La même passion a guidé l’auteur, le photographe et la co-éditrice de “Palais et jardins royaux” qui ouvrent au public et aux lecteurs les portes des palais royaux pour en restituer la beauté et la majesté ; le même plaisir est ressenti par les uns et les autres à la fin d’une collaboration fructueuse et la même fierté est perceptible dans leurs propos. La conférence de presse, animée par Maâti Kabbal et à laquelle étaient présents Mohamed Métalsi, l’auteur, Jean-Baptiste Leroux, le photographe ainsi que Malika Slaoui, la co-éditrice a permis à l’assistance de mieux saisir la genèse d’un projet aussi ambitieux que novateur.
L’autorisation de pénétrer dans l’intimité des palais royaux et de ses jardins a été accordée par S.M. le Roi Mohammed VI qui a permis à ce travail d’exister.
L’identité du Maroc, son histoire et son patrimoine séculaire se dévoilent à travers les soixante dix photographies de l’ouvrage.
Dans les palais et jardins royaux de Fès, Meknès, Tétouan, Rabat, Marrakech et Casablanca, Jean-Baptiste Leroux a passé de longs moments pour saisir et immortaliser sur la pellicule toute l’âme que dégagent les lieux photographiés. Ces espaces, chargés d’une histoire millénaire, sont «terriblement habités et transpirent la présence humaine», comme l’explique le photographe. Un travail qui a été fait avec pudeur et professionnalisme puisque le résultat est un émerveillement total pour les sens.
Pendant une année, Mohamed Métalsi a interrogé la mémoire des jardins et des palais royaux. Ses recherches ont permis d’explorer un terrain souvent vierge et de présenter certaines vérités sur l’évolution architecturale des palais royaux.
Ces derniers, dit-il, sont rarement anciens car les dynasties qui se sont succédé au Maroc ont toujours veillé à apporter leur propre cachet à ces lieux. Cette «succession de desseins et de désirs» rappelle la volonté des monarques de marquer de leurs empreintes l’histoire des capitales impériales. L’espace est de ce fait remodelé, rénové, reconstruit. Mais il y a toujours le décor raffiné, les matériaux sophistiqués et les jardins majestueux. «Un art palatial a été fondé et a évolué tout au long des siècles dans un pays cerné par les montagnes et le désert», insiste Métalsi.
«Chaque palais a sa genèse et chacun a gardé un je-ne sais-quoi qui fait qu’il ne s’assimile à aucun autre. Tous, pourtant, possèdent un ensemble de traits communs à partir desquels on peut essayer de tracer la configuration essentielle de la résidence royale : secrète, au sens que l’étymologie donne à ce mot, c'est-à-dire à part, et tout entière tournée vers le dedans, tortueuse, protégée, ombreuse. L’intimité d’un univers protégé, l’ombre des arbres, tout invite à des dialogues secrets où brillent l’élégance et le charme», rappelle l’auteur dans l’ouvrage.
Urbaniste et docteur en esthétique, Mohamed Métalsi nous entraîne, à travers des textes d’une rare beauté esthétique, aux origines du jardin, ce concept sublimé depuis toujours et que les Marocains ont réussi à préserver à travers les siècles grâce au pouvoir monarchique «lequel , régnant sans discontinuer pendant plus de mille ans, a pu assurer, par la maîtrise politique et technique de l’eau, le développement de ces résidences royales aux jardins merveilleux, tant chantés par les lettrés musulmans».
Les jardins royaux deviennent dès lors des écrins d’une architecture authentique et originale et qui est réinterprétée avec un grand bonheur. «Ce livre explore les jardins royaux du Maroc selon un cheminement à la fois généalogique, patrimonial et esthétique. De l’agdâl, grand jardin planté aux bassins immenses où se reflètent les pavillons exquis destinés aux plaisirs des princes, aux riyads, jardins intérieurs aux jets d’eau rafraîchissants, toute une combinaison hiérarchisée d’espaces verdoyants se compose harmonieusement selon une logique de structuration de l’architecture propre aux palais royaux marocains : extérieurs/intérieur et public/ privé.
Au confluent de l’Espagne mauresque et de l’Orient arabe, une riche tradition artistique s’y est développée ; palais et jardins témoignent donc d’une virtuosité exceptionnelle et d’un savoir-faire remarquable. Cet ouvrage en restitue la beauté et la magnificence», explique dans “Palais et jardins royaux” Mohamed Métalsi.
La démarche scripturale et artistique se sont, dans les différentes étapes de la réalisation de cet ouvrage, étroitement complétées. Ainsi, quand l’un montre, l’autre démontre, quand l’un remonte aux sources pour étayer ses arguments, l’autre saisit avec précision l’instant présent.
Plusieurs approches se sont conjuguées pour offrir, à la fin, un produit aussi original qu’intéressant sur un thème qui suscite toujours l’engouement du public.
La sortie de cet ouvrage, qui est, selon l’expression de Maâti Kabbal, un travail inaugural, vise à faire connaître notre patrimoine au Maroc et à l’étranger.
Et tout en levant le voile et en éclairant d’une lumière chaude et prenante, ces espaces de mémoire, l’ouvrage aura une prolongation dès ce soir à Rabat. La Galerie nationale Bab Rouah présentera, en effet, 80 photos des palais et jardins royaux tout au long du mois de novembre. Le but visé est la prolongation du plaisir de la lecture et de l’image par la visualisation des photographies de ces palais et jardins.
Cette exposition sera visible, en décembre, à Marrakech et en janvier à Tanger. Les auteurs et la co-éditrice, promettent, dans un proche avenir, un second volume, pour prolonger encore et encore ce plaisir de la lecture et cette déambulation enchanteresse dans des espaces chargés de mystère, de magie et de charme.
Malika éditions est spécialisée dans les beaux livres. Comment avez-vous opté pour ce choix ?
La naissance de cette maison d’édition a été fortement liée à mon père qui était collectionneur d’art islamique. Les premières publications ont été intimement liées à ses collections d’affiches anciennes et des bijoux en or du Maroc. Mais, de fil en aiguille, la question de la valorisation du patrimoine est devenue une véritable passion
Vous avez publié récemment un autre livre dédié aux jardins marocains, andalous et portugais. Allez-vous désormais axer votre travail éditorial sur les jardins ?
Nous nous intéressons toujours au patrimoine. Mais nous voulons aussi monter une collection sur les jardins et surtout de rendre accessible le beau-livre qui est cher. Nous comptons lancer des collections qui soient accessibles au grand public.
Vous avez justement évoqué, au cours de la conférence de presse, le rôle éducatif que votre maison d’édition voudrait remplir. De quoi s’agit-il et comment pensez-vous réaliser de beaux-livres qui soient moins chers ?
Déjà au niveau des caractéristiques techniques, on peut arriver, avec un contenu similaire, à faire des livres, moins chers. Nous avons aussi pour objectif d’expliquer le patrimoine national aux enfants. Nous essayons, à notre modeste niveau et à travers des actions ponctuelles (expositions, une série de manifestations qui accompagnent le lancement du livre) de faire un travail de sensibilisation.
L’autorisation de pénétrer dans l’intimité des palais royaux et de ses jardins a été accordée par S.M. le Roi Mohammed VI qui a permis à ce travail d’exister.
L’identité du Maroc, son histoire et son patrimoine séculaire se dévoilent à travers les soixante dix photographies de l’ouvrage.
Dans les palais et jardins royaux de Fès, Meknès, Tétouan, Rabat, Marrakech et Casablanca, Jean-Baptiste Leroux a passé de longs moments pour saisir et immortaliser sur la pellicule toute l’âme que dégagent les lieux photographiés. Ces espaces, chargés d’une histoire millénaire, sont «terriblement habités et transpirent la présence humaine», comme l’explique le photographe. Un travail qui a été fait avec pudeur et professionnalisme puisque le résultat est un émerveillement total pour les sens.
Pendant une année, Mohamed Métalsi a interrogé la mémoire des jardins et des palais royaux. Ses recherches ont permis d’explorer un terrain souvent vierge et de présenter certaines vérités sur l’évolution architecturale des palais royaux.
Ces derniers, dit-il, sont rarement anciens car les dynasties qui se sont succédé au Maroc ont toujours veillé à apporter leur propre cachet à ces lieux. Cette «succession de desseins et de désirs» rappelle la volonté des monarques de marquer de leurs empreintes l’histoire des capitales impériales. L’espace est de ce fait remodelé, rénové, reconstruit. Mais il y a toujours le décor raffiné, les matériaux sophistiqués et les jardins majestueux. «Un art palatial a été fondé et a évolué tout au long des siècles dans un pays cerné par les montagnes et le désert», insiste Métalsi.
«Chaque palais a sa genèse et chacun a gardé un je-ne sais-quoi qui fait qu’il ne s’assimile à aucun autre. Tous, pourtant, possèdent un ensemble de traits communs à partir desquels on peut essayer de tracer la configuration essentielle de la résidence royale : secrète, au sens que l’étymologie donne à ce mot, c'est-à-dire à part, et tout entière tournée vers le dedans, tortueuse, protégée, ombreuse. L’intimité d’un univers protégé, l’ombre des arbres, tout invite à des dialogues secrets où brillent l’élégance et le charme», rappelle l’auteur dans l’ouvrage.
Urbaniste et docteur en esthétique, Mohamed Métalsi nous entraîne, à travers des textes d’une rare beauté esthétique, aux origines du jardin, ce concept sublimé depuis toujours et que les Marocains ont réussi à préserver à travers les siècles grâce au pouvoir monarchique «lequel , régnant sans discontinuer pendant plus de mille ans, a pu assurer, par la maîtrise politique et technique de l’eau, le développement de ces résidences royales aux jardins merveilleux, tant chantés par les lettrés musulmans».
Les jardins royaux deviennent dès lors des écrins d’une architecture authentique et originale et qui est réinterprétée avec un grand bonheur. «Ce livre explore les jardins royaux du Maroc selon un cheminement à la fois généalogique, patrimonial et esthétique. De l’agdâl, grand jardin planté aux bassins immenses où se reflètent les pavillons exquis destinés aux plaisirs des princes, aux riyads, jardins intérieurs aux jets d’eau rafraîchissants, toute une combinaison hiérarchisée d’espaces verdoyants se compose harmonieusement selon une logique de structuration de l’architecture propre aux palais royaux marocains : extérieurs/intérieur et public/ privé.
Au confluent de l’Espagne mauresque et de l’Orient arabe, une riche tradition artistique s’y est développée ; palais et jardins témoignent donc d’une virtuosité exceptionnelle et d’un savoir-faire remarquable. Cet ouvrage en restitue la beauté et la magnificence», explique dans “Palais et jardins royaux” Mohamed Métalsi.
La démarche scripturale et artistique se sont, dans les différentes étapes de la réalisation de cet ouvrage, étroitement complétées. Ainsi, quand l’un montre, l’autre démontre, quand l’un remonte aux sources pour étayer ses arguments, l’autre saisit avec précision l’instant présent.
Plusieurs approches se sont conjuguées pour offrir, à la fin, un produit aussi original qu’intéressant sur un thème qui suscite toujours l’engouement du public.
La sortie de cet ouvrage, qui est, selon l’expression de Maâti Kabbal, un travail inaugural, vise à faire connaître notre patrimoine au Maroc et à l’étranger.
Et tout en levant le voile et en éclairant d’une lumière chaude et prenante, ces espaces de mémoire, l’ouvrage aura une prolongation dès ce soir à Rabat. La Galerie nationale Bab Rouah présentera, en effet, 80 photos des palais et jardins royaux tout au long du mois de novembre. Le but visé est la prolongation du plaisir de la lecture et de l’image par la visualisation des photographies de ces palais et jardins.
Cette exposition sera visible, en décembre, à Marrakech et en janvier à Tanger. Les auteurs et la co-éditrice, promettent, dans un proche avenir, un second volume, pour prolonger encore et encore ce plaisir de la lecture et cette déambulation enchanteresse dans des espaces chargés de mystère, de magie et de charme.
3 questions à Malika Slaoui La passion du patrimoine
Malika éditions est spécialisée dans les beaux livres. Comment avez-vous opté pour ce choix ?
La naissance de cette maison d’édition a été fortement liée à mon père qui était collectionneur d’art islamique. Les premières publications ont été intimement liées à ses collections d’affiches anciennes et des bijoux en or du Maroc. Mais, de fil en aiguille, la question de la valorisation du patrimoine est devenue une véritable passion
Vous avez publié récemment un autre livre dédié aux jardins marocains, andalous et portugais. Allez-vous désormais axer votre travail éditorial sur les jardins ?
Nous nous intéressons toujours au patrimoine. Mais nous voulons aussi monter une collection sur les jardins et surtout de rendre accessible le beau-livre qui est cher. Nous comptons lancer des collections qui soient accessibles au grand public.
Vous avez justement évoqué, au cours de la conférence de presse, le rôle éducatif que votre maison d’édition voudrait remplir. De quoi s’agit-il et comment pensez-vous réaliser de beaux-livres qui soient moins chers ?
Déjà au niveau des caractéristiques techniques, on peut arriver, avec un contenu similaire, à faire des livres, moins chers. Nous avons aussi pour objectif d’expliquer le patrimoine national aux enfants. Nous essayons, à notre modeste niveau et à travers des actions ponctuelles (expositions, une série de manifestations qui accompagnent le lancement du livre) de faire un travail de sensibilisation.
