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Leur nombre augmente de plus en plus : Faut-il abattre les chiens errants ?

Les chiens errants font partie du paysage du pays. En grand nombre dans les zones rurales, ils investissent aussi les quartiers périphériques et certaines artères des grandes villes. Ils ne sont pas sans danger, d'autant plus que le chien est le principal

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Les chiens errants survivent en mangeant des restes et en élisant domicile dans les parages du marché aux poissons. Ils sont souvent regroupés. Beaucoup d'entre eux sont en mauvaise santé : membres fracturés, maigreur, blessures multiples ou parasites Åc Dans certaines villes et pour limiter les cas de rage, les autorités locales procèdent régulièrement à l'abattage des chiens errants. Mais, l'impact de cette mesure très controversée reste faible si l'on voit le nombre croissant de chiens errants dans les campagnes. D'après les chiffres fournis par l'association baptisée : Union marocaine pour la protection des animaux, créée en 1916 et reconnue d'utilité publique, « la fourrière municipale de la ville de Casablanca en ramasse tous les ans entre 2500 à 3000 chiens et chats ». Selon Abdelhamid Essayeb, vétérinaire de la Société protectrice des animaux et de la nature (SPANA, une association basée à Rabat, sponsorisée par des donateurs britanniques), « il y a une surpopulation de chiens et de chats au Maroc.

Un couple de chiens peut donner naissance à huit chiots tous les six mois ». M. Essayeb ajoute que « l'abattage des chiens errants et le contrôle de la population canine et féline, notamment par la stérilisation des femelles, sont des mesures nécessaires pour réduire les cas de rage au Maroc, qui reste un pays endémique ». La lutte contre la divagation des chiens qui entraîne des troubles à l'ordre public revient au président de la commune urbaine, chargé de la police municipale. A ce titre, il doit prendre les mesures nécessaires adaptées aux circonstances pour remédier aux événements fâcheux qui pourraient être occasionnés par la divagation des animaux malfaisants ou féroces.

Le wali est également seul compétent pour agir lorsque le champ d'application des mesures à prendre excède le territoire d'une commune. Pour l'Union marocaine pour la protection des animaux, « l'Homme à tendance à négliger les animaux, voire à les surexploiter et maltraiter. Les conséquences de ce comportement se matérialisent par l'abandon de chiens et chats, le rejet sur la voie publique des chiots et chatons et l'errance des chats et chiens dans les marchés municipaux. Selon un document, non daté, publié sur le site Internet du ministère de l'Agriculture, l'action sanitaire menée n'a pas permis d'éradiquer la maladie qui continue de sévir avec « en moyenne 376 cas de rage animale, dont 44% chez le chien, causant annuellement une vingtaine de cas chez l'Homme». Le programme de vaccination en cours de réalisation pour l'année 2004 doit toucher 400.000 chiens.

Cependant, l'insuffisance des interventions des collectivités locales en matière de capture et d'abattage des chiens errants et d'hygiène du milieu (décharges publiques, tueries, aires d'abattage...) et la faible mobilisation des propriétaires pour vacciner leurs chiens, par manque de sensibilisation, ont sérieusement compromis le Plan national de lutte contre la rage. Aussi, les communes devront-elles prévoir la création davantage de refuges, dresser un inventaire des animaux recueillis, les vacciner et stériliser.

La rage, aussi vieille que l'Humanité

La rage est une maladie très ancienne, peut-être aussi vieille que l'Humanité. Déjà, 3000 ans avant .J.C. on retrouve l'origine du mot " rage " dans la langue sanskrite où "Rabhas" signifie "faire violence". Le mot grec "lyssa" vient de la racine "lud" : "violent". La première description de la maladie remonte au 23e siècle avant J.C. dans le Code Eshuma à Babylone. Dès l'Antiquité, le lien est fait entre la rage humaine et la rage due à des morsures d'animaux (et spécialement des chiens). Girolamo Fracastoro, savant italien né à Vérone, a décrit la maladie -qu'il avait pu observer chez de nombreux patients-, ses modes de contamination, et ce, en 1530, c'est-à-dire 350 ans avant Louis Pasteur ! Au cours du 19e siècle, la rage canine ou la rage des rues est partout un véritable fléau, et particulièrement en Europe.

La peur de la rage, à cause de son mode de contamination, et de l'absence de traitement efficace, était devenue irrationnelle. Les gens, mordus par un chien suspecté de rage, se suicidaient ou étaient tués. Dans ce monde de peur irrationnelle, le premier traitement post-exposition réalisé en 1885 par Louis Pasteur a donné à ce grand savant une aura internationale que n'avaient pas suscité jusqu'alors ses autres importants travaux scientifiques. La rage animale est présente sur tous les continents. En ce qui concerne la rage humaine, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu'en 1992, plus de 36 000 personnes sont mortes de rage dans le monde. En France, il n'y a pas eu de cas humain depuis 1924, et le nombre de cas de rage animale diminue de façon significative grâce à la vaccination orale des renards. Le principal vecteur et réservoir dans le monde est le chien .

Les animaux sauvages peuvent agresser directement l'Homme ou de façon indirecte en contaminant des animaux domestiques. Le principal mode de contamination est la morsure par un animal enragé et à un moindre degré par griffures et léchage. La rage est une maladie toujours mortelle qui atteint le système nerveux et provoque une encéphalite chez les mammifères. Chez les animaux, il existe une forme paralytique chez les rongeurs et une forme furieuse chez les carnivores. Les symptômes chez l'Homme peuvent s'exprimer sous les deux formes.

Le premier traitement antirabique a été conçu et appliqué en 1885 par Louis Pasteur. Il s'agissait d'un traitement après exposition, c'est-à-dire après la morsure. Par la suite, les vaccins antirabiques ont été améliorés. Les vaccins utilisés actuellement sont à la fois efficaces et bien tolérés.
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