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La Mauvaise Education de Pedro Almodovar : Hystérie romanesque

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C’est pour la première fois qu’un film espagnol, “ la Mauvaise Education ”, quinzième film de Pedro Almodovar, ouvre le festival de Cannes- Un film sur lequel le réalisateur a travaillé durant dix ans- et la troisième fois que le cinéaste est invité sur la croisette.

Pedro Almodovar a toujours entretenu des rapports conflictuels avec Cannes et ses jurys qui avaient feint d’ignorer ses films en commençant par “ femmes au bord de la crise de nerfs ” en 1987, passant par “ tout sur ma mère ” en1999 pourtant donné favori, arrivant à “ Parle avec elle ” en 2002.. La Mauvaise Education (un film qui marche fort en Espagne) scelle la fin d’une méprise en figurant dans la sélection officielle des films de Cannes bien qu’il soit présenté hors compétition - à la demande du cinéaste-
Depuis “ la loi du désir” Almodovar, produit ses films au sein d’El Deseo, la compagnie qu’il a crée avec son frère.

Dans La Mauvaise Education c’est encore l’histoire tragique où la fatalité frappe comme au temps des dieux grecs, où les traumatismes de l’enfance marquent les personnages jusqu’à la fin de leur vie. C’est un film noir, où l’intrigue nous tient en suspens (un acteur criminel, un travesti écrivain, un prêtre pêcheur), où la passion déborde et prend le dessus, amour, vengeance, destruction, où l’horreur d’un destin brisé par l’acte pédophile d’un prêtre sur un enfant se conjugue à la beauté de la découverte du sexe, de l’amour, de l’autre si semblable et si désiré.

La mauvaise éducation n’est pas seulement un film sur la pédophilie, c’est l’histoire de deux générations contradictoires, l’histoire de la découverte des premières pulsions sexuelles, du châtiment, de la culpabilité, du rapport absent avec le dieu, des prix à payer, de la déchéance humaine : “ Dans ce film, souligne le cinéaste, figure une sorte d’anthologie des sujets qui m’intéressent le plus. J’évoque la découverte du sexe, de la peur, et du cinéma dans une période répressive ”.
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