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Les Académiciens du Maroc et d’Espagne explorent les pistes d’un partenariat rénové

L’Académie Royale des sciences économiques et financières d’Espagne a tenu session à Rabat. Le fait est inédit. L’Académie du Royaume du Maroc est associé à l’événement. C’est d’ailleurs dans les locaux somptueux de cet

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Responsables politiques, acteurs économiques et sociaux et, autres personnalités éminentes du Maroc et de l’Espagne étaient conviés à ce qui est désigné comme un événement marquant dans l’histoire de deux institutions prestigieuses et dans celle des deux pays. L’Académie du Royaume du Maroc, inaugurée le 21 avril 1980 à Fès et l’Académie Royale des sciences économiques et financières d’Espagne qui compte 60 ans d’âge.

Un message Royal est venu rehausser le débat et donner le ton : « Votre présence à Rabat…confirme pour ceux qui pourraient en douter, que c’est sous le sceau de l’exception que Nos deux pays ont choisi d’évoluer ensemble…Ce printemps 2004 était déjà pour Notre grande satisfaction, celui du renouveau, dans la profondeur stratégique que Nous voulons donner à Nos relations…A ce momentum qui se construit, vous ajoutez aujourd’hui à la fois l’inédit, l’audace et l’opportunité d’une tribune d’excellence pour nos deux sociétés civiles».

Pour cette session singulière, qui a choisi de débattre des relations maroco-espagnoles dans le cadre euro-méditerranéen, le président de la Chambre des députés espagnole a fait le déplacement. Manuel Marin, à son habitude, a eu le propos direct et franc, soulignant les clichés et autres préjugés qui marquent l’approche culturelle des Espagnols à l’égard des Marocains. Le terme, à consonance péjorative du «Moro», continue de prédominer dans le langage courant de nos amis ibériques lorsqu’ils désignent le voisin du sud de la Méditerranée. L’action du gouvernement doit commercer à ce niveau, par une démarche pédagogique visant à rectifier l’image, dira le président du Cortes.

Au Sud il y a des voisins et non des «Moros ». La conviction est, par ailleurs, récente chez certaines personnalités espagnoles y compris parmi les dirigeants. L’Espagne et le Maroc se tâtent donc, se cherchent pour mieux s’entendre et coopérer de manière efficiente. Un pas important en soi. C’est ce que déclareront les orateurs qui se sont succédé à la tribune durant une journée de débat dans l’enceinte de l’Académie du Royaume. Les initiateurs de cette rencontre ont eu l’idée intelligente de faire intervenir des acteurs du monde de la finance et de l’économie, ainsi que ceux de la société civile.

Le débat devait de fait avoir un caractère concret et pratique. Le chef du patronat marocain fera le diagnostic de la situation économique au Maroc, énumérera les difficultés et autres entraves qui empêchent l’essor des entreprises marocaines et se dressent sur le chemin de la coopération entre le Maroc et l’Espagne. Hassan Chami évoquera entre autres le problème épineux de l’émigration clandestine et la contrebande qui «pénalise fortement les entreprises marocaines et espagnoles».
Mais, il se dira optimiste au vu des opportunités qui s’ouvrent aujourd’hui et plaide pour l’instauration d’un espace commun des richesses. Il dit également son espoir de voir le couple Maroc-Espagne s’ériger en véritable « moteur de la construction euroméditerranéenne ».

Un espoir partagé. Le rêve ne serait visiblement pas impossible. Ana Patricia Botm-Sanz de Sautuola O’Shea, du fameux groupe financier espagnol Santender donnera la réplique en montrant l’exemple d’un partenariat réussi. La banque Santender dispose de 20 % du capital de la BCM qui vient de contacter une fusion sous l’œil bienveillant du financier espagnol. L’implantation du groupe au Maroc remonte à 1989 et Mme Botm-Sanz se dit plutôt satisfaite des rapports avec les autorités économiques et financières du Maroc. «Le Maroc est un pays voisin de plus en plus proche et ouvert et qui dispose aujourd’hui de conditions économiques et démocratiques importantes», soulignera-t-elle.

Manuel Marin souligne les atouts dont disposent les deux pays pour construire aujourd’hui un partenariat solidaire. Le premier en est que les dirigeants politiques du Maroc et de l’Espagne se connaissent bien et que le climat qu’ils ont aujourd’hui réussi à instaurer est propice au dialogue franc et serein qui permettra d’aborder tous les problèmes et difficultés qui se dressent sur le chemin de la coopération. La relation entre Rabat et Madrid est aujourd’hui intégrée dans un cadre plus large qui est celui du partenariat euroméditerranéen.

Manuel Marin appelle à ce que le dixième anniversaire du Processus de Barcelone, au mois de novembre 2005, soit une occasion d’une réflexion prospective visant à installer une coopération efficace et efficiente entre les pays des deux rives de la Méditerranée.
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