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Nouvelles recommandations du traitement hormonal substitutif : la ménopause n'est pas une maladie

Les experts de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes) recommandent le THS, traitement hormonal substitutif, aux femmes souffrant de bouffées de chaleu

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Ces traitements, qui durant des années, étaient présentés comme la pilule miracle permettant à la femme ménopausée d'échapper à l'ostéoporose et aux problèmes cardiovasculaires, y sont remis en cause.

Ces dernières études montrent que le risque concernant le cancer du sein est prouvé et la soi-disant protection des maladies cardiovasculaires n'a pas de fondement. Les recherches ont, en effet, montré que ces médicaments, non seulement ne protègent pas des problèmes cardiovasculaires mais il semblerait même qu'ils augmentent le risque d'infarctus, d'accidents vasculaires cérébraux ou d'embolie pulmonaire.

Depuis l'annonce de ces résultats, médecins prescripteurs et femmes sous traitement paniquent et se demandent s'il faut continuer ou arrêter ces traitements. La réponse nous parvient d'un rapport rendu public mercredi dernier par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes). Les experts recommandent de réduire l'usage du traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS).

Ils indiquent que ces traitements s'ils sont utilisés sur une durée inférieure à 3 ans et de façon adaptée pour traiter uniquement les femmes souffrant de bouffées de chaleur et autres troubles réduisant leur qualité de vie, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Ces experts recommandent, par ailleurs, à ces femmes sous traitement de l'interrompre quelques semaines, durant cette période, pour vérifier si les troubles demeurent. Ceci dans le but de réévaluer l'intérêt du traitement.

Le THS également prescrit pour prévenir l'ostéoporose, maladie du squelette, caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration du tissu osseux, ayant pour conséquence une fragilité osseuse accrue pouvant conduire à des fractures chez une femme sur trois de plus de 50 ans, n'est plus recommandé aujourd'hui, compte tenu des risques accrus de cancer et d'accidents cardiovasculaires.

D'ailleurs, le professeur Annick Alperovitch, expert dans le domaine d'épidémiologie, a expliqué «Il n'y a pas d'effet préventif démontré» dans la tranche d'âge (50 à 60 ans) où sont prescrits des THS, sauf sur «la fréquence des tassements de vertèbres»

Le traitement permet d'éviter la perte de la masse osseuse survenant à la ménopause, mais celle-ci reprend à l'arrêt du traitement et «cinq à dix ans plus tard, on ne voit plus de différences entre les femmes traitées et celles non-traitées», a-t-elle ajouté. Or, les fractures du col du fémur sont plus à redouter à 80 ans qu'à 60.

La prévention de l'ostéoporose et des fractures doit désormais faire appel aux nombreux médicaments qui existent actuellement , en particulier les bisphosphonates. Insistons sur le fait que l'altération osseuse apparaît très précocement au moment de la ménopause et qu'on ne peut attendre l'apparition de l'ostéoporose pour la prendre en charge.

Deux millions de Marocaines sont concernées par la ménopause et ce chiffre ira crescendo pour passer à 3 millions à l'horizon 2010. Un nombre très important de ces femmes qui suivaient ce traitement , l'auraient interrompu ou tenté de le faire depuis la publication des deux études américaine et anglaises.

La prescription doit désormais être adaptée à chaque patiente, la durée du traitement la «plus courte possible», car le risque supplémentaire de cancer du sein et des accidents cardio-vasculaires augmente avec la durée du traitement.

Enfin, il faut consulter son médecin afin de réévaluer ensemble les bénéfices à attendre d'un THS.

Tournant majeur de la vie d'une femme, la ménopause est un état physiologique qui marque la fin de la fertilité et non pas une maladie qu'il faut traiter.

D'ailleurs , jusqu'à ces derniers temps, le traitement a été proposé aux femmes pour lesquelles la ménopause constitue une gêne importante (bouffées de chaleur, troubles de l'humeur et de la libido).
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