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Le criminel de Taroudant déféré hier au parquet d'Agadir : Trois complices arrêtés tandis que «Abdelali» passe aux aveux

Le dossier du tueur en série de la ville de Taroudant qui a fait couler beaucoup de larmes et d'encre commence à s'éclaircir avec l'arrestation du présumé coupable Abdelali El Hadi, dit «Abdelali» et trois de ses complices. Toutes les pistes explorées par

Le criminel de Taroudant déféré hier au parquet d'Agadir : Trois complices arrêtés tandis que «Abdelali» passe aux aveux
Ce dernier a provoqué une vraie panique au sein de la population de Taroudant, il a crée un traumatisme social sans précédent dans la ville et, bien entendu, dans tout le pays. Lui-même avait été victime d'un viol collectif.

Quatorze hommes se sont acharnés sur Abdelali lorsqu'il était petit et sans défense. L'aîné de sa famille, il s'est retrouvé livré à lui-même après le décès de sa mère et le remariage de son père, selon des sources bien informées. Il a développé une sorte de complexe insurmontable, où se mêlaient un désir confus de revanche et une schizophrénie.

Ce qui, bien entendu, ne saurait justifier le comportement psychopathologique digne d'un " serial killer " qui s'est attaqué à neuf enfants innocents. Sur fond d'une colère collective, doublée d'une attente, l'instruction de son dossier a commencé hier entre Agadir et Taroudant.

Les versions sur son arrestation différent et les hypothèses vont bon train, cependant que la ville de Taroudant commence à reprendre son cours normal. Des enfants jouent en toute tranquillité dans la rue et la gare routière, celle-là même qui porte les stigmates et les mauvais souvenirs, continue de regorger de porteurs, de vendeurs ambulants âgés tout juste de 10 à 15 ans. Un autre problème qui se pose avec acuité. Toutefois, toutes les occasions sont bonnes pour en reparler et fournir son interprétation de l'affaire.

A quelques kilomètres de Taroudant, des familles se sont regroupées devant le bureau du procureur général de la Cour d'appel, conscients que le jugement ne sera pas rendu sur le champ du moment que le commencement d'une longue procédure. Certains attendent avec impatience qu'on leur annonce qu'ils ont retrouvé le corps de leur enfant alors que d'autres, déchirés par la tristesse, attendent ne serait-ce qu'un petit mot de réconfort. " On ne veut pas qu'il soit condamné à de longues années de prison, il a tué nos enfants, il faut qu'il meure " annonce, les larmes aux yeux, un père.

Et si Abdelali El Hadi a vite reconnu son crime ou plutôt ses crimes, trois autres suspects y sont désormais impliqués. Ils viennent aussi d'être arrêtés par la police. Le premier lui prêtait en effet sa bicyclette qui lui servait à se déplacer avec ses victimes, ensuite l'épicier qui, témoin des allées et venues du meurtrier ainsi que de son manège et qui n'a rien dit. Des enfants qui rentraient et sortaient sans réagir et le troisième enfin qui sera le confident et auquel l'une des victimes de Abdelali s'est confiée après avoir réussi, par miracle, à s'échapper des mains du bourreau.

L'affaire de " Abdelali " n'est certes pas la seule dans le genre. Toutefois, neuf enfants qui retrouvent la mort constituent une affaire d'ordre national. Elle a dépassé Taroudant pour atteindre d'autres villes où la panique commence à s'infiltrer dans les foyers surtout avec la rentrée scolaire prévue dans quelques jours, c'est-à-dire le 16 septembre prochain.

En attendant le jugement, Abdelali, sa cigarette à la main est calme, il se dit " apaisé " car il a enfin avoué un crime qui le torturait. " Toutes les nuits, j'entendais les cris et les larmes de ces enfants " a déclaré ce dernier aux services de police. Le comble de l'attendrissement ? Le dépit ? Le cynisme ? Tout y est. Taroudant enterre une nouvelle ses enfants assassinés froidement, mais ouvre en fait l'un des dossiers tragiques de l'enfance pauvre.

Une affaire qui demande certes quelques semaines avant de se dénouer mais qui, à l'étape où elle est à présent, donne confiance à la population et prouve que l'on peut toujours conter sur la vigilance et la célérité de la police.


Lire dans notre édition du lundi, un reportage de Taroudant et Agadir sur les détails de l'affaire et les aveux des familles des victimes.

Taroudant-Agadir : De notre envoyée spéciale Meryem Kaf

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