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Nuits de Ramadan 2004 à l'Institut français d'Agadir : Dialogue artistique entre Orient et Occident

Durant trois semaines, une série de concerts et conférence se propose d'explorer la richesse et la vitalité contemporaine des courants musicaux du monde arabo-musulman et méditerranéen. Cette programmation hebdomadaire est thématique. Cette année, les Nui

Nuits de Ramadan 2004 à l'Institut français d'Agadir : Dialogue artistique entre Orient et Occident
Pendant la deuxième semaine, il est question de faire un voyage entre « Orient et Occident ». La dernière semaine mettra en valeur la musique marocaine dans sa diversité. La soirée du mercredi 20 octobre sera marquée par la prestation de la chanteuse mauritanienne Aïcha Mint Chighaly, qui perpétue la tradition des veillées musicales et poétiques tout en s'inscrivant dans son époque.

Elevée dans une famille de musiciens, elle fut dès l'âge de sept ans initiée à l'art du chant et de la harpe (ardin) par ses parents.

Chants de louanges du prophète, éloges des seigneurs guerriers, chants satyriques et chants d'amour seront portés par la voix de cette héritière de la tradition des griots. Par ailleurs, un spectacle hors les murs à Tiznit : « l'éloge de l'errance» d'Isabelle Eberhardt, sera animé jeudi 21 octobre 2004 par la Compagnie «Le Bel Après-minuit » en partenariat avec la municipalité de Tiznit. Cela fera cent ans, jour pour jour, ce 21 octobre 2004, qu'Isabelle Eberhardt trouvait la mort dans les eaux d'un oued en crue à Aïn Sefra, en Algérie.

Bien plus qu‘un écrivain voyageur, elle est l'un de ces héros romantiques qui hantent nos imaginaires. Chaussés de leurs semelles de vent, ils traversent leur temps avec légèreté et le marquent avec leur empreinte. Soumis à l'épreuve du temps, le voyage absolu d'Isabelle Eberhardt reste aussi subversif d'une fin de siècle à l'autre. Le spectacle « L ‘éloge de l'errance» donne à entendre la voix de cet auteur rare capable de s'exprimer au cœur de la culture de l'autre .

Vendredi 22 octobre, l'égyptien Saïd Hafid sera également de la fête et interprètera des morceaux tiré du texte sacré, avec une voix étonnante et spectaculaire, capable de descendre aussi loin dans les graves qu'elle s'envole haut dans les aigus prenant des allures de voix de tête.

Sa présence et l'inspiration mystique de ses improvisations donnent à chacun de ses concerts un style sans égal très apprécié par un large public. Lui qui a poursuivi ses études à l'Institut de « Récitation » coranique ( Ma'had al-quira ‘at ) et à la Médina Al-azaba, est l'une des plus belles voix du répertoire soufi d'aujourd'hui.

Le mercredi 27 octobre, Jordi Savall, accompagné de la soprano Montserrat Figueras, de Pedro Estevan (percussions), de Driss El Maloumi (Oud) et de Dimitris Psonis (Santur), promet un concert exceptionnel.

Chef de file du renouveau de la musique baroque dans le monde, il interprète virtuose de la viole de gambe et fondateur de l'ensemble Hespérion XXI allie une vivacité musicale à une grande fidélité historique. Insatiable arpenteur de répertoires, Jordi Saval est la personnalité la plus polyvalente de sa génération.

Qu'il découvre des œuvres oubliées, compose une bande originale de film ou rencontre des musiciens du monde, il crée une œuvre qui lui est propre. Les Nuits de Ramadan reprennent le jeudi 28 octobre avec la musique interprétée par Hamid Sahel (chant, Oùd, percussions), Gerard Martin (chant, flûte, cor, vielle à roue) et Soheil Nourian (Zarb, daf) souffle dans ses harmonies ce qui relie tous les rivages de la mer méditerranée. Ces derniers composent le trio Taxim.

En arabe, « Taxim » désigne le prélude instrumental improvisé qui précède le chant. Cet ensemble venu de France composé de trois musiciens originaires d'Iran, du Maroc et d'Occitanie nous offre un dialogue musical entre Orient et Occident, laissant une large place à la poésie et au chant. Un autre trio promet de tenir en haleine les spectateurs. Il s'agit du trio Issa qui chantera, vendredi 29 octobre, le métissage des cultures.

Ce groupe français est métissé des racines de chacun de ces interprètes. Issa, musicien Kurde, joueur de Bouzouk est né au Liban et a grandi à Paris, Manuel Delgado, guitariste d'origine espagnole a baigné dans la musique flamenca et Adel Shams, percussionniste égyptien de Paris au "groove" soutenu, complète, cette formation qui propose une combinaison sophistiquée entre Flamenco, Jazz et musique Kurde.

La musique populaire sera également à l'honneur mercredi 3 novembre avec la montée en scène de Noujoum Aït Baâmran en première partie d'Oulad El Bouazzaoui. Fondé en 2002, le groupe Nojoum Ait Baâmran participe de la vitalité de la chanson moderne et populaire amazighe.

L'amour, la jalousie et les sujets de société forment l'essentiel d'un répertoire soutenu par une musique communicative et festive. L'ensemble Oulad El Bouazzaoui qui perpétue l'héritage de Bouchaïb al Bidaoui, Maréchal Qibbou, Fatna Bent Lhousine, Hajja L'Hamdaouia livre, quant à lui, à travers le cheminement des chants une mémoire rurale ancestrale qui chante la vie. Jeudi 04 novembre, le public gadiri aura rendez-vous avec l'ensemble Omar Mettioui qui s'inscrit dans la grande tradition de la musique arabo-andalouse.

Musicien et musicologue tangérois, Omar Mettioui développe avec son ensemble une recherche qui fait renaître avec subtilité le répertoire musical andalou. Issu du brassage des civilisations, cet art musical si caractéristique des deux rives de la Méditerranée continue à toucher un large public.

Omar Mettioui et son ensemble contribuent à préserver vivante cette musique qui su si bien relier Orient et Occident. La même soirée, une conférence sera animée par le chercheur tunisien Mahmoud Guettat, musicologue autour de son œuvre « La musique arabo-andalouse ». Directeur-fondateur, puis professeur à l'institut Supérieur de Musique de Tunis depuis 1982.

En contre point au concert de l'Ensemble Mettioui, Mahmoud GUETTAT, avec érudition et rigueur scientifique, présentera l'état actuel des connaissances musicologiques sur la musique arabo-andalouse.

A noter qu'une exposition intitulée «Visions d'Ifni» et qui rassemble les photographies d' Alain Burosse sera ouverte au public du 20 octobre au 10 novembre. Alain Burosse, qui a été responsable des programmes court à Canal + de 1984 à 2001, est aussi réalisateur, producteur, initiateur d'évènements insolites et photographe.

Cet amoureux du Souss livre, dans cette exposition, ses « Visions d'Ifni » , photographies retouchées qui placent les curieux à mi-chemin entre le rêve et la réalité .
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