Quatre jours de bonheur sans faille ! Le soleil a démenti les prétentions du mauvais temps. Il n'a pas faussé compagnie aux mélomanes un seul instant. Les alizés sont coutumiers du miracle. Ne cherchez pas à comprendre, cette ville est pleine de mystère.
N'est ce pas les alizés qui ont conduit Christophe Colomb au bout du monde du temps où les Amériques étaient inconnues. Alors c'est sans doute eux qui ont amené le beau temps à Essaouira et avec lui de merveilleux artistes des quatre coins du monde.
Young-Chang Cho, artiste coréen, a une posture peu commune avec son violoncelle. Il est seigneurial dans sa façon de jouer. Sans être droit et collé à l'instrument pour mieux le tenir, il a une incroyable facilité qui lui vient de son maestria époustouflante. Il a été l'élève de Rostropovitch et siège actuellement dans le jury de son prix. Le son qu'il produit est merveilleux. Dans la vie c'est un homme d'une grande humilité et d'une joie débordante. Le Maroc dès l'arrivée l'a fasciné.
On peut parler ainsi de tous les artistes du festival. Du bonheur à revendre du début à la fin. Dès l'ouverture même, le ton est donné. Un choeur de passage, Voces Intimae, a inauguré la fête avec le Canto General de Mikis Theodorakis sur un texte de Pablo Neruda. Tels des troubadours en fête, cet ensemble toulousain est venu en ami, de lui-même, pour tendre la main du partage. Et puis ce fut une succession de voix magiques.
Magnifiques voix de femmes qui ont fait vibré la salle, Françoise Atlan en arabe et en hébreu, Virginie Pochon avec les mélodies de Ravel en grec, Kozina Yaroslava, une jeune mezzo-soprane biélorusse qui a enchanté le public avec du Tchaikovsky, et une enfin une voix remontant comme du fond des âges, et qu'on ressent dans sa peau, celle de Ariana Vafadari avec ses chants persans.
Où au Maroc, en une seule soirée, trouve-t-on autant de trésors ? Nulle part à vrai dire. La quatrième édition du Printemps des alizés, si modeste par les moyens, a été une extraordinaire réussite, un pur moment de bonheur. La Petite Messe Solennelle de Rossini donnée par le Choeur des trois Cultures à l'Eglise de la ville a fait pleurer plus d'un mélomane.
Michel Piquemal, le grand chef de chœur français, a conduit de main de maître cet ensemble vocal composé de Marocains, d'Espagnols, de Français, d'Allemands, d'Egyptiens et même d'une Biélorusse. Plus tard les mêmes chanteurs reprendront, sous la houlette de Nayer Nagui, chef de Chœur à l'Opéra du Caire, des chants en arabe pour le plus grand plaisir du public. C'est la Fondation des Trois Cultures qui a créé cet ensemble vocal qui se reproduira encore au Maroc les années à venir.
Une soirée Mozart sublime avec un quatuor à cordes (la Chasse), le trio pour piano, clarinette et alto (les Quilles) et des airs d'opéra divins qui se passent de commentaires. Ensuite, deux grandes pièces du répertoire, deux trios pour piano, violon et violoncelle, magistralement interprétés par Roland Pidoux, Régis Pasquier et Emmanuel Strosser : l'Archiduc de Beethoven et le trio en si bémol majeur de Schubert.
La soirée du Vendredi 7 mai fut ainsi un enchantement
Le samedi, avec l'arrivée en force du public, a connu des moments d'une incroyable beauté. Le quatuor de Brahms pour piano cordes n°1 a atteint des sommets qui n'ont rien à envier à aucune autre salle au monde.
Deux Coréens, un Allemand et une pianiste française (Claire Desert) ont interprété cette pièce avec une virtuosité inouïe. Au bout du quatrième mouvement le public s'est levé d'un seul bond pour crier ses hourras aux artistes. Et puis la douceur s'est emparée de la salle avec le concert de Chausson pour piano, violon et violoncelle avec le quatuor Ludwig et le grand violoniste français Régis Pasquier.
Rares moments de bonheur et de paix à nuls autres pareils et qu'il n'est pas possible de reprendre ici dans le détail. Malgré un programme plus chargé qu'il ne doit, une seule envie vous prend à chaque passage d'artiste, celle de vous lever, d'applaudir et de supplier à voix haute : Recommencez s'il vous plaît ! Le Printemps des Alizés a été beau, très beau. Dieu fasse qu'il nous revienne ainsi encore et encore.
Dès la fin du festival la pluie a refait surface. Sans doute des larmes versées pour les départs. Mais qu'à cela ne tienne, Houssaine Miloudi, le prestigieux peintre marocain, qui a gratifié l'évènement d'une somptueuse affiche, a fait remarquer, en connaisseur de la ville, qu'il n'y avait rien à craindre, et que cette merveilleuse musique est déjà engrangée dans les murailles qui sont la mémoire de la ville. Alors vivement le Printemps prochain !
N'est ce pas les alizés qui ont conduit Christophe Colomb au bout du monde du temps où les Amériques étaient inconnues. Alors c'est sans doute eux qui ont amené le beau temps à Essaouira et avec lui de merveilleux artistes des quatre coins du monde.
Young-Chang Cho, artiste coréen, a une posture peu commune avec son violoncelle. Il est seigneurial dans sa façon de jouer. Sans être droit et collé à l'instrument pour mieux le tenir, il a une incroyable facilité qui lui vient de son maestria époustouflante. Il a été l'élève de Rostropovitch et siège actuellement dans le jury de son prix. Le son qu'il produit est merveilleux. Dans la vie c'est un homme d'une grande humilité et d'une joie débordante. Le Maroc dès l'arrivée l'a fasciné.
On peut parler ainsi de tous les artistes du festival. Du bonheur à revendre du début à la fin. Dès l'ouverture même, le ton est donné. Un choeur de passage, Voces Intimae, a inauguré la fête avec le Canto General de Mikis Theodorakis sur un texte de Pablo Neruda. Tels des troubadours en fête, cet ensemble toulousain est venu en ami, de lui-même, pour tendre la main du partage. Et puis ce fut une succession de voix magiques.
Magnifiques voix de femmes qui ont fait vibré la salle, Françoise Atlan en arabe et en hébreu, Virginie Pochon avec les mélodies de Ravel en grec, Kozina Yaroslava, une jeune mezzo-soprane biélorusse qui a enchanté le public avec du Tchaikovsky, et une enfin une voix remontant comme du fond des âges, et qu'on ressent dans sa peau, celle de Ariana Vafadari avec ses chants persans.
Où au Maroc, en une seule soirée, trouve-t-on autant de trésors ? Nulle part à vrai dire. La quatrième édition du Printemps des alizés, si modeste par les moyens, a été une extraordinaire réussite, un pur moment de bonheur. La Petite Messe Solennelle de Rossini donnée par le Choeur des trois Cultures à l'Eglise de la ville a fait pleurer plus d'un mélomane.
Michel Piquemal, le grand chef de chœur français, a conduit de main de maître cet ensemble vocal composé de Marocains, d'Espagnols, de Français, d'Allemands, d'Egyptiens et même d'une Biélorusse. Plus tard les mêmes chanteurs reprendront, sous la houlette de Nayer Nagui, chef de Chœur à l'Opéra du Caire, des chants en arabe pour le plus grand plaisir du public. C'est la Fondation des Trois Cultures qui a créé cet ensemble vocal qui se reproduira encore au Maroc les années à venir.
Une soirée Mozart sublime avec un quatuor à cordes (la Chasse), le trio pour piano, clarinette et alto (les Quilles) et des airs d'opéra divins qui se passent de commentaires. Ensuite, deux grandes pièces du répertoire, deux trios pour piano, violon et violoncelle, magistralement interprétés par Roland Pidoux, Régis Pasquier et Emmanuel Strosser : l'Archiduc de Beethoven et le trio en si bémol majeur de Schubert.
La soirée du Vendredi 7 mai fut ainsi un enchantement
Le samedi, avec l'arrivée en force du public, a connu des moments d'une incroyable beauté. Le quatuor de Brahms pour piano cordes n°1 a atteint des sommets qui n'ont rien à envier à aucune autre salle au monde.
Deux Coréens, un Allemand et une pianiste française (Claire Desert) ont interprété cette pièce avec une virtuosité inouïe. Au bout du quatrième mouvement le public s'est levé d'un seul bond pour crier ses hourras aux artistes. Et puis la douceur s'est emparée de la salle avec le concert de Chausson pour piano, violon et violoncelle avec le quatuor Ludwig et le grand violoniste français Régis Pasquier.
Rares moments de bonheur et de paix à nuls autres pareils et qu'il n'est pas possible de reprendre ici dans le détail. Malgré un programme plus chargé qu'il ne doit, une seule envie vous prend à chaque passage d'artiste, celle de vous lever, d'applaudir et de supplier à voix haute : Recommencez s'il vous plaît ! Le Printemps des Alizés a été beau, très beau. Dieu fasse qu'il nous revienne ainsi encore et encore.
Dès la fin du festival la pluie a refait surface. Sans doute des larmes versées pour les départs. Mais qu'à cela ne tienne, Houssaine Miloudi, le prestigieux peintre marocain, qui a gratifié l'évènement d'une somptueuse affiche, a fait remarquer, en connaisseur de la ville, qu'il n'y avait rien à craindre, et que cette merveilleuse musique est déjà engrangée dans les murailles qui sont la mémoire de la ville. Alors vivement le Printemps prochain !
