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Les postes de police nouvelle cible des attentats-suicides : refus de l'ordre établi par l'occupant

Au moins quatre policiers ont été tués et 49 personnes blessées, dont 42 policiers, dans un attentat suicide à la voiture piégée samedi contre un poste de la police près de la "Zone verte", le secteur sécurisé du centre de Bagdad, selon un nouveau bilan d

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"Nous avons reçu deux policiers morts et admis 35 blessés, 33 policiers et deux civils", a déclaré à l'AFP le docteur Adel Hindaoui du service des urgences de l'hôpital Yarmouk.

Un médecin de l'hôpital Karama, le dr Sarmad Rahim, a pour sa part précisé que son établissement avait reçu la dépouille d'un policier ainsi que cinq blessés, dont deux policiers.

Un troisième établissement, l'hopital Karkh a reçu le corps d'un policier tué et 9 blessés, dont sept policiers, tous dans un état grave, selon dr Mohamad Tchaseb.
Un précédent bilan faisait état de trois policiers tués et 40 blessés.

La voiture piégée a explosé à 09H30 locales (06H30 GMT) près du poste de Salhiya, proche du siège du ministère des Affaires étrangères et de la "Zone verte" où se trouvent les bureaux du gouvernement irakien et les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, selon un policier sur place.
L'armée américaine a fait état, dans un communiqué, de deux voitures piégées et fait état de "victimes irakiennes" sans préciser leur nombre.

La façade du bâtiment abritant le service des investigations criminelles de la police s'est effondrée et une dizaine de voitures civiles ont pris feu ou ont été détruites alors que la carcasse d'un véhicule a été projetée sur le toit d'un bâtiment de deux étages en face du poste.

"Quelqu'un a voulu pénétrer avec sa voiture dans l'enceinte du commissariat et les policiers ont refusé, puis il y a une énorme explosion", a déclaré un policier Adel Abdel Sadek, 27 ans, le visage couvert de blessures.

Selon un autre policier, Mohanned Mohammad, 20 ans, blessé, "un jeune homme, portant une petite barbe, à bord d'une voiture tout terrain a essayé d'entrer avec d'autres véhicules de police dans l'enceinte. Nous avons refusé et quelques secondes plus tard, il y a eu l'explosion".

L'attentat a été commis au lendemain d'une attaque contre un poste de police du quartier Al-Amel dans l'ouest de la capitale et une autre contre une mosquée chiite située dans un quartier à dominante sunnite, qui ont fait 26 tués.
Par ailleurs, deux passagers d'une voiture ont été tués à bout portant par des hommes armés samedi matin dans le quartier al-Jamia, dans l'est de la capitale irakienne, a indiqué un policier sur place.

"Il y a d'abord eu l'explosion d'un engin artisanal puis, profitant du chaos, des hommes armés se sont approchés et ont ouvert le feu à bout portant sur deux passagers d'une voiture avant de prendre la fuite", a-t-il précisé, en refusant de donner son nom. Un deuxième engin explosif a été désamorcé par le police, selon lui.

Fin des opérations dans le "triangle de la mort"

Les Marines ont par ailleurs arrêté 204 suspects et découvert 11 caches d'armes durant les dix jours de l'opération "Plymouth Rock" contre les positions rebelles dans le "triangle de la mort" au sud de Bagdad. Dans un communiqué, le 1er corps expéditionnaire des Marines indique que l'opération, dans laquelle étaient engagés 5.000 soldats américains, britanniques et irakiens depuis le 23 novembre, a pris fin vendredi. Il estime que les arrestations et la découverte des caches d'armes "porte un coup à l'activité à court terme des insurgés".

"Les rebelles doivent s'attendre à plus d'opérations de ce genre dans l'avenir proche notamment avec l'accroissement des effectifs et de la qualité des forces de sécurité irakiennes", a déclaré le colonel Ron Johnson, commandant de la 24e unité des Marines, qui a mené l'opération.

Selon les Marines, cette opération constituait la suite de l'assaut massif lancé le 8 novembre contre la ville de Falloujah, car "un certain nombre d'insurgés avaient réussi à sortir de la ville avant que celle-ci ne soit bouclée et ils se sont cachés dans le sud" de Bagdad.

Latifiyah, Youssoufiyah, Mahmoudiyah et Iskandariyah se situent à l'intérieur de la zone surnommée le "triangle de la mort". C'est dans cette zone qu'ont été enlevés en août plusieurs ressortissants étrangers dont deux journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot et leur confrère italien Enzo Baldoni, par l'Armée islamique en Irak, qui a revendiqué l'assassinat de ce dernier.

Quatre-vingt ans après sa première élection libre, l'Irak s'apprête à revivre la même expérience le 30 janvier 2005 mais par un retournement de l'histoire, ce sont cette fois les religieux sunnites et non chiites qui appellent au boycottage de la consultation.

L'Irak, dominé par les Britanniques, a élu en janvier 1924 une constituante qui a rédigé sa première constitution, rappelle l'historien Mohammed Kamel. L'Assemblée qui doit sortir des urnes le 30 janvier 2005 aura aussi à rédiger une constitution permanente de l'Irak, dominé cette fois-ci par la Force multinationale conduite par les Etats-Unis.

"L'élection de 1924 avait été pluraliste. Elle a vu la participation de trois formations, le Parti libre irakien, le Parti Nahda et la Parti national irakien", indique M. Kamel, également secrétaire général adjoint de l'Union des historiens arabes.
Quatre-vingt ans après…

Plus de 220 groupes et personnalités se bousculent pour participer aux élections de janvier, ce qui en fait l'une des plus disputées de l'histoire du pays qui émerge d'une longue parenthèse de domination du parti Baas.

"En 1924, ce sont les hommes de religion chiite qui ont boycotté l'élection mais actuellement ce sont les oulémas sunnites qui y appellent. Le centre chiite était en ébullition en 1924 mais ce sont actuellement les zones sunnites qui le sont", rappelle l'historien.

"A l'époque, la région kurde de Souleimaniyah échappait au contrôle du pouvoir central et aujourd'hui l'ensemble du Kurdistan jouit de l'autonomie", note encore cet historien, qui trouve des parallèles entre la situation d'aujourd'hui et celle de 1924 même si les rôles sont inversés.

L'enregistrement sur les listes électorales était interprété comme un premier pas vers l'instauration du service militaire, que refusent tant les chiites que les kurdes alors que les sunnites y sont favorables. La situation est exactement l'inverse aujourd'hui.

Les sunnites, aux commandes de l'Irak moderne jusqu'à la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, risquent la marginalisation en boycottant les prochaines élections. Les chiites ne veulent pas commettre la même faute comme l'a expliqué vendredi un imam proche du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), cheikh Sadreddine al-Koubanji, dans la ville sainte de Najaf.

"Nous avions été marginalisés des centaines d'années, dont la dernière fois après la révolte des années 1920 et nous devons cette fois prendre la place qui nous revient dans les institutions", a-t-il souligné en dirigeant la prière hebdomadaire.

Selon M. Kamel, la dernière élection libre a eu lieu en 1953, soit cinq ans avant l'abolition de la monarchie après le coup d'Etat du 14 juillet 1958. Abdel Karim Qassem, qui est resté au pouvoir jusqu'en 1963, a purement et simplement dissous le Parlement. L'absence de vie parlementaire s'est perpétuée sous la direction des frères Abdel Salam et Abdel Rahmane Aref.

Le président déchu Saddam Hussein décide en 1980 de faire élire un Parlement mais les scrutins successifs avaient été dominés par le Baas, dont il a fait un instrument de son pouvoir personnel. Le mode de scrutin était majoritaire et l'Irak a été divisé pendant cette période en circonscriptions de quelque 100.000 habitants chacune.

Le 30 janvier prochain, les Irakiens doivent élire dans un scrutin à la proportionnelle intégrale les 275 députés de l'Assemblée nationale transitoire et, en outre, les Kurdes doivent désigner les 111 députés de leur Parlement autonome mis en place en 1992.
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