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Pique-notes : Marocaine et fière de l’être

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En fin de semaine dernière, la Chambre des conseillers a approuvé le code de la famille. Le Maroc fait accéder ainsi la femme au statut qui devait être le sien depuis toujours et c’est tant mieux. Au Maroc, nous sommes certes conscientes de cette réalité toute nouvelle, nous l’apprécions à sa juste mesure, même si parfois nous nous montrons très exigeantes et demandons encore et toujours plus.

Mais, une fois que nous franchissons les frontières nationales et que tous les regards se portent sur nous, femmes affranchies grâce au courage d’un Roi qui a donné une impulsion extraordinaire à un dossier qui menaçait de sombrer dans les oubliettes, nous nous rendons compte de la chance que nous avons. A Madrid, seule femme parmi une délégation de journalistes, de diplomates et d’universitaires, je suis sollicitée pour expliquer les avancées contenues dans le nouveau code. Je ne suis pas juriste, mais je le fais avec autant de bonheur que je sens ce regard nouveau qui se porte sur la femme marocaine.

Un regard fait de respect. La Marocaine se partage la responsabilité du foyer familial avec l’homme en vertu de la nouvelle loi, sa contribution au patrimoine commun de la famille est désormais pris en compte, elle accède à des droits nouveaux en matière de tutelle des enfants, l’acte de mariage qu’elle signera désormais avec l’élu de son cœur portera une forme et un contenu modernes. Autant de points positifs qui la font accéder à une position d’égalité avec son partenaire. Les explications sont si aisées à énoncer. A l’extérieur, dans cette Espagne où les traditions pèsent encore sur la structure familiale, il est bon de dire que l’on est marocaine.

La commission chargée de la révision de la Moudawana a fait son travail, elle a permis de fournir un code, certes perfectible, mais combien moderne dans nombre de ses dispositions. Le Parlement a bien saisi le message Royal du 10 octobre dernier. Les députés et les conseillers se sont appliqués à examiner le texte, à y apporter des amendements souvent positifs. N’en déplaise à Nadia Yassine, qui se découvre une vocation d’intellectuelle engagée, le code de la famille est une pierre maîtresse dans l’édification d’un Maroc démocratique et ouvert. Il a osé une interprétation juste et moderne de la religion. Les Marocaines se passent de son jugement sur un texte de loi qui leur rend justice. La fille du Cheikh peut se réserver les espaces qu’elle veut sur les colonnes de la presse étrangère, qui l’accueillait presque au même moment qu’Ali Lemrabet. Les Marocaines, juristes, universitaires et intellectuelles ont suffisamment expliqué la teneur et la philosophie de cette réforme-phare.

Le monde extérieur l’accueille comme il se doit et les magistrats ont pour devoir d’en assurer la meilleure application. C’est le défi qui reste à relever pour prouver au monde que le Maroc a réussi sa révolution culturelle.
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