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Les effets préventifs contre le cancer n’ont pas été observés : les compléments vitaminés controversés

Les vitamines, prises sous forme de compléments alimentaires, n'ont pas un effet protecteur contre les cancers gastro-intestinaux, selon une étude qui apporte une nouvelle pièce à ce dossier controversé. Certaines associations de vitamines pourraient même

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Pour les compléments alimentaires, les résultats des essais comparatifs déjà réalisés semblaient «contradictoires», d'où l'idée de procéder à une analyse systématique pour tirer la leçon de 14 études antérieures concernant 170.000 personnes au total.

Au final, Goran Bjelakovic (Université de Nis, Serbie et Montenegro) et ses collègues n'ont pas constaté d'effets préventifs avérés associés à la consommation d'antioxydants sous forme de compléments alimentaires. Exception faite peut-être du sélénium pour lequel de nouvelles études sont préconisées, notent-ils.

Le sélénium, un oligoélément que l'on trouve notamment dans les produits de la mer, les abats, la viande, l'oignon, l'ail, est un antioxydant au même titre que les vitamines C, D, E et le beta-carotène. L'alimentation humaine inclut à la fois des oxydants et des antioxydants. Si les premiers sont susceptibles de générer des mutations génétiques pouvant à terme engendrer des cancers, les seconds joueraient un rôle protecteur.

La consommation d'une alimentation comprenant beaucoup de fruits et légumes, riches en antioxydants, réduit les risques de cancer, selon de nombreuses études épidémiologiques.

Mais sous forme de compléments alimentaires, le beta-carotène et les vitamines A, C, E, seules ou associées, «ne semblent pas avoir beaucoup d'effets dans la prévention des cancers gastro-intestinaux» (oesophage, estomac, gros intestin, pancréas, foie). De plus, selon le Dr Bjelakovic et ses collègues, «ces compléments antioxydants semblent accroître la mortalité globale».

«Si nos résultats sont corrects, pour un million de personnes exposées à des associations toxiques ou des quantités toxiques de compléments alimentaires antioxydants, il pourrait résulter quelque 9.000 décès prématurés», concluent-ils.

Cependant, reconnaissent-ils, dans la plupart des études passées en revue, les vitamines étaient données à des doses «nettement supérieures à celles que l'on trouve habituellement dans une alimentation équilibrée», voire dépassant les apports journaliers recommandés, ce qui peut expliquer l'absence d'effets positifs, voire les effets négatifs constatés. Une utilisation «mal contrôlée des antioxydants peut conduire à des conséquences non souhaitées pour notre santé», insistent-ils.

Il s'agit maintenant, estiment deux spécialistes britanniques dans un commentaire, d'analyser plus précisément les risques éventuels présentés par chacun des compléments alimentaires, en particulier ceux dont les bénéfices semblaient démontrés. Ils font notamment référence à la vitamine C souvent conseillée pour le rhume.

En août, le Danemark avait interdit la commercialisation de corn flakes et de barres de céréales enrichis en vitamines et minéraux, à cause de doses jugées trop élevées. La France, dont la législation en matière d'aliments enrichis est également jugée trop restrictive au sein de l'Union européenne, s'était vu condamnée en février par la Cour européenne de justice.
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