Le Président américain George W. Bush pour lequel ces nouveaux affrontement font tâche dans sa campagne électorale a déclaré quant à lui qu'il n'était pas question de laisser le dirigeant chiite irakien continuer à recourir à la force.
D'autre part, et alors que l'administrateur américain Paul Bremer annonçait lundi que Moqtada Sadr était un hors la loi, celui-ci se dit fier du titre, et ne semble pas trop dérangé par le mandat d'arrêt qui a été délivré contre lui, dans le cadre de l'affaire de l'assassinat d'un responsable chiite rival à Najaf en 2003. Pis encore, ses partisans disent qu'il n sera " jamais capturé ".
Mais n'était-ce pas ce qu'on disait du Président déchu Saddam Hussein ? En attendant, c'est le peuple irakien qui paye de la vie de ses enfants le tribu d'une politique américaine d'après-guerre désastreuse.
Le jeune chef chiite a d'ailleurs annoncé mardi avoir quitté la mosquée de Koufa où il s'était retranché depuis quelques jours pour éviter «une effusion de sang». Il a regagné la ville sainte de Najaf. Nul besoin de rappeler que Moqtada Sadr a dépassé le simple statut d'un personnage politique.
Il représente aujourd'hui, à la tête de son «Armée de Mehdi», un réel casse-tête pour la coalition, qui pensait avoir rassemblé toutes les composantes de la société irakienne sous son aile. A ce propos, d'autres chiites, dits plus modérés, ainsi que des membres de Conseil de gouvernement transitoire irakien (CIG) ont tenu à condamner les actes commis par les partisans de Sadr. «Nous appelons Moqtada à garder son calme afin d'éviter un bain de sang, car il appartient à une famille honorable qui compte des martyrs», confie Iyad Al-Allaoui, chef de la commission de la Sécurité du CIG. «Oui, nous avons des diffiultés, oui, nous sommes confrontés à des défis, mais vraiment il n'y a pas de rébellion chiite», ajoute pour sa part, le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari.
Toutefois, le fait inquiétant pour la coalition est le soutien que témoigne une partie de la population aux partisans de Moqtada Sadr.
Des milliers de partisans et de sympathisants sont acquis à la cause du jeune dirigeant. Ce sont souvent des personnes issues de milieux déshérités qui ont réussi à monter autour de Sadr la deuxième force des chiites après la brigade de Badr, branche armée du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII).
Rappelons que les affrontements de ce week-end sanglant ont débuté quand des manifestants chiites se sont accrochés dimanche avec les forces de la coalition.
Le mouvement s'est par la suite étendu à d'autres villes chiites où les partisans de Sadr ont pris le contrôle d'édifices publics et de postes de police. Nassiriyah, Bagdad, Sadr City… les accrochages continuent un peu partout dans le pays, avec les différents contingents étrangers qui constituent la coalition. Les partisans de Moqtada Sadr, ont d'ailleurs pris le contrôle du siège du gouvernorat de Bassorah, avant de le céder à la police irakienne à la suite d'un accord à l'amiable. Selon ce dernier, les forces britanniques ont accepté d'intervenir auprès de leurs partenaires américains pour répondre positivement aux demandes de Moqtada Sadr.
Dans ce climat de haute tension, le Pentagone a reconnu cette semaine qu'il étudiait une possibilité de renforts pour l'armée américaine en Irak. «A ce jour, 134 000 militaires américains à être déployés en Irak, sur un total de 155 000 de la coalition», selon un haut responsable du Commandement central «Centcom».
Les dirigeants chiites divisés
face à la rébellion
Les principaux dirigeants chiites étaient divisés, en début de semaine, face la révolte fomentée contre la coalition par le jeune chef Moqtada Sadr. En effet, au moment où plusieurs centaines de fidèles du jeune imam se lançaient à l'assaut des édifices publics dans plusieurs villes chiites, la plus haute autorité religieuse chiite a lancé un appel au calme et à la vigilance.
" Le Grand Ayatollah Sistani appelle les manifestants (chiitesà à garder leur calme et leur sang-froid, et à laisser le problème se résoudre par la négociation " a-t-on confirmé de source proche du dignitaire à Najaf. Le chef spirituel de cette communauté a toujours été contre toute confrontation armée avec la coaltiion. Il a été pris à contre-pied par le mentor de Moqtada Sadr, le grand ayatollah Kazem al-Husseini al-Haïri, basé en Iran. Un des trois autres représentants de la Marjaiya (plus haute autorité religieuse chiite) de Najaf, le grand ayatollah Bachir al-Najafi à pris une position médiane.
Sadr, portrait d'un contestataire
Moqtada Sadr est un jeune dirigeant chiite, connu pour ses prêches virulents, et par son activisme qui dérange même au sein des autorités religieuses et politiques de la communauté chiite. S'appuyant sur le legs de son père, Mohammed Sadek Sadr, un dignitaire respecté par les chiites irakiens, il est aujourd'hui un farouche opposant à l'occupation américaine en Irak.
Il a pourtant été écarté du Conseil de gouvernement transitoire lors de sa mise en place en juillet 2003 par les Etats-Unis. On lui reproche d'avoir lancé ses partisans aux trousses d'anciens militants baassistes ou encore d'avoir liquidé, sans jugement l'assassin de son père.
Toutefois, ses partisans voient en ce jeune leader de trente ans le digne héritier de son père, assassiné en 1999. A la différence de la résèrve politique qui caractérise la marjiya de Najaf, avec les ayatollahs Ali Sistani ou Bachir al-Najaf, Moqtada Sadr prône la parole comme moyen de la mobilisation des musulmans. Il a été le premier à reprendre les prières du vendredi en avril 2003, à peine deux semaines après la chute du régime de Saddam Hussein.
D'autre part, et alors que l'administrateur américain Paul Bremer annonçait lundi que Moqtada Sadr était un hors la loi, celui-ci se dit fier du titre, et ne semble pas trop dérangé par le mandat d'arrêt qui a été délivré contre lui, dans le cadre de l'affaire de l'assassinat d'un responsable chiite rival à Najaf en 2003. Pis encore, ses partisans disent qu'il n sera " jamais capturé ".
Mais n'était-ce pas ce qu'on disait du Président déchu Saddam Hussein ? En attendant, c'est le peuple irakien qui paye de la vie de ses enfants le tribu d'une politique américaine d'après-guerre désastreuse.
Le jeune chef chiite a d'ailleurs annoncé mardi avoir quitté la mosquée de Koufa où il s'était retranché depuis quelques jours pour éviter «une effusion de sang». Il a regagné la ville sainte de Najaf. Nul besoin de rappeler que Moqtada Sadr a dépassé le simple statut d'un personnage politique.
Il représente aujourd'hui, à la tête de son «Armée de Mehdi», un réel casse-tête pour la coalition, qui pensait avoir rassemblé toutes les composantes de la société irakienne sous son aile. A ce propos, d'autres chiites, dits plus modérés, ainsi que des membres de Conseil de gouvernement transitoire irakien (CIG) ont tenu à condamner les actes commis par les partisans de Sadr. «Nous appelons Moqtada à garder son calme afin d'éviter un bain de sang, car il appartient à une famille honorable qui compte des martyrs», confie Iyad Al-Allaoui, chef de la commission de la Sécurité du CIG. «Oui, nous avons des diffiultés, oui, nous sommes confrontés à des défis, mais vraiment il n'y a pas de rébellion chiite», ajoute pour sa part, le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari.
Toutefois, le fait inquiétant pour la coalition est le soutien que témoigne une partie de la population aux partisans de Moqtada Sadr.
Des milliers de partisans et de sympathisants sont acquis à la cause du jeune dirigeant. Ce sont souvent des personnes issues de milieux déshérités qui ont réussi à monter autour de Sadr la deuxième force des chiites après la brigade de Badr, branche armée du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII).
Rappelons que les affrontements de ce week-end sanglant ont débuté quand des manifestants chiites se sont accrochés dimanche avec les forces de la coalition.
Le mouvement s'est par la suite étendu à d'autres villes chiites où les partisans de Sadr ont pris le contrôle d'édifices publics et de postes de police. Nassiriyah, Bagdad, Sadr City… les accrochages continuent un peu partout dans le pays, avec les différents contingents étrangers qui constituent la coalition. Les partisans de Moqtada Sadr, ont d'ailleurs pris le contrôle du siège du gouvernorat de Bassorah, avant de le céder à la police irakienne à la suite d'un accord à l'amiable. Selon ce dernier, les forces britanniques ont accepté d'intervenir auprès de leurs partenaires américains pour répondre positivement aux demandes de Moqtada Sadr.
Dans ce climat de haute tension, le Pentagone a reconnu cette semaine qu'il étudiait une possibilité de renforts pour l'armée américaine en Irak. «A ce jour, 134 000 militaires américains à être déployés en Irak, sur un total de 155 000 de la coalition», selon un haut responsable du Commandement central «Centcom».
Les dirigeants chiites divisés
face à la rébellion
Les principaux dirigeants chiites étaient divisés, en début de semaine, face la révolte fomentée contre la coalition par le jeune chef Moqtada Sadr. En effet, au moment où plusieurs centaines de fidèles du jeune imam se lançaient à l'assaut des édifices publics dans plusieurs villes chiites, la plus haute autorité religieuse chiite a lancé un appel au calme et à la vigilance.
" Le Grand Ayatollah Sistani appelle les manifestants (chiitesà à garder leur calme et leur sang-froid, et à laisser le problème se résoudre par la négociation " a-t-on confirmé de source proche du dignitaire à Najaf. Le chef spirituel de cette communauté a toujours été contre toute confrontation armée avec la coaltiion. Il a été pris à contre-pied par le mentor de Moqtada Sadr, le grand ayatollah Kazem al-Husseini al-Haïri, basé en Iran. Un des trois autres représentants de la Marjaiya (plus haute autorité religieuse chiite) de Najaf, le grand ayatollah Bachir al-Najafi à pris une position médiane.
Sadr, portrait d'un contestataire
Moqtada Sadr est un jeune dirigeant chiite, connu pour ses prêches virulents, et par son activisme qui dérange même au sein des autorités religieuses et politiques de la communauté chiite. S'appuyant sur le legs de son père, Mohammed Sadek Sadr, un dignitaire respecté par les chiites irakiens, il est aujourd'hui un farouche opposant à l'occupation américaine en Irak.
Il a pourtant été écarté du Conseil de gouvernement transitoire lors de sa mise en place en juillet 2003 par les Etats-Unis. On lui reproche d'avoir lancé ses partisans aux trousses d'anciens militants baassistes ou encore d'avoir liquidé, sans jugement l'assassin de son père.
Toutefois, ses partisans voient en ce jeune leader de trente ans le digne héritier de son père, assassiné en 1999. A la différence de la résèrve politique qui caractérise la marjiya de Najaf, avec les ayatollahs Ali Sistani ou Bachir al-Najaf, Moqtada Sadr prône la parole comme moyen de la mobilisation des musulmans. Il a été le premier à reprendre les prières du vendredi en avril 2003, à peine deux semaines après la chute du régime de Saddam Hussein.
