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Paulo Coelho, écrivain brésilien le plus vendu au monde : «L'Alchimiste» sera traduit en arabe à partir du Maroc

L'écrivain brésilien le plus vendu au monde et qui continue d'enchanter des millions de lecteurs par ses paraboles, ses contes philosophiques, avoue avoir toujours gardé son âme d'enfant. Elle transparaît aussi à travers ses écrits. L'Alchimiste, le livre

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«Nous allons aussi lancer une collection de tous mes livres en livre de poche, pour qu'ils puissent être accessibles au maximum de lecteurs.
Cette initiative va démarrer du Maroc et elle va concerner, tout d'abord l'Alchimiste. Je suis très fier de cela. C'est très symbolique car les aventures de mon berger ont démarré au Maroc», souligne Paulo Coelho.

Questionné sur ses projets d'avenir, il a tout simplement répondu : «pour l'instant j'espère encore écrire pas mal de livres». Des livres qui lui ressemblent beaucoup et qui «contiennent ce langage symbolique que nous partageons tous».

Présent au Festival international du film de Marrakech en tant que membre du jury, l'auteur de «L'Alchimiste», «Mektoub», «Onze minutes» et bien d'autres titres encore, revient aussi dans l'entretien qu'il nous a accordé sur l'adaptation de son livre au cinéma mais aussi sur les raisons qui l'ont poussé à accepter de venir à Marrakech.

«Je pense que ce festival est très important car il se tient à un moment difficile pour l'humanité. Je pense que l'art est le seul pont valable entre les différentes cultures et civilisation. A Marrakech, cet effort de communication, de partage des émotions, entre les cultures est d'autant plus important».

Né à Rio de Janeiro le 24 août 1947, Paulo Colho possède ce don unique, d'évoquer, dans un langage simple et un style vigoureux, sans aucune considération religieuse, l'Homme, le monde et les rapports qui les unissent. Ses livres se sont vendus à plus de 80 millions d'exemplaires dans le monde. Ils sont aussi traduits dans 56 langues.

La maison d'édition Le Fennec, en coordination avec Sirpus, une maison d'édition de Barcelone, va publier, au début de l'année 2005, son œuvre majeure L'Alchimiste.

Le Matin du Sahara : Vous semblez bien connaître le Maroc puisque l'action de l'Alchimiste, le roman qui vous a fait connaître mondialement, démarre du Maroc…

Paulo Coelho : Effectivement, l'action de l'Alchimiste se passe au Maroc. Je suis venu à Tanger et c'était la première fois que je venais en Afrique. Je caressais alors le rêve de devenir écrivain, mais entre le rêve et la réalité, il y avait pas mal d'étapes à franchir. J'avoue que le Maroc m'a beaucoup influencé.

On ressent justement une certaine influence et une philosophie toute orientale dans presque tous vos livres, comme l'Alchimiste, Mektoub, etc.?

Je trouve que la culture est très importante. C'est dommage qu'on ne peut pas l'avoir aujourd'hui. Si on la possédait, on aurait la possibilité de découvrir et comprendre mieux son âme.

Quel est le déclic qui vous a décidé à devenir écrivain ?

A une certaine époque, je me sentais confortablement installée dans ma vie. Je me sentais bien à travers la littérature. Cela ressemblait un peu à ce sentiment qu'on partage avec le sport. Pour moi, c'était l'écriture, depuis que je suis un adolescent. Je voulais aussi partager mon amour.

Vous pensez avoir réussi à exprimer, à travers vos livres, tous vos sentiments, toutes vos passions?

Pour l'instant, oui. J'espère encore écrire pas mal de livres, mais je peux dire que dans chacun de mes livres, je suis là, bien présent.

Chacun de vos livres contient, comme vous dites, une partie de vous. Est-ce que vos livres vous ressemblent dans la réalité ?

Mes livres me ressemblent beaucoup, même si je n'ai jamais été un berger par exemple, mais mes livres contiennent ce langage symbolique que nous partageons tous et je suis dans chacun d'eux et c'est ma façon de partager. La condition humaine est de partager ses sentiments.

Au-delà de cette idée de partage, il y a aussi une grande tolérance, l'âme d'un humaniste…

Je suis un humaniste, mais je ne suis pas naïf. Quand on me parle de tolérance, je préfère parler d'une confrontation positive, comme celle que nous observons dans la nature, avec le déroulement des saisons. C'est ce que j'appelle, dans mon livre Le pèlerinage, le bon combat. Une lutte pour des rêves.

C'est une sorte de morale, de leçons que vous donnez à vos lecteurs ?

Cela me dépasse. J'apprends moi-même beaucoup avec mes livres.

Comment naît un livre chez vous ?

Normalement, j'écris un livre chaque deux ans et tout au long de cette période, j'ai pas mal d'idées dans ma tête, quand je suis devant mon ordinateur, la bonne idée est là, comme si le livre était déjà écrit dans ma tête.

Vos livres se vendent à des millions d'exemplaires. Avez-vous trouvé la recette pour faire des livres à succès ?

J'ai trouvé la recette, c'est celle de ne pas avoir, justement, de recettes. Ma liberté est ma recette. Avoir une recette, cela ne peut pas marcher mais avoir une liberté totale, cela mène au succès.

Vous pensez donc posséder cette liberté ?

Je pense que tous mes livres sont l'expression de ma liberté intérieure, de mes conflits, de mes confrontations. Mais au-delà de cela, c'est cette liberté à laquelle je tiens car j'ai passé des moments très difficiles dans ma vie, je suis libre dans ma vie.

Y a t il un message précis que vous cherchez à véhiculer à travers vos écrits ?

Justement, il n'y a pas de message. Un livre, c'est beaucoup plus complexe que de véhiculer un message. Celui-ci peut tenir dans une phrase.
On décèle de la magie dans vos livres et aussi une âme d'enfant …
Mais il y a aussi beaucoup de magie dans la vie et je garde toujours une âme d'enfant. Le fait d'être aujourd'hui, à Marrakech et découvrir cette ville magique, cela m'apporte beaucoup.

En tant que membre du jury, qu'est-ce que vous pensez pouvoir apporter au FIFM ?

Je pense que ce festival est très important car il se tient à un moment difficile pour l'humanité. Je pense que l'art est le seul pont valable entre les différentes cultures. A Marrakech, cet effort de communication, de partage des émotions, entre les cultures est d'autant plus important.

L'Alchimiste va bientôt sortir en langue arabe. Il existe, pourtant, des traductions de cet ouvrage ? Pourquoi en sortir une autre aujourd'hui ?

Pendant des années, nous avons eu des traductions en arabe, mais qui n'étaient pas, disons, autorisées, c'est-à-dire que des traducteurs prenaient mes livres et les traduisaient comme ils le voulaient.

Mais grâce à Ana Zendrera des éditions Sirpus, nous allons lancer une collection de tous mes livres en livre de poche, pour qu'ils puissent être accessibles au maximum de lecteurs. Cette initiative va démarrer du Maroc et elle va concerner, tout d'abord l'Alchimiste.
Je suis très fier de cela. C'est très symbolique car les aventures de mon berger ont démarré au Maroc.

Vous êtes aussi l'un des rares écrivains dont les livres circulent gratuitement sur internet. Par ce biais, vous désirez avoir plus de lecteurs ou rendre le livre à la portée de tous ?

Il y a des gens qui n'ont pas les moyens pour acheter mes livres, il y en a d'autres qui ne les trouvent pas dans leurs pays. Je ne suis pas un écrivain égoïste. Ce n'est pas une question d'argent. Mais c'est ma façon à moi de partager, de surmonter les barrières de l'argent, de la distribution. C'est vrai que tout le monde n'a pas l'internet, mais on peut télécharger, imprimer et distribuer aux autres.

«L'Alchimiste» va être porté à l'écran et c'est Laurence Fishburne qui va écrire le scénario. Est-ce que vous allez le co-écrire avec lui? Allez-vous avoir un droit de regard sur le film?

J'ai vendu les droits de l'Alchimiste à la Warner Bros, il y a de nombreuses années. J'ai aussi interdit la vente des droits sur tous mes autres livres.
Un film ne traduit pas forcément l'esprit du livre. Je dois dire que je suis un écrivain et pas un scénariste.

Quand on m'a demandé de lire le scénario de Laurence Fishburne, j'en avais lu une quinzaine auparavant, que je n'avais pas approuvés. Le sien m'a plu. Ceci dit, ce n'est pas moi, ni même Laurence, qui décidera si le film se fera ou pas. Cela relève de la Warner Bros. Propos recueillis à Marrakech par Khadija Alaoui
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