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Nouvelles recommandations de l'OMS : lignes directrices pour la protection des plantes médicinales et la sécurité des patients

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié mardi dernier des lignes directrices pour les bonnes pratiques de culture et de récolte des plantes médicinales - une industrie qui selon les estimations " pèse " plus de US$ 60 milliards. Les lignes dire

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Les phytomédicaments pourraient constituer un remède naturel contre certaines affections et ils sont souvent facilement accessibles. Leur popularité augmente dans les pays riches et leur utilisation reste généralisée dans les pays en développement.

On observe toutefois des cas plus nombreux d'effets indésirables chez les patients utilisant des phytomédicaments. L'une des principales causes de ces événements indésirables tient à la mauvaise qualité des produits, et notamment de la matière première utilisée pour leur fabrication, ainsi qu'à des erreurs de détermination de l'espèce. La culture, la récolte et la classification des plantes revêtent donc une importance capitale pour la qualité et l'innocuité des phytomédicaments.

Outre la question de l'innocuité, le développement du marché et l'utilisation commerciale des plantes médicinales à grande échelle peuvent menacer la biodiversité du fait d'une surexploitation des plantes servant à la fabrication de phytomédicaments et d'autres produits naturels utilisés pour les soins de santé. Non réglementées, ces pratiques peuvent conduire à l'extinction d'espèces menacées et à la destruction d'habitats et de ressources naturelles.

Les lignes directrices de l'OMS pour les bonnes pratiques de culture et de récolte des plantes médicinales (WHO guidelines on good agricultural and collection practices (GACP) for medicinal plants) constituent un premier pas important pour assurer la production de phytomédicaments sans danger et de bonne qualité ainsi que des pratiques de culture écologiquement rationnelles et soucieuses des générations futures.

Faciles à comprendre, elles couvrent tout l'éventail des activités de culture et de récolte, y compris le choix du site, des considérations de climat et de terrain et la détermination des semences et des plantes. On trouvera aussi des conseils sur les principales opérations après récolte et des données réglementaires, par exemple des lois nationales et régionales sur les normes de qualité, les brevets et le partage des bénéfices.

Eléments de base

L'innocuité et la qualité de la matière première et des produits finis dépendent de facteurs intrinsèques (génétiques) ou extérieurs (environnement, méthodes de ramassage, culture, récolte, traitement après récolte, transport et conservation). La contamination involontaire par des agents microbiens ou chimiques à l'un des stades de la production peut entraîner une dégradation affectant l'innocuité et la qualité des produits.

Les plantes médicinales ramassées dans la nature peuvent être contaminées par d'autres espèces ou parties de plantes à la suite d'erreurs de détermination, d'une contamination accidentelle ou d'un frelatage, qui tous peuvent avoir des conséquences pour l'innocuité des produits.

Plantes médicinales menacées de disparition

Les types sauvages du ginseng, une plante médicinale très populaire (Panax ginseng) utilisée en cas d'affection digestive résultant de troubles nerveux, seraient en voie de disparition en raison d'une demande croissante et d'une surexploitation.

Le ginseng américain sauvage, l'hydraste du Canada, l'échinacée, l'actée à grappes, l'orme rouge et le kava kava viennent en tête des espèces de plantes médicinales menacées d'extinction.

La culture a remplacé la récolte en milieu sauvage pour la fabrication de certains médicaments essentiels utilisés par la médecine moderne. Ainsi, la pervenche de Madagascar, Catharanthus roseus, est abondamment cultivée en Espagne et aux Etats-Unis d'Amérique pour ses propriétés jugées utiles pour le traitement de la leucémie de l'enfant et de la maladie de Hodgkin.

Un médicament traditionnel dont la demande dépasse les possibilités d'approvisionnement est l'arbre africain Prunus africana, dont l'écorce est un remède naturel très populaire contre les troubles de la prostate dans certains pays européens comme l'Espagne. L'écorce est récoltée sur des arbres sauvages qui poussent dans les forêts en altitude en Afrique continentale et à Madagascar et les pratiques actuelles sont abusives.

Alors qu'il est possible de récolter l'écorce sans endommager l'arbre, certains exploitants en prélèvent trop, provoquant la mort de l'arbre, ou abattent carrément l'arbre pour prélever l'écorce. Le Centre international de Recherche en Agroforesterie et d'autres organismes s'efforcent en Afrique d'assurer une gestion durable de Prunus africana en préservant les populations d'arbres sauvages et en aidant les petits exploitants à le cultiver, ce qui devrait aussi contribuer à accroître leurs revenus.

L'ICRAF élabore également un programme de sélection de variétés qui seraient plus rapidement exploitables.
Harpagophytum procumbens, la griffe-du-diable, est un autre remède populaire surexploité qui risque de disparaître en milieu sauvage. Il est utilisé comme tonique, pour le traitement de l'arthrite et des rhumatismes, comme antipyrétique, contre les douleurs musculaires, pour réduire le cholestérol et sous forme de pommade externe pour le traitement des abcès et ulcérations. Il sert aussi à nettoyer le système lymphatique et à détoxifier le sang.

La griffe-du-diable vient d'Afrique australe, la Namibie en étant le principal exportateur. De janvier à août 2000, ce pays en a exporté un peu moins de 200 tonnes. Dix à quinze mille cultivateurs tirent la totalité de leurs revenus de la récolte de cette plante. En réalité, les prix actuels ne reflètent pas la véritable valeur de leur travail et en 24 ans ils ont diminué de 85 %. En 1998, un projet de récolte durable a été mis sur pied dans une exploitation en Namibie et la culture s'est rapidement étendue.

L'année suivante, 10 210 kg de griffe-du-diable organique certifiée ont été récoltés, donnant à la population locale une source durable à un prix garanti. Cette pratique pourrait constituer la solution d'avenir si les usagers exigent que les fournisseurs offrent uniquement des produits certifiés.
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