Fils obéissant, Nordine (Roschdy Zem) décide de suivre à la lettre la volonté de son père. Immigré marocain, trimeur de fond dans les corons du grand Nord français, celui-ci a abdiqué sur tous les fronts sauf un : il veut être enterré dans son village natal, dans les montagnes de l'Atlas.
Cinéaste obéissant, Hassan Legzouli suit fidèlement les injonctions de son script, co-écrit avec la scénariste Emmanuelle Sardou. Voilà donc Nordin parti en 4/4 sur la route du Maroc, cercueil à bord : arrivée à Tanger, où il fait la connaissance de Mimoun, un jeune “ brûleur ” (i.e. aspirant à l'émigration) et de Nora, une call-girl sur –la-route-de-la- rédemption (Aure Atika) qui finit par l'accompagner dans son périple roots.
Que dire de plus de Tenja ? Puisque le prix de la Francophonie est attribué à un film choisi “ pour ses qualité artistiques et professionnelles ”, on avancera que le Maroc a rarement été photographié d'aussi belle façon, que la gamme des verts y brille d'un velouté incomparable, que les lumières de la côte espagnole vues d'une jetée tangéroise clignotent comme autant de sirènes, capturées dans la pâleur rosée du petit matin.
Que le scénario, qui fait la part belle à la star Roschdy, creuse aussi habilement ses deux personnages secondaires, leur laissant parfois à l'occasion d'une scène la vedette avec générosité. Bref : des dialogues au montage-son, Tenja est un film impeccable, filant aussi droit que ces nationales que sillonnent Nordine et Nora.
Rien ne semble capable de faire vaciller un édifice si scrupuleusement conçu : le moindre petit caillou scénaristique semble avoir été poli trois fois avant d'être jeté sous les pas de nos deux héros. Nora est devenue callgirl après un passage à la fac qui a fait d'elle une «diplômée chômeuse».
Mimoun veut quitter le Maroc pour les beaux yeux d'une Australienne dont tout porte à croire qu'elle a oublié jusqu'à son prénom. Fils de mineur, Nordin a fini, à la force du poignet, par monter sa petite entreprise. Rien, pas un instant de vertige ne viendra faire vaciller ce personnage posé, si raisonnable qu'il semble une publicité vivante pour le ministère de l'Intégration.
Trop sage ? Même la cohabitation avec son encombrant colis (auprès duquel il couche comme s'il s'agissait d'un sac de pommes de terre) laisse Nordin de marbre. Quant à l'inévitable scène du cauchemar (suite à une indigestion, il délire un tête-à-tête avec son père), elle est filmée aussi platement qu'un pique-nique à la campagne.
Cinéaste obéissant, Hassan Legzouli suit fidèlement les injonctions de son script, co-écrit avec la scénariste Emmanuelle Sardou. Voilà donc Nordin parti en 4/4 sur la route du Maroc, cercueil à bord : arrivée à Tanger, où il fait la connaissance de Mimoun, un jeune “ brûleur ” (i.e. aspirant à l'émigration) et de Nora, une call-girl sur –la-route-de-la- rédemption (Aure Atika) qui finit par l'accompagner dans son périple roots.
Que dire de plus de Tenja ? Puisque le prix de la Francophonie est attribué à un film choisi “ pour ses qualité artistiques et professionnelles ”, on avancera que le Maroc a rarement été photographié d'aussi belle façon, que la gamme des verts y brille d'un velouté incomparable, que les lumières de la côte espagnole vues d'une jetée tangéroise clignotent comme autant de sirènes, capturées dans la pâleur rosée du petit matin.
Que le scénario, qui fait la part belle à la star Roschdy, creuse aussi habilement ses deux personnages secondaires, leur laissant parfois à l'occasion d'une scène la vedette avec générosité. Bref : des dialogues au montage-son, Tenja est un film impeccable, filant aussi droit que ces nationales que sillonnent Nordine et Nora.
Rien ne semble capable de faire vaciller un édifice si scrupuleusement conçu : le moindre petit caillou scénaristique semble avoir été poli trois fois avant d'être jeté sous les pas de nos deux héros. Nora est devenue callgirl après un passage à la fac qui a fait d'elle une «diplômée chômeuse».
Mimoun veut quitter le Maroc pour les beaux yeux d'une Australienne dont tout porte à croire qu'elle a oublié jusqu'à son prénom. Fils de mineur, Nordin a fini, à la force du poignet, par monter sa petite entreprise. Rien, pas un instant de vertige ne viendra faire vaciller ce personnage posé, si raisonnable qu'il semble une publicité vivante pour le ministère de l'Intégration.
Trop sage ? Même la cohabitation avec son encombrant colis (auprès duquel il couche comme s'il s'agissait d'un sac de pommes de terre) laisse Nordin de marbre. Quant à l'inévitable scène du cauchemar (suite à une indigestion, il délire un tête-à-tête avec son père), elle est filmée aussi platement qu'un pique-nique à la campagne.
