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Moussem des mariages des Aït Hadiddou

La clôture du festival de musique des cimes d'Imilchil a été marquée par l'organisation du traditionnel ballet de la cérémonie du mariage. Il s'agit d'une véritable pièce théâtrale qui retrace l'histoire du cérémonial depuis la rencontre des fiancés, la r

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Si les Aït Brahim, sous l'influence du protectorat ont modifié les formes de leur mariage, de collectif en individuel, les Aït Yaazza sont par contre restés fidèles à la forme antérieure ( mariage collectif). Mais, les traditions ancestrales n'ont aucunement changé. Après le consentement des futurs époux, les familles procèdent aux formalités du mariage. C'est ainsi que les parents du jeune homme demandent la main de la jeune fille désirée par leur fils. L'établissement de l'acte du mariage peut se faire immédiatement, comme il peut être reporté jusqu'à la tenue du moussem.

Le jeune époux ou son tuteur offre une dote symbolique à sa future femme, alors que le père de la fille se charge de l'achat de ses habits durant la 1ère année. Lors du premier jour, les envoyés du mari dits '' Isnayen'' au nombre de 10 ( 5 hommes et 5 femmes) se rendant à la maison de la mariée munies d'un trousseau modeste et de cadeaux de mariage, entre autre, un mouton et une grande galette dite Abadir que les Isnayen découpent sur les lieux de la cérémonie en petits morceaux et distribuent aux assistants au mariage.

Ils sont accueillis chaleureusement par les invités de la mariée. Bientôt, la grande cérémonie du henné prend lieu. Un groupe de femmes entoure la mariée et entame le fameux rituel du henné. Une femme âgée, usant d'un flacon de laine imbibé de henné, marque la mariée au niveau de quelques articulations en commençant par le côté droit. Se servant d'un fil de laine en entrelacs, elle relie à la base des doigts des deux mains de la mariée ( Izeloumen). Celle-ci est ensuite vêtue d'un habit blanc du mari ( Aquidour). Pour la coiffure, les cheveux de la mariée sont peignés et enroulés en forme saillante appelée communément ( Abouy). Son visage est alors voilé d'un foulard en soie dit Tasbniyete et un collier en ambre dit Louban est mis autour de son cou. Une couverture simple dite l'Izar est agrafée avec des fibules dit '' Tisoughnasse''.

Une fois la mariée chaussée de babouches «Tikourbiyine » et embellie par quelques retouches esthétiques, le rituel du henné prend fin. Vient ensuite l'étape de départ. Le père de la mariée invite sa fille à marcher sur le pan de sa cape ( Burnous dit Azenar) jusqu'à sa monture. La mule qui la transportera à sa nouvelle demeure portera derrière la mariée un petit garçon pendant qu'une vieille femme suit en tenant la mule par sa queue. Le cortège accompagnateur protégé par les envoyés du mari doit vaincre la résistance livrée par les habitants du ksar d'origine de la mariée qui s'opposent énergiquement à son départ.

Arrivée à destination, le cortège fait le tour du ksar, trois fois, en exhortant les saints locaux d'accorder leur bénédiction à la nouvelle mariée, celle-ci accède enfin au domicile conjugal. En dernier lieu et avant de devenir définitivement membre du foyer accueillant la mariée, un petit enfant au dos, un seau plein de datte à la main, se rend au point d'eau le plus proche. Là, un dernier Ahidous est offert en l'honneur de la mariée, qui en guise de reconnaissance distribue le contenue de son seau qu'elle remplit d'eau avant de rentrer chez elle. La mariée tient un agneau aux bras et toujours le petit garçon au dos, tous sur la mule jusqu' à sa nouvelle demeure.
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