L'horaire d'administration ainsi que l'intervalle de temps séparant les prises médicamenteuses successives se trouvent modifiées. Sachant que ces deux paramètres peuvent avoir une influence de se poser des questions sur l'efficacité et/ou la tolérance du traitement pendant cette période du jeûne. Ceci est d'autant pus vrai lorsqu'il s'agit de médicaments à marge thérapeutique étroite dont les risques d'intoxication sont plus élevés.
Dans le but de voir l'impact de ces changements du schéma thérapeutique pendant le mois de Ramadan, sur le devenir du médicament dans l'organisme d'une part et sur son efficacité et sa tolérance d'autre part, la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le Ramadan (FRSMR), entreprend des études aussi bien chez le volontaire sain que chez le sujet malade.
Une étude prospective portant sur 124 patients épileptiques, a essayé d'évaluer la fréquence des crises épileptiques pendant le Ramadan et d'en déterminer les causes possibles. Les auteurs ont noté une recrudescence des crises d'épilepsie pendant le Ramadan, dont l'arrêt du traitement reste la cause principale. Afin de faciliter la prise des antiépileptiques et d'éviter ces problèmes de d'antiépileptiques à libération prolongée. Par ailleurs, la FRSMR a fait une étude comparative du comportement dans l'organisme d'un antiépileptique (l'acide valproique) avant et pendant le mois de Ramadan. Les résultats ont montré que le médicament est éliminé plus rapidement de l'organisme pendant le mois de Ramadan, ce qui pourrait être à l'origine d'une diminution des concentrations sanguines et peut être une diminution de l'efficacité du traitement.
En attendant de compléter ces résultats par une étude chez le sujet épileptique et dans le cas d'un échec thérapeutique pendant cette période du jeûne, il est fortement recommandé aux praticiens de contrôler la concentration de ces médicaments dans le sang par la prescription d'un dosage plasmatique.
Pour les médicaments utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle, plusieurs études évaluant la pression artérielle avant et pendant le Ramadan chez des sujets traités par une prise quotidienne d'antihypertenseurs, n'ont pas montré de différences significatives entre les deux périodes. Il faut noté que l'horaire d'administration du médicament change pendant le Ramadan, en période normale le médicament est généralement administré le matin (8h) alors que pendant le mois de Ramadan, le médicament est administré à la rupture du jeûne (Ftour) ou juste avant le début du jeûne (Shour). Une de ces études a également comparé l'évolution de la pression artérielle sur 24 heures entre les deux horaires pratiqués pendant le Ramadan.
Aucune différence significative n'a été observée par les autres. A la lumière de ces résultats, certains auteurs ont conclu que les patients hypertendus qui sont traités avec une prise quotidienne, peuvent jeûner en toute sécurité tout en continuant à prendre leur traitement pendant le mois de Ramadan.
Dans l'attente d'avoir plus de résultats, pour l'élaboration de schémas posologiques plus précis et plus adaptés au rythme de vie du mois de Ramadan, nous conseillons aux malades de ne procéder a aucun changement de leur thérapeutique sans l'avis de leurs médecins. Pour cela il est fortement recommandé aux patients de consulter leurs médecins justes avant le début du mois de Ramadan.
La prise des médicaments pendant le Ramadan n'est pas toujours évidente et elle ne se pratique pas tooujours de manière logique et rationnelle. A titre d'exemple, une lettre publiée dans la presse médicale anglaise en 1985 avait rapporté que chez un groupe de 37 femmes asiatiques musulmanes jeûnant pendant le Ramadan, sept suivaient scrupuleusement les indications de leur médecin, 25 ne prenaient pas la totalité des médicaments qui leur sont prescrits et 5 prenaient la totalité des médicaments prescrits par jour en une seule prise.
Pour analyser la situation, deux aspects sont à prendre en considération pour bien cerner la prescription pendant le Ramadan. Le premier est en rapport avec les aspects religieux. En effet, les médecins, les Oulamas et encore moins les malades ne peuvent s'accorder sur la compatibilité du jeûne des différentes voies d'administration. Le deuxième facteur, quant à lui, est relatif aux aspects médicaux et scientifiques. Dans ce sens, la question qui se pose est de savoir si la prise des médicaments le soir après la rupture du jeûne va générer des effets thérapeutiques et une tolérance équivalents à la prise du jour.
Quelle est la voie d'administration tolérée par la religion ?
La réponse n'est pas évidente. En effet, plusieurs études épidémiologiques au Maroc ont abouti à des résultats divergents sur ce sujet. L'une d'entre elles, effectuée chez 89 médecins en 1989 a donné des résultats très représentatifs. En effet, le pourcentage du jugement de la compatibilité qui était différent selon la voie d'administration, était supérieur ou égal à 60% pour les voies cutanées, les injections intramusculaires, les ovules gynécologiques, les gouttes auriculaires et les collyres. En revanche, il était inférieur ou égal à 40% pour les injections intraveineuses, les pulvérisations nasales et les inhalations d'aérosol.
Ce manque de convergence total révélé par ces chiffres s'explique par l'absence de référence et de consensus à l'époque de l'enquête (1989).
Pour combler ce vide, la Fondation Hassan II pour la Recherche Scientifique et Médicale sur le Ramadan avait organisé en juin 1998 , en collaboration avec les principales institutions islamiques, islamo-culturelles et islamo-médicales du monde musulman une conférence de consensus sur la compatibilité des voies d'administration avec la pratique du jeûne de Ramadan.
Ce consensus était sorti avec la recommandation induquant que seule la voie d'administration orale est incompatible, alors que toutes les autres voies mentionnées ci-dessous sont compatibles avec la pratique du jeûne :
- Les voies locales ; pommade, spray, bandes.
- Les voies oculaires et nasales
- Les voies rectales et vaginales
- Les voies sous-cutanées et intra-musculaires.
- Les voies d'administration par aérosol.
- Le problème de la voie intraveineuse ne se pose pas car elle est indiquée en cas de pathologies graves qui nécessitent une intervention urgente, c'est à dire des cas où la rupture du jeûne est permise et même nécessaire.
Aspects scientifiques
Pour les médicaments à administration orale qui doivent être pris après la rupture du jeûne, la prise en compte des cinq paramètres suivants est indispensable :
- L'adoptation posologique :
On ne peut pas toujours changer facilement les prises du jour vers la nuit sans prendre certaines précautions surtout quand il s'agit de médicaments à marge thérapetique étroite et de médicaments indiqués dans les maladies chroniques.
La prudence dans ces cas incite à procéder au changement de la prescription deux semaines avant le Ramadan. Pendant la première, le médecin devra constater la continuité de l'efficacité thérapeutique et la stabilité de la maladie, alors que pendant la deuxième, le médecin pourra amener un ajustement en cas de nécessité. Cette mesure doit être systématique et habituelle dans la pratique médicale.
- La chrono-pharmacologie :
Il s'agit de s'assurer que le changement du moment d'administration des médicaments n'influence ni leur tolérance ni leu efficacité. Ceci concerne les anti-inflammatoires à cause de leurs effets indésirables plus marqués le soir et les corticoïdes en raison du déplacement du pic physiologique du cortisol de 8 heures vers les environs de midi. Dans ses deux cas et en attendant les résultats des études cliniques, il serait plus logique de préconiser l'administration pendant le Shor.
- Le rythme d'administration :
La prise orale unique le soir constitue l'idéal pendant le Ramadan. Pour les médicaments qui nécessitent deux prises, leur réparation peut s'envisager par la désignation de la première prise au moment de la rupture du jeûne. La deuxième, quant à elle, peut se situer alors juste avant le lever du soleil. Pour les médicaments ayant un rythme d'administration supérieur à deux prises, il est difficile de trouver une réparation adéquate entre la rupture du jeûne et le lever du soleil. Aussi, la prescription de la rupture du jeûne peut-elle être envisagée conformément aux indications de la religion.
- L'interaction avec les repas :
Entre la rupture du jeûne et le lever du seil, les pratiquants passent une bonne partie du temps à s'alimenter. De ce fait, il n'est pas facile de trouver des moments pendant cette période où l'estomac est vraiment vide. Cela pose donc un problème pour les médicamments qui doivent s'administrer à jeun. Dans ce cas, il y a lieu d'exiger une discipline alimentaire stricte en instaurant deux principaux repas bien séparés pendant les soirées du Ramadan : un à la rupture du jeûne et l'autre le plus tard possible. Dans ces conditions, il est possible de situer un estomac à jeun 2 à 3 heures après le premier repas et 1/2 heure à 1 heure avant le dernier repas.
- La nature de l'effet thérapeutique :
L'effet thérapeutique de certains médicaments dont la prise orale a été reportée le soir, peut altérer la qualité du sommeil qui est déjà courte pendant la période du Ramadan. C'est le cas notamment des psychostimulants (antidépresseurs, théophyline etc) ou des diurétiques qui réveillent à cause du besoin d'uriner qu'ils créent. Pour éviter ces inconvénients, il y a lieu d'envisager le changement de la thérapeutique, quand cela est possible. Changer par exemple un diurétique par un inhibiteur calcique ou par un inhibiteur de l'enzyme de conversion ou changer un antidépresseur stimulant par un autre sédatif.
Des études cliniques sont nécessaires pour établir les meilleures alternatives thérapeutiques.
Le rôle du pharmacien
Des enquêtes menées auprès des pharmaciens pour évaluer la délivrance des médicaments pendant le Ramadan a révélé que celle-ci change en qualité et en quantité. Le nombre d'actes de délivrance diminue, alors que le nombre de conseils et d'administration augmente. Concernant la nature des médicaments délivrés, l'étude a révélé une augmentation de la consommation à la fois de médicaments de la sphère gastrique, de vitamines, d'antalgiques et d'anti-inflammatoires et une diminution de ces des psychotropes.
Ces changements intéressants nécessitent donc des conseils précieux. Dans ce cadre, le pharmacien peut jouer un rôle déterminant pour optimiser le bon usage du médicament pendant cette période.
Les conseils qui sont disponibles en fonction des données scientifiques actuelles de 2002 peuvent se résumer de la manière suivante :
- L'adaptation de la prise des médicaments serait meilleure si le changement de la prescription a débuté à deux semaines avant le Ramadan.
- La vie orale constitue la seule voie incompatible avec la pratique du jeûne.
- La prise unique est préférable, à défaut, deux prises sont acceptables
- Les médicaments qui dérèglement le sommeil, sont à éviter ou à prescrire au Shor.
Ces conseils sont susceptibles d'évoluer en fonction de la disponibilité de nouvelles études médico-scientifiques sur le Ramadan.
Dans le but de voir l'impact de ces changements du schéma thérapeutique pendant le mois de Ramadan, sur le devenir du médicament dans l'organisme d'une part et sur son efficacité et sa tolérance d'autre part, la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le Ramadan (FRSMR), entreprend des études aussi bien chez le volontaire sain que chez le sujet malade.
Une étude prospective portant sur 124 patients épileptiques, a essayé d'évaluer la fréquence des crises épileptiques pendant le Ramadan et d'en déterminer les causes possibles. Les auteurs ont noté une recrudescence des crises d'épilepsie pendant le Ramadan, dont l'arrêt du traitement reste la cause principale. Afin de faciliter la prise des antiépileptiques et d'éviter ces problèmes de d'antiépileptiques à libération prolongée. Par ailleurs, la FRSMR a fait une étude comparative du comportement dans l'organisme d'un antiépileptique (l'acide valproique) avant et pendant le mois de Ramadan. Les résultats ont montré que le médicament est éliminé plus rapidement de l'organisme pendant le mois de Ramadan, ce qui pourrait être à l'origine d'une diminution des concentrations sanguines et peut être une diminution de l'efficacité du traitement.
En attendant de compléter ces résultats par une étude chez le sujet épileptique et dans le cas d'un échec thérapeutique pendant cette période du jeûne, il est fortement recommandé aux praticiens de contrôler la concentration de ces médicaments dans le sang par la prescription d'un dosage plasmatique.
Pour les médicaments utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle, plusieurs études évaluant la pression artérielle avant et pendant le Ramadan chez des sujets traités par une prise quotidienne d'antihypertenseurs, n'ont pas montré de différences significatives entre les deux périodes. Il faut noté que l'horaire d'administration du médicament change pendant le Ramadan, en période normale le médicament est généralement administré le matin (8h) alors que pendant le mois de Ramadan, le médicament est administré à la rupture du jeûne (Ftour) ou juste avant le début du jeûne (Shour). Une de ces études a également comparé l'évolution de la pression artérielle sur 24 heures entre les deux horaires pratiqués pendant le Ramadan.
Aucune différence significative n'a été observée par les autres. A la lumière de ces résultats, certains auteurs ont conclu que les patients hypertendus qui sont traités avec une prise quotidienne, peuvent jeûner en toute sécurité tout en continuant à prendre leur traitement pendant le mois de Ramadan.
Dans l'attente d'avoir plus de résultats, pour l'élaboration de schémas posologiques plus précis et plus adaptés au rythme de vie du mois de Ramadan, nous conseillons aux malades de ne procéder a aucun changement de leur thérapeutique sans l'avis de leurs médecins. Pour cela il est fortement recommandé aux patients de consulter leurs médecins justes avant le début du mois de Ramadan.
La prise des médicaments pendant le Ramadan n'est pas toujours évidente et elle ne se pratique pas tooujours de manière logique et rationnelle. A titre d'exemple, une lettre publiée dans la presse médicale anglaise en 1985 avait rapporté que chez un groupe de 37 femmes asiatiques musulmanes jeûnant pendant le Ramadan, sept suivaient scrupuleusement les indications de leur médecin, 25 ne prenaient pas la totalité des médicaments qui leur sont prescrits et 5 prenaient la totalité des médicaments prescrits par jour en une seule prise.
Pour analyser la situation, deux aspects sont à prendre en considération pour bien cerner la prescription pendant le Ramadan. Le premier est en rapport avec les aspects religieux. En effet, les médecins, les Oulamas et encore moins les malades ne peuvent s'accorder sur la compatibilité du jeûne des différentes voies d'administration. Le deuxième facteur, quant à lui, est relatif aux aspects médicaux et scientifiques. Dans ce sens, la question qui se pose est de savoir si la prise des médicaments le soir après la rupture du jeûne va générer des effets thérapeutiques et une tolérance équivalents à la prise du jour.
Quelle est la voie d'administration tolérée par la religion ?
La réponse n'est pas évidente. En effet, plusieurs études épidémiologiques au Maroc ont abouti à des résultats divergents sur ce sujet. L'une d'entre elles, effectuée chez 89 médecins en 1989 a donné des résultats très représentatifs. En effet, le pourcentage du jugement de la compatibilité qui était différent selon la voie d'administration, était supérieur ou égal à 60% pour les voies cutanées, les injections intramusculaires, les ovules gynécologiques, les gouttes auriculaires et les collyres. En revanche, il était inférieur ou égal à 40% pour les injections intraveineuses, les pulvérisations nasales et les inhalations d'aérosol.
Ce manque de convergence total révélé par ces chiffres s'explique par l'absence de référence et de consensus à l'époque de l'enquête (1989).
Pour combler ce vide, la Fondation Hassan II pour la Recherche Scientifique et Médicale sur le Ramadan avait organisé en juin 1998 , en collaboration avec les principales institutions islamiques, islamo-culturelles et islamo-médicales du monde musulman une conférence de consensus sur la compatibilité des voies d'administration avec la pratique du jeûne de Ramadan.
Ce consensus était sorti avec la recommandation induquant que seule la voie d'administration orale est incompatible, alors que toutes les autres voies mentionnées ci-dessous sont compatibles avec la pratique du jeûne :
- Les voies locales ; pommade, spray, bandes.
- Les voies oculaires et nasales
- Les voies rectales et vaginales
- Les voies sous-cutanées et intra-musculaires.
- Les voies d'administration par aérosol.
- Le problème de la voie intraveineuse ne se pose pas car elle est indiquée en cas de pathologies graves qui nécessitent une intervention urgente, c'est à dire des cas où la rupture du jeûne est permise et même nécessaire.
Aspects scientifiques
Pour les médicaments à administration orale qui doivent être pris après la rupture du jeûne, la prise en compte des cinq paramètres suivants est indispensable :
- L'adoptation posologique :
On ne peut pas toujours changer facilement les prises du jour vers la nuit sans prendre certaines précautions surtout quand il s'agit de médicaments à marge thérapetique étroite et de médicaments indiqués dans les maladies chroniques.
La prudence dans ces cas incite à procéder au changement de la prescription deux semaines avant le Ramadan. Pendant la première, le médecin devra constater la continuité de l'efficacité thérapeutique et la stabilité de la maladie, alors que pendant la deuxième, le médecin pourra amener un ajustement en cas de nécessité. Cette mesure doit être systématique et habituelle dans la pratique médicale.
- La chrono-pharmacologie :
Il s'agit de s'assurer que le changement du moment d'administration des médicaments n'influence ni leur tolérance ni leu efficacité. Ceci concerne les anti-inflammatoires à cause de leurs effets indésirables plus marqués le soir et les corticoïdes en raison du déplacement du pic physiologique du cortisol de 8 heures vers les environs de midi. Dans ses deux cas et en attendant les résultats des études cliniques, il serait plus logique de préconiser l'administration pendant le Shor.
- Le rythme d'administration :
La prise orale unique le soir constitue l'idéal pendant le Ramadan. Pour les médicaments qui nécessitent deux prises, leur réparation peut s'envisager par la désignation de la première prise au moment de la rupture du jeûne. La deuxième, quant à elle, peut se situer alors juste avant le lever du soleil. Pour les médicaments ayant un rythme d'administration supérieur à deux prises, il est difficile de trouver une réparation adéquate entre la rupture du jeûne et le lever du soleil. Aussi, la prescription de la rupture du jeûne peut-elle être envisagée conformément aux indications de la religion.
- L'interaction avec les repas :
Entre la rupture du jeûne et le lever du seil, les pratiquants passent une bonne partie du temps à s'alimenter. De ce fait, il n'est pas facile de trouver des moments pendant cette période où l'estomac est vraiment vide. Cela pose donc un problème pour les médicamments qui doivent s'administrer à jeun. Dans ce cas, il y a lieu d'exiger une discipline alimentaire stricte en instaurant deux principaux repas bien séparés pendant les soirées du Ramadan : un à la rupture du jeûne et l'autre le plus tard possible. Dans ces conditions, il est possible de situer un estomac à jeun 2 à 3 heures après le premier repas et 1/2 heure à 1 heure avant le dernier repas.
- La nature de l'effet thérapeutique :
L'effet thérapeutique de certains médicaments dont la prise orale a été reportée le soir, peut altérer la qualité du sommeil qui est déjà courte pendant la période du Ramadan. C'est le cas notamment des psychostimulants (antidépresseurs, théophyline etc) ou des diurétiques qui réveillent à cause du besoin d'uriner qu'ils créent. Pour éviter ces inconvénients, il y a lieu d'envisager le changement de la thérapeutique, quand cela est possible. Changer par exemple un diurétique par un inhibiteur calcique ou par un inhibiteur de l'enzyme de conversion ou changer un antidépresseur stimulant par un autre sédatif.
Des études cliniques sont nécessaires pour établir les meilleures alternatives thérapeutiques.
Le rôle du pharmacien
Des enquêtes menées auprès des pharmaciens pour évaluer la délivrance des médicaments pendant le Ramadan a révélé que celle-ci change en qualité et en quantité. Le nombre d'actes de délivrance diminue, alors que le nombre de conseils et d'administration augmente. Concernant la nature des médicaments délivrés, l'étude a révélé une augmentation de la consommation à la fois de médicaments de la sphère gastrique, de vitamines, d'antalgiques et d'anti-inflammatoires et une diminution de ces des psychotropes.
Ces changements intéressants nécessitent donc des conseils précieux. Dans ce cadre, le pharmacien peut jouer un rôle déterminant pour optimiser le bon usage du médicament pendant cette période.
Les conseils qui sont disponibles en fonction des données scientifiques actuelles de 2002 peuvent se résumer de la manière suivante :
- L'adaptation de la prise des médicaments serait meilleure si le changement de la prescription a débuté à deux semaines avant le Ramadan.
- La vie orale constitue la seule voie incompatible avec la pratique du jeûne.
- La prise unique est préférable, à défaut, deux prises sont acceptables
- Les médicaments qui dérèglement le sommeil, sont à éviter ou à prescrire au Shor.
Ces conseils sont susceptibles d'évoluer en fonction de la disponibilité de nouvelles études médico-scientifiques sur le Ramadan.
