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Prorogation du mandat du chef de l'Etat, Emile Lahoud : L'élection présidentielle divise le Liban et accentue le malaise

A l'approche de l'élection présidentielle prévue l'automne prochain, le Liban est profondément divisé entre partisans et opposants à une éventuelle prorogation ou reconduction du mandat du chef de l'Etat, Emile Lahoud. Les enjeux de ce scrutin dépassent l

Prorogation du mandat du chef de l'Etat, Emile Lahoud : L'élection présidentielle divise le Liban et accentue le malaise
Lahoud-Hariri : une cohabitation difficile depuis 4 ans
La Syrie et en vue de contrer une internationalisation du dossier libano-syrien qui se dessine aux Nations unies, a engagé une course contre la montre pour obtenir la prorogation du mandat de son homme lige, le Président libanais Emile Lahoud comme cela s'est produit en 1995 à la demande de Hafed Al Assad pour permettre une prorogation de trois ans du mandat d'Elias Hraoui.

Ironie du sort, c'est le Premier ministre libanais, Rafik Hariri, farouche opposant au Président Emile Lahoud, qui a présidé le Conseil des ministres, alors que c'est d'habitude l'apanage du chef de l'Etat, et il a dû voter pour l'amendement et ce en dépit des divergences entre les deux hommes et la difficile cohabitation qui dure depuis septembre 2000. Rafik Hariri et Emile Lahoud s'opposent sur presque tous les sujets : de la privatisation à la reconstruction, en passant par les dossiers politiques, tel le rôle militaire du Hezbollah ou encore l'attitude à l'égard de l'invasion américaine de l'Irak.

Sur la scène internationale, la campagne menée par les puissances occidentales, et à leur tête les Etats-Unis, contre l'amendement de la Constitution imposé par la Syrie a pris une nouvelle tournure avec la confirmation par Washington des consultations franco-américaines en vue d'une résolution au Conseil de sécurité. Selon le département d'Etat, ce texte viserait à «soutenir le droit du peuple libanais à décider de son propre sort».

Selon les déclarations de plusieurs diplomates arabes à l'Agence France Presse, la Syrie tente de créer un «fait accompli» au Liban en obtenant par le biais des institutions, la prolongation du mandat de M. Lahoud avant toute intervention du Conseil de sécurité de l'Onu sur le dossier des relations libano-syriennes.
Le gouvernement libanais a d'ores et déjà protesté contre un tel projet en adressant par le biais de son chef de diplomatie une lettre au secrétaire général de l'Onu, jugeant qu'une telle décision constitue «un précédent dangereux qui va à l'encontre des lois et des règles internationales».

Le projet, préparé par les Etats-Unis et la France, prévoit de considérer «toute élection au Liban dans les circonstances qui prévalent aujourd'hui comme nulle et non avenue» et appelle la Syrie «à mettre fin à son intervention dans les affaires intérieures libanaises, à sa présence militaire au Liban et à respecter la Constitution de ce pays», qui interdit au Président en exercice de rester au pouvoir au-delà de son mandat de six ans. Entre temps, le ton monte au Liban entre partisans et détracteurs d'une reconduction du Président Lahoud et les blocs parlementaires se réunissent pour prendre position.

Le bloc parlementaire de la formation chiite du Hezbollah a annoncé qu'il voterait pour l'amendement, ainsi que le bloc des députés du Parti social national syrien (PSNS), et ceux de Sahl Al Békaa où se trouve le quartier-général des forces syriennes au Liban. Le député et chef druze Walid Jomboulat opposé à l'amendement et dont le bloc parlementaire compte 17 députés, a appelé le Président Emile Lahoud à démissionner.

La décision de proroger de trois ans le mandat d'Emile Lahoud a beau avoir levé le suspense sur les intentions syriennes, elle n'a pas pour autant assaini le climat général du pays. Au contraire, la campagne d'opposition à cette décision a redoublé, alors que les pressions internationales n'ont jamais été aussi pesantes sur le régime syrien.
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