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Le monde arabe et les Etats-Unis : soutenir la réforme au Moyen-Orient

Un débat, passionné et fructueux, se déroule en ce moment au Moyen-Orient au sujet de la réforme. Je me suis rendu au début du mois au Maroc, en Egypte, au Bahreïn, en Jordanie et ensuite à Bruxelles avec deux missions à accomplir.

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La première était de consulter les gouvernements et les citoyens afin de recueillir les idées de réforme qui fourmillent dans la région. Je me suis ainsi informé des efforts de réforme, mis en œuvre, par les gouvernements d’Amman, de Rabat et de Manama, et j’ai discuté des appels, à la réforme, émis par des citoyens arabes, lors de réunions tenues à Sanaa et à Aqaba. Ma deuxième tâche a consisté à exposer la conception que le président Bush se fait des peuples du Moyen-Orient : qui méritent, comme tous les autres, de vivre dans la liberté et la démocratie. Dans chaque pays et à chaque groupe, j’ai affirmé que les Etats Unis voulaient soutenir les réformes et les réformateurs dans la région.

Voici ce que j’ai appris en écoutant ces gens et en discutant des vues du président.
Premièrement, nous savons que les meilleures idées de réforme ne peuvent émaner que de la région. La déclaration publiée, le 14 mars, par une importante conférence de réformateurs arabes, tenue à la bibliothèque d’Alexandrie en Egypte, illustre le désir de changement de la région, puisqu’elle affirme que "la réforme est nécessaire et urgente". L’idée que les Etats-Unis, ou tout autre entité, puissent imposer la démocratie aux peuples du Grand Moyen-Orient est tout simplement erronée. Ce que nous ferons, c’est soutenir ceux qui bâtissent la démocratie et répandent la liberté dans la région.

Deuxièmement, comme le Président Bush l’a dit dans un discours prononcé en novembre dernier, chaque pays de la région est différent, et chaque société doit prendre ses propres décisions sur la forme et la substance de sa démocratie. Les sociétés florissantes ont cependant des attributs fondamentaux, notamment la primauté du droit, la liberté d’expression et de religion, l’ouverture des marchés, et l’émancipation de tous les citoyens – y compris les femmes. Les peuples appuieront leurs gouvernements représentatifs distincts sur ces bases. Troisièmement, le soutien de la réforme au Moyen-Orient ne remplace pas les efforts que nous faisons chaque jour afin de régler le conflit israélo-palestinien. Cependant, les difficultés rencontrées à ce niveau ne peuvent pas servir d’excuse au report des réformes démocratiques et économiques.

Quatrièmement, le succès exigera patience, persévérance et coopération. Nous essayons, aux Etats-Unis, de parfaire notre démocratie depuis 228 ans, et nous avons encore du travail à faire. Cependant, patience ne signifie pas inertie. Ceux qui, dans la région, sont prêts à faire des choix difficiles, en faveur du changement, méritent notre appui et celui de nos alliés.

`Nous voulons coopérer avec nos alliés européens pour soutenir les réformateurs du Moyen-Orient. L’OTAN a déjà engagé un dialogue avec les pays de la Méditerranée et devrait trouver de nouveaux moyens de coopérer avec eux.

L’Union Européenne a concentré ses efforts dans cette région à travers le "Processus de Barcelone" et de nombreux gouvernements européens cherchent les moyens pour encourager et favoriser la réforme. Les Etats Unis tentent de promouvoir la réforme par le biais de leur initiative de partenariat avec le Moyen-Orient .

Grâce à cette initiative, nous coopérons avec les réformateurs de manière tangible : nous aidons ces sociétés à mieux organiser les élections, à émanciper les femmes et à renforcer le rôle des parlements. Nous prônons le respect des droits de l’Homme et l’Etat de droit. Nous contribuons à améliorer les procédures au sein des milieux d’affaires afin de créer des emplois. Nous essayons également de mettre en œuvre la zone de libre-échange du Moyen-Orient envisagée par le Président Bush, qui facilitera une meilleure intégration de la région au commerce international. C’est un début, mais ce n’est qu’un début. Les Etats-Unis, leurs partenaires du G-8 et les pays de la région peuvent faire plus.

Les avis sur les moyens de soutenir la réforme peuvent diverger, mais une chose est claire : en reconnaissant les voix qui revendiquent la liberté dans la région, le Président Bush a galvanisé les gouvernements et les réformateurs. Il n’est désormais plus question de discuter du bien-fondé de la réforme. Le débat porte maintenant sur la rapidité de la réforme et les moyens de la mettre en œuvre.
En juin prochain, trois sommets offriront une chance de répondre aux appels à la réforme et de mettre en œuvre le projet du président : le sommet du G8 à Sea Island (Georgie, Etats-Unis) ; le sommet Etats-Unis- Union Européenne en Irlande ; et le sommet de l’OTAN à Istanbul.

Les participants à ces sommets pourront avaliser les appels à la réforme et lancer de nouvelles initiatives pour soutenir ceux qui œuvrent pour la liberté et à la création d’emplois, et à la construction d’une société de la connaissance. Nous espérons que le sommet de l’OTAN débouchera sur de nouvelles possibilités de coopération entre l’OTAN et les pays du Moyen-Orient qui souhaitent participer. Selon le Président Bush, penser que les peuples du monde arabe sont inadaptés à la liberté est “ pessimiste et condescendant, et nous rejetons cette idée ”. Je suis rentré de ma tournée, convaincu, que l’Amérique et ses alliés pouvaient faire quelque chose d’important et de durable.

Il leur suffit d’écouter ceux qui recherchent la liberté et la démocratie au Moyen-Orient et de s’organiser afin de les soutenir.

Par Marc Grossman Sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politiques
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