.

Trois des 38 militaires tués l'ont été en dehors des opérations de combat, a ajouté l'armée. Cinq soldats irakiens et plus de 1.200 rebelles ont également été tués lors de cette offensive, la plus importante menée depuis l'invasion du pays en mars 2003.

"Au cours des 24 dernières heures, l'aviation de la force multinationale a effectué plusieurs missions de soutien, attaquant les forces anti-irakiennes (retranchées) dans de nombreux immeubles de la ville", a expliqué l'armée américaine. L'un des appareils a bombardé un bunker souterrain relié à des tunnels, dans le sud de la ville.

Pour le colonel Mike Shupp, un officier des Marines, les opérations de ratissage de la ville, maison par maison, prendront encore quatre ou cinq jours.

Encerclés dans le sud, les rebelles semblaient livrer leur baroud d'honneur. "Il y a 50 à 80 Irakiens et combattants étrangers rassemblés dans le sud-ouest, attendant l'assaut final", a déclaré dimanche le lieutenant Christopher Pimms.

"Plus nous avançons vers le sud, plus les combats deviennent violents et organisés", a-t-il ajouté. Tapis dans des immeubles et épiant les mouvements des soldats américains, les insurgés ne résistent pas frontalement, privilégiant désormais l'utilisation de fusils à lunette contre les fantassins.

Devant les craintes d'une crise humanitaire à Falloujah, les militaires américains insistent sur le fait que tout a été mis en place pour soigner les blessés civils.
Mais un convoi du Croissant-Rouge irakien acheminant vers le centre de Falloujah de la nourriture et des médicaments était toujours bloqué depuis samedi à l'hôpital général, situé à sa lisière ouest.

Les blessés civils sont dirigés vers l'hôpital général qui a été approvisionné en eau et en fioul et vers un deuxième hôpital, situé à l'est de la ville.

Dimanche matin, les Marines ont découvert à Falloujah le cadavre d'une femme, "de type caucasien et ayant des cheveux blonds", amputé des bras et des jambes et la gorge tranchée, a rapporté un photographe de l'AFP.

On ignore s'il s'agit d'une des deux étrangères, mariées à des Irakiens, qui ont été enlevées fin octobre, la responsable humanitaire britannique, Margaret Hassan, et une Polonaise, Teresa Borcz. A 20 mètres de là, les Marines ont découvert les cadavres d'un couple enlacé.

En outre, huit corps d'hommes, âgés entre 20 et 45 ans, ont été découverts plus tard dans la journée dans le centre de Falloujah, a indiqué un journaliste de l'AFP. Les corps ne portaient pas d'uniforme ou des pièces d'identité.

Parallèlement aux opérations de Falloujah, la Garde nationale irakienne a commencé dimanche à reprendre Mossoul (370 km au nord de Bagdad), brièvement tombée aux mains de la guérilla. Des accrochages sporadiques ont eu lieu avec les rebelles.

A 200 km au nord de Bagdad, dans la région de Baïji, 13 Irakiens ont été tués et 26 blessés dimanche dans des heurts et deux raids américains, selon une source hospitalière.

Dans ce contexte de violences, organiser des élections en Irak en janvier prochain "sera un grand défi", a affirmé le vice-Premier ministre irakien, Barham Saleh, et il faudra à l'approche du scrutin "évaluer" la situation avec les Nations unies et la commission électorale indépendante.

"Tenir les élections sera un grand défi", a estimé M. Saleh dans un entretien au quotidien The Guardian, "mais (les) différer pourrait être encore plus dangereux".

"Mon espoir est que nous aurons stabilisé plusieurs des zones qui sont devenues des poches de combattants étrangers et de rebelles, car il est vital que chaque citoyen irakien puisse exercer le droit fondamental de choisir un gouvernement qui lui a été refusé depuis si longtemps", a-t-il ajouté.

"Tenir des élections libres et équitables à temps est un engagement que nous avons pris envers le peuple irakien", a-t-il rappelé.

Des élections générales sont prévues avant fin janvier 2005 pour désigner une Assemblée nationale, un parlement autonome pour le Kurdistan irakien et des conseils provinciaux.

De son côté, la télévision satellitaire qatarie Al-Jazira a affirmé, sans préciser ses sources, que deux des trois membres de la famille du Premier ministre irakien Iyad Allaoui ayant été enlevés le 9 novembre avaient été relâchés.
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