Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

La société de consommation est bien installée : le crédit, un complément du salaire

Contracter un crédit pour faire face à des besoins sans cesse croissants, n'est pas un dernier recours. Le nombre de personnes qui s'endettent non pas pour s'offrir le luxe, mais pour subvenir à leurs besoins, le confirme. D'abord chez l'épicier du coin,

No Image
Réunir les frais de scolarisation, affronter les dépenses excessives du Ramadan, s'offrir le mouton de Aïd El Adha, acheter une voiture, accéder au logement, équiper sa maison, assurer ses soins médicaux et ceux de sa famille, pallier l'imprévisible, passer des vacances et même se marier, se font maintenant à crédit. C'est, semble-t-il le moyen le plus rapide et le plus sûr pour les gens qui ne disposent pas forcément au départ la totalité de la somme exigée pour l'acquisition d'un bien ou d'un service.

D'après un haut cadre de l'Association Professionnelle des Sociétés de Financement (APSF), " le crédit est un complément du salaire. En raison des bas salaires et du pouvoir d'achat réduit des personnes, ces dernières sont dans l'incapacité de s'équiper par leurs propres moyens. Le recours au crédit demeure une bouffée d'oxygène".

L'accès à ce crédit est d'autant plus facile que les sociétés, qui l'accordent, usent de tous les moyens dont une publicité agressive, pour attirer cette clientèle potentielle. Crédits express, souvent à taux d'intérêt soutenables, délais de remboursement souples, etc., sont autant de facilités qui en encouragent plus d'un. Selon Maroc-finance, une structure de contrôle des maisons de crédit, ce dernier est plus qu'un simple engagement moral. C'est un véritable contrat.

S'il est bien réfléchi et bien géré, le crédit aide à mieux vivre. Au Maroc, plusieurs crédits sont en usage actuellement. Il s'agit des prêts dits affectés qui sont accordés en vue de l'achat d'un bien (équipement domestique, moyen de transport..) ou d'une prestation déterminée (voyage, frais de scolarité..) auprès d'un commerçant dûment conventionné par une société de crédit à la consommation. Il y a aussi le prêt personnel ou le crédit direct, appelé généralement prêt non affecté. Celui-ci est proposé directement par la société de crédit ou par son correspondant agréé. Il présente l'avantage de mettre directement le client en relation avec la société de crédit à la consommation qui met entre ses mains un chèque représentant le montant convenu sans intermédiaire aucun.

Il existe également le crédit renouvelable, appelé crédit permanent ou crédit " revolving " qui consiste à mettre à la disposition du client, une réserve d'argent permanente et renouvelable. Cette réserve est déterminée en fonction des possibilités du client au moment de l'ouverture de son crédit. Dans la plupart des cas, une carte est remise au client. D'après Maroc-finance, une autre forme de crédit fait son petit chemin. C'est la Location avec option d'achat (LOA) qui est parfois aussi appelée location avec promesse de vente ou bail avec option d'achat.

Elle est surtout utilisée pour l'acquisition de véhicules automobiles, parfois pour d'autres biens (ordinateurs notamment). Toutefois, pour promouvoir leurs ventes, les distributeurs proposent aux consommateurs parfois des crédits remboursables sans intérêts. La durée de remboursement d'un crédit gratuit est généralement court. Il n'y a plus qu' à rembourser le capital emprunté en un nombre réduit de mensualités. Par ailleurs, les cartes de crédit du commerce sont généralement distribuées par de grands magasins ou chaînes d'hypermarchés.

Elles sont émises par des établissements financiers, avec utilisation dans les magasins adhérents du réseau. Les mensualités remboursées se composent d'une fraction du capital emprunté et d'intérêts. Un cadre bancaire explique le phénomène : " Le développement du crédit à la consommation a amené l'invisibilité de l'argent. Le consommateur dispose à la fois de son salaire et d'une marge de crédit offerte par les banques et les sociétés de crédit. Avoir un crédit est une obligation sociale.

Avec l'avènement des grandes surfaces, la promotion des ventes a connu un développement considérable ces dernières années ". Les difficultés économiques aidant, les salaires qui n'augmentent pas au rythme du coût de la vie et des besoins croissants font que le consommateur n'a plus d'autres alternatives que le recours au crédit. Chez l'épicier du coin d'abord, puis chez sa banque avant de tomber dans les filets des sociétés de crédit. Mais, c'est tellement facile de contracter un crédit que de le rembourser.

Souvent les difficultés ne tardent pas à faire surface. " Je vis avec un découvert permanent", " je traîne mon découvert depuis plus de 12 mois ", "mon compte bancaire est constamment au rouge "… Ce genre d'expressions ne choque plus personne, tant l'utilisation du découvert est devenue pratique courante. Pour une raison ou une autre, le remboursement ne se fait pas à temps.

Le salarié se trouve dans l'obligation de recourir à un nouveau crédit pour faire face à des échéances de plus en plus difficiles. Certains arrivent même à battre le record de plusieurs crédits à la fois en quelques années. Le phénomène prend de l'ampleur prouvant que la société de consommation est bien installée dans les ménages.
Lisez nos e-Papers