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Présidentielle américaine : le premier mandat de l'administration Bush marqué par des divisions internes

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Le premier mandat de l'administration Bush a été marqué par des divisions internes, essentiellement sur l'Irak mais aussi sur d'autres thèmes comme l'économie et la protection de l'environnement.

Plusieurs de ses membres arrivés au pouvoir en janvier 2001 ont démissionné, certains exprimant ensuite publiquement leur désaccord. Ce sont toutefois les affrontements en coulisses sur l'Irak entre le chef de la diplomatie Colin Powell d'un côté et le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld sur l'Irak, soutenu par le vice-président Richard Cheney, de l'autre, qui restent les plus marquants. A en croire le journaliste Bob Woodward, qui dans son livre "plan d'attaque" a décrit la marche vers la guerre contre Saddam Hussein, Colin Powell aurait confié à des interlocuteurs: "Cheney est frappé de fièvre absolue.

C'est comme si rien d'autre n'existait". Malgré ses efforts, il ne pourra s'opposer au plan du Président George W. Bush, énoncé -selon Bob Woodward- en secret à Donald Rumsfeld dès la fin 2001, de renverser Saddam Hussein. Ancien militaire, Colin Powell se montrera très loyal pour son président, allant devant les Nations unies en février 2003 livrer un véritable réquisitoire contre l'ex-dictateur irakien, aidé de nombreuses "preuves" de la présence d'armes de destruction massive (ADM) dans ce pays.

Cette loyauté se transforme aujourd'hui pour lui en embarras car aucune ADM n'a été découverte en Irak. Sa seule consolation est que MM. Rumsfeld et Cheney ne sont en guère en position de triompher. Le premier affronte une situation de plus en plus chaotique en Irak alors que les promesses du second de voir les soldats américains accueillis en libérateurs se révèlent aujourd'hui tragiquement creuses. Seul le directeur des services de renseignements (CIA) George Tenet a payé les erreurs par sa démission en juin dernier.

Le chef de l'antiterrorisme à la Maison Blanche, Richard Clarke, nommé sous la précédente administration démocrate, avait lui déjà claqué la porte avant de publier un livre comminatoire. A son arrivée au pouvoir, George W. Bush se flattait d'avoir rassemblé autour de lui une équipe dévouée, cultivant l'art du secret. Mais cette façade a volé en éclat en décembre 2002 avec la démission simultanée du secrétaire au Trésor Paul O'Neill et du conseiller économique de la présidence Lawrence Lindsey. Les deux hommes s'affrontaient depuis plusieurs mois sur la politique économique à suivre, Paul O'Neill s'opposant notamment aux plans de réductions d'impôts massif voulus par le président.

Dans un livre publié en début d'année, Paul O'Neill a réglé ses comptes de manière spectaculaire avec M. Bush, l'accusant de se comporter comme "un aveugle dans une pièce remplie de sourds". Restée plus discrète, la démission en mai 2003 de la directrice de l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) Christine Todd Whitman a aussi montré que la loyauté souhaitée par l'administration Bush pouvait être difficile à respecter.

Mme Whitman avait affronté pendant plus de deux ans l'opposition des écologistes et des défenseurs de l'environnement après la décision de George W. Bush de ne pas signer le protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement de la planète. S'y ajoutait la modification, en faveur de l'industrie, des normes pour les émissions polluantes des usines et des règles d'exploitation et d'entretien des forêts. Candidate à un second mandat, l'administration Bush en place reste cependant soudée. Richard Cheney est resté sur le "ticket" républicain, malgré les nombreuses rumeurs le donnant partant, et ni Donald Rumsfeld, ni Colin Powell n'ont annoncé officiellement jusqu'à présent leur volonté de quitter leurs fonctions après une éventuelle réélection de M. Bush. AFP
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