L'objet de la plainte? Tentative du groupe Dallah al-Baraka de s'emparer de l'hôtel Palais des Roses par le truchement d'une augmentation de capital dénoncée pour illégalité.
En effet, l'augmentation de capital programmée en août dernier par les représentants de Dallah Al-Baraka était destinée ni plus ni moins à éjecter l'associé marocain du Palais des Roses International (PRI). Elle s'inscrit, en effet, dans la logique de guerre décrétée par Cheikh Salah Kamal contre son associé. Que les responsables de Dallah Al-Baraka aient eu le désir de se séparer de l'associé marocain est on ne peut plus une chose parmi d'autres qui surviennent dans les milieux d'affaires.
Mais là où le bât blesse, c'est le recours à une procédure semble-t-il contestable, consistant en une falsification déplorable d'un papier en provenance de Luxembourg où est domiciliée la société mère Palais des Roses International.
Aujourd'hui, l'assemblée générale du 25 août dernier est en contestation devant la justice avec, en arrière-plan, les promesses que le Dr. Lakhouaja n'hésitera pas à déballer les dessous de l'affaire. L'hôtel, qui fait l'objet du litige, continue à être géré par Hélios International et les loyers payés permettent d'honorer une partie des fournisseurs, soit près de 30 millions de dirhams sur un total de 60 millions de créances.
Mais, peut-être faudrait-il revenir en arrière et décrire le processus ayant conduit à une telle dégradation des relations entre les deux partenaires qui avaient, en juillet 2001, tout pour forcer l'admiration et l'envie de quelques opérateurs. Le pacte d'actionnaires qui lie les deux hommes d'affaires remonte à quelques années déjà. Palais des Roses International est ainsi né au Luxembourg avec un capital initial de 5 millions d'euros ( 60 millions de dirhams) où chacun des associés a versé en espèces 2,5 millions d'euros.
Cette société a conclu en juillet 2001 avec l'Etat marocain une convention pour la réalisation de l'hôtel à Agadir, conformément aux recommandations de l'assemblée générale ordinaire du 1er février 2001, soit cinq mois auparavant, qui donna son feu vert à la construction par la société Delta Overseas avec un coût de 7900 dirhams le mètre carré couvert et équipé. Or, quelle ne fut grande la surprise lorsque vingt-et-un mois plus tard, l'hôtel d'Agadir était livré avec un prix de construction défiant toute concurrence, c'est-à-dire de 2900 dirhams le mètre carré couvert et équipé par la même Delta Overseas ?
On ne peut pas ne pas saluer la performance en termes de rigueur financière et comptable. Cependant, si le coût définitif de l'établissement de 457 chambres a atteint 350 millions de dirhams, Dallah Al Baraka n'a apporté que 20 millions de dirhams du capital, et Dr. Lakhouaja 21 millions de dirhams…
Les fournisseurs avaient rué dans les brancards après l'ouverture de l'hôtel, battant campagne à juste titre, réclamant leur dû, tirant la langue devant une situation inextricable où les torts avaient été imputés d'emblée à Azeddine Lakhouaja. Il reste que Palm Dorint, locataire initial de l'hôtel, installé dès l'ouverture pendant trois mois, n'a pu honorer les créances de location , ce qui a eu pour effet de générer un manque d'argent frais, a favorisé la grogne.
Le président du groupe Dallah Al Baraka, pressé par son associé pour réaliser un apport immédiat afin de régler sa part aux fournisseurs, assainir le climat et procéder à l'augmentation de capital de la société de Taghazout, a fait simplement la sourde oreille, l'a tout simplement livré en pâture aux critiques.
Comment entamer le grand chantier pharaonique de Taghazout alors que Palais des Roses pesait de tout son poids d'amertume ? Le Dr. Lakhouaja a fourni l'ensemble des études, financées par ses soins à hauteur de 35 millions de dirhams, que son associé n'hésite pas à reconnaître officiellement . Dans l' un des «retours du courrier» , daté du 3 juin 2003, Cheikh Salah Kamal écrit à son associé pour des raisons qui lui restent jusqu'ici propres « …qu'il n'avait plus les moyens financiers ni le temps pour régler le problème des créanciers ».
Dans la même lettre , il réitère la demande à son associé pour vendre ses parts si possible, et trouver un repreneur ! Devant les échéances contractuelles, notamment celles du projet de Taghazout, face aussi à la détérioration des rapports entre les deux associés, alimentée d'ailleurs par les milieux concurrents de la profession, les pouvoirs publics, en l'occurrence le Premier ministre, Driss Jettou et le ministre du Tourisme, Adil Douiri ont été conduits à trouver une issue qui s'est soldée en principe par un compromis signé le 6 janvier 2004 entre les deux partenaires, devenus entre temps protagonistes.
Or, le président du groupe Dallah Al Baraka a adressé ce même jour un courrier officiel au Premier ministre l'assurant que « le contentieux était apuré et réglé », mieux : son groupe, écrit-il, allait honorer ses engagements pour réaliser la station balnéaire de Taghazout, inscrite dans le plan Azur, sur la « base des études entreprises et réalisées par Azeddine Lakhouaja ». L'observateur qui suit attentivement cette affaire à plusieurs facettes, constate cependant qu'à ce jour, l'engagement proclamé n'a pas encore été honoré, que Delta Overseas, ouvrant un autre contentieux dans le dossier, ne cesse de réclamer ce qui lui revient au titre des études effectuées.
Taghazout ! C'est donc une entité de la poupée gigogne que ce dossier recouvre. Il faut rappeler que la convention signée en juillet 2001 avec l'Etat , outre le Palais des Roses sur le Founty 1, comprenait le grand complexe touristique de Taghazout avec son montage financier propre . Véritable « Arlésienne », ce complexe ne verra donc pas le jour sous la bannière de Dallah Al Baraka, parce que le gouvernement marocain , venu à bout de patience, après avoir accordé en janvier 2004 par courrier officiel un délai supplémentaire pour sa mise en œuvre, après avoir aussi attendu sans succès, s'est résolu à dénoncer la convention via les avocats interposés.
Le Premier ministre, Driss Jettou, a expliqué à la presse, conviée chez lui lundi dernier, que le gouvernement a été acculé à une telle décision, c'est-à-dire dessaisir Dallah Al Baraka du projet de Taghazout, lancer sous peu un appel d'offres international et parer au plus pressé, parce que les autres stations, Saïdia, Lixus, El Jadida, Essaouira sont d'ores et déjà à pied d'œuvre dans le cadre du plan Azur…
En effet, l'augmentation de capital programmée en août dernier par les représentants de Dallah Al-Baraka était destinée ni plus ni moins à éjecter l'associé marocain du Palais des Roses International (PRI). Elle s'inscrit, en effet, dans la logique de guerre décrétée par Cheikh Salah Kamal contre son associé. Que les responsables de Dallah Al-Baraka aient eu le désir de se séparer de l'associé marocain est on ne peut plus une chose parmi d'autres qui surviennent dans les milieux d'affaires.
Mais là où le bât blesse, c'est le recours à une procédure semble-t-il contestable, consistant en une falsification déplorable d'un papier en provenance de Luxembourg où est domiciliée la société mère Palais des Roses International.
Aujourd'hui, l'assemblée générale du 25 août dernier est en contestation devant la justice avec, en arrière-plan, les promesses que le Dr. Lakhouaja n'hésitera pas à déballer les dessous de l'affaire. L'hôtel, qui fait l'objet du litige, continue à être géré par Hélios International et les loyers payés permettent d'honorer une partie des fournisseurs, soit près de 30 millions de dirhams sur un total de 60 millions de créances.
Mais, peut-être faudrait-il revenir en arrière et décrire le processus ayant conduit à une telle dégradation des relations entre les deux partenaires qui avaient, en juillet 2001, tout pour forcer l'admiration et l'envie de quelques opérateurs. Le pacte d'actionnaires qui lie les deux hommes d'affaires remonte à quelques années déjà. Palais des Roses International est ainsi né au Luxembourg avec un capital initial de 5 millions d'euros ( 60 millions de dirhams) où chacun des associés a versé en espèces 2,5 millions d'euros.
Cette société a conclu en juillet 2001 avec l'Etat marocain une convention pour la réalisation de l'hôtel à Agadir, conformément aux recommandations de l'assemblée générale ordinaire du 1er février 2001, soit cinq mois auparavant, qui donna son feu vert à la construction par la société Delta Overseas avec un coût de 7900 dirhams le mètre carré couvert et équipé. Or, quelle ne fut grande la surprise lorsque vingt-et-un mois plus tard, l'hôtel d'Agadir était livré avec un prix de construction défiant toute concurrence, c'est-à-dire de 2900 dirhams le mètre carré couvert et équipé par la même Delta Overseas ?
On ne peut pas ne pas saluer la performance en termes de rigueur financière et comptable. Cependant, si le coût définitif de l'établissement de 457 chambres a atteint 350 millions de dirhams, Dallah Al Baraka n'a apporté que 20 millions de dirhams du capital, et Dr. Lakhouaja 21 millions de dirhams…
Les fournisseurs avaient rué dans les brancards après l'ouverture de l'hôtel, battant campagne à juste titre, réclamant leur dû, tirant la langue devant une situation inextricable où les torts avaient été imputés d'emblée à Azeddine Lakhouaja. Il reste que Palm Dorint, locataire initial de l'hôtel, installé dès l'ouverture pendant trois mois, n'a pu honorer les créances de location , ce qui a eu pour effet de générer un manque d'argent frais, a favorisé la grogne.
Le président du groupe Dallah Al Baraka, pressé par son associé pour réaliser un apport immédiat afin de régler sa part aux fournisseurs, assainir le climat et procéder à l'augmentation de capital de la société de Taghazout, a fait simplement la sourde oreille, l'a tout simplement livré en pâture aux critiques.
Comment entamer le grand chantier pharaonique de Taghazout alors que Palais des Roses pesait de tout son poids d'amertume ? Le Dr. Lakhouaja a fourni l'ensemble des études, financées par ses soins à hauteur de 35 millions de dirhams, que son associé n'hésite pas à reconnaître officiellement . Dans l' un des «retours du courrier» , daté du 3 juin 2003, Cheikh Salah Kamal écrit à son associé pour des raisons qui lui restent jusqu'ici propres « …qu'il n'avait plus les moyens financiers ni le temps pour régler le problème des créanciers ».
Dans la même lettre , il réitère la demande à son associé pour vendre ses parts si possible, et trouver un repreneur ! Devant les échéances contractuelles, notamment celles du projet de Taghazout, face aussi à la détérioration des rapports entre les deux associés, alimentée d'ailleurs par les milieux concurrents de la profession, les pouvoirs publics, en l'occurrence le Premier ministre, Driss Jettou et le ministre du Tourisme, Adil Douiri ont été conduits à trouver une issue qui s'est soldée en principe par un compromis signé le 6 janvier 2004 entre les deux partenaires, devenus entre temps protagonistes.
Or, le président du groupe Dallah Al Baraka a adressé ce même jour un courrier officiel au Premier ministre l'assurant que « le contentieux était apuré et réglé », mieux : son groupe, écrit-il, allait honorer ses engagements pour réaliser la station balnéaire de Taghazout, inscrite dans le plan Azur, sur la « base des études entreprises et réalisées par Azeddine Lakhouaja ». L'observateur qui suit attentivement cette affaire à plusieurs facettes, constate cependant qu'à ce jour, l'engagement proclamé n'a pas encore été honoré, que Delta Overseas, ouvrant un autre contentieux dans le dossier, ne cesse de réclamer ce qui lui revient au titre des études effectuées.
Taghazout ! C'est donc une entité de la poupée gigogne que ce dossier recouvre. Il faut rappeler que la convention signée en juillet 2001 avec l'Etat , outre le Palais des Roses sur le Founty 1, comprenait le grand complexe touristique de Taghazout avec son montage financier propre . Véritable « Arlésienne », ce complexe ne verra donc pas le jour sous la bannière de Dallah Al Baraka, parce que le gouvernement marocain , venu à bout de patience, après avoir accordé en janvier 2004 par courrier officiel un délai supplémentaire pour sa mise en œuvre, après avoir aussi attendu sans succès, s'est résolu à dénoncer la convention via les avocats interposés.
Le Premier ministre, Driss Jettou, a expliqué à la presse, conviée chez lui lundi dernier, que le gouvernement a été acculé à une telle décision, c'est-à-dire dessaisir Dallah Al Baraka du projet de Taghazout, lancer sous peu un appel d'offres international et parer au plus pressé, parce que les autres stations, Saïdia, Lixus, El Jadida, Essaouira sont d'ores et déjà à pied d'œuvre dans le cadre du plan Azur…
