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Prospective et tourisme dans le nord-ouest : «Le futur de métier d'agent de voyages… »

Depuis le renouvellement du bureau de l'ARAVNE (l'Association régionale des agences de voyages du nord-est), une intense activité professionnelle est menée par M. Tarik Lechkar, Président fraîchement élu, en vue de promouvoir l'image de marque d'une asso

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Parmi les idées qui “trottent ” dans la tête de M. Lechkar, il est en une qui attire vivement l'attention ; organiser une journée d'étude pendant le mois de septembre 2004 sur le thème “ le futur du métier d'agent de voyages ”. En attendant, nous avons rencontré M. Tarik Lechkar futirologue, homme de prospective qui a bien voulu nous entretenir sur cette idée et d'autres qui ne manqueront pas de captiver l'attention de nos lecteurs.

M. Lechkar n'est plus à présenter puisqu'il fut entre autre :
-Conseiller en Marketing international auprès de la multinational “ CONCORDE ”
-Visiting professeur dans les Universités du Maroc (Univesité Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès, Ecole Nationale des Sciences des Arts et Métiers à Meknès, Ecole Supérieure Internationale de Gestion à Fès, Université de Cadix en Espagne, etc…)
M. Tarik Lechkar s'est distingué par ailleurs par ses nombreux exposés et conférences notamment sur des thèmes comme :

• Prospective et développement
• Tourisme et culture
• La Qualité totale, vecteur stratégique du déveleppement des entreprises nationales.
• Les scénarios tendanciels
• Modélisation et Scénarios, atouts et faiblesses.
• Les limites de la planification, la prospective comme substitut
• Le tourisme et le développement durable.

L'idée d'organiser cette journée, vous l'avez eu comment M. le président ?

T.L : Comme le dit bien Henri Bartoli “ L'avenir est moins à découvrir qu'a inventer ”. Face aux grandes turbulences que connaît le monde actuel, et dont le secteur touristique ne peut prétendre s'échapper, nous avons en notre qualité d'homme privilégiant le futur au passé, estimé d'une extrême urgence d'appliquer à notre association des scénarios sur le futur.

A ce sujet Gaston Berget dit : “ Se tourner vers l'avenir au lieu de regarder le passé n'est pas simplement changer de spectacle, c'est passer du (voir) au (faire) ”.
Une étude sérieuse et à laquelle participeront d'éminentes personnalités du monde de la prospective et du tourisme, serait d'un apport et d'une valeur ajoutée qu'on ne peut chiffrer . Car personne n'a le droit d'imposer un avenir.

C'est pour cette raison qu'en matière de prospective une telle journée nous permettra d'anticiper l'avenir et de préserver notre liberté. Ceci, bien entendu, avant que les situations actuelles ne deviennent immuables et irréversibles.

L'Open SKY, les accords de l'OMC, ainsi que les accords bilatéraux conclus entre le Maroc et d'autres pays, font qu'il ne faut pas sacrifier sur l'autel de la commodité une profession qui était toujours porteuse pour l'économie du pays.

Afin de permettre une vie décente dans la dignité, l'ensemble de la profession au niveau de la Wilaya de la région Fès-Boulemane doit envisager tous les cas de figure susceptibles de réinventer le contexte immédiat de notre secteur.

En votre qualité d'homme de prospective, comment voyez-vous l'avenir du secteur touristique au Maroc ?

Comme vous le savez, en prospective nous parlons des futurs possibles, envisageables, souhaitables et plausibles. Donc, le futur, c'est une notion qui est toujours au pluriel.

Je pense que personne ne peut à lui seul digérer l'ensemble des systèmes de valeurs existants dans notre secteur. Le secteur touristique constitue une grande diversité de cultures, de manière de voir et de penser. Le secteur touristique c'est aussi des hommes et des femmes, c'est des infrastructures, des lois, bref, un secteur économique à part entière.

Parlons le langage des chiffes, en 1999, les flux touristiques mondiaux ont atteint environ 628 millions de personnes et dépasseraient d'ici l'an 2010 le (1) Milliard. Quant aux recettes elles ont tourné autour de 450 Milliards de dollars.

Voilà pourquoi je vous demanderai de m'excuser de vous rappeler l'indépendance du secteur touristique par rapport aux autres branches de la comptabilité nationale.
Toutefois, j'aimerai souligner que nous sommes censés considérer un avenir en ses soubassements qualitatifs.

En d'autres termes, quelle serait la qualité de notre infrastructure routière, ferroviaire et aéroportuaire ? Quels seraient les grands axes des politiques de développement touristiques adoptés par les instances gouvernementales ? quelle serait la qualité de l'apport des multi-nationales affluant sur notre pays du point de vue du savoir ?
Quelle serait la qualité du système de communication et d'information dans notre pays?


Permettez-moi de vous dire que du secteur d'information et de communication, et du reste de ce que je vous ai précité, dépend bien l'avenir du secteur touristique. Le développement est un processus d'ordre qualitatif. Le capital financier n'ayant plus cette place privilégiée qu'il occupait auparavant. Le capital humain est désormais l'arme stratégique nous permettant d'atteindre les objectifs les plus nobles et les plus chers à notre pays.

Savez-vous qu'au moment où je vous parle les secteurs d'infiormations et des communications avec celui du tourisme constituent à eux seuls 85% du PNB des pays les plus avancés.

En définitive, la problématique du devenir du secteur touristique peut se résumer dans les points suivants :
1 – La qualité de la formation (Nécessité d'adapter les profils formés aux besoins du marché).
2 – La culture des entreprises touristiques et hôtelières qui constitue un frein au développement de ce secteur.
3- Le secteur bancaire et financier marocains, nous devons le mentionner ouvertement, n'a pas joué pleinement son rôle. Au contraire, il a même constitué un handicap sérieux au développement du tourisme.
4- Absence de toute vision prospectiviste. Je ne vous demande pas d'adopter le plan décennal de 1884 qui était à l'origine de ce qu'est aujourd'hui le Japon.
Mais il faut en toute sincérité avoir en tête des scénarios nous permettant d'anticiper l'avenir.
5- Recherches et développement : A l'image des secteurs de l'éducation, de la pharmacie et autres industries, il est aberrant qu'au sein des instances tant gouvernementales que professionnelles, il n'existe point de départements voire même un service s'occupant de la recherche et de développements.

Le secteur touristique vu le rôle stratégique qu'il lui est dévolue veut qu'on l'étoffe avec la mise en place des équipes d'experts et de professionnels à même de l'amener à bon port.
Est ce que à votre avis le ministère accompagne les multiples recommandations faites par les assises tenues jusqu'à présent et concernant l'objectif 2010 ?


Malgré une conjoncture économico-politique internationale très délicate, je trouve que notre ministère de tutelle est entrain de faire un excellement Job. A commencer par une omniprésence dans toutes les foires et salons de tourisme internationaux.
Le vecteur des relations publiques avec la désignation de Monsieur Adil Douiri ministre du Tourisme, a connu un rebond d'ordre qualitatif. Le maintien des marchés classiques dans leur position constitue un atout majeur sachant qu'une concurrence féroce souhaiterait accaparer quelques parts des marchés à destination du Maroc.

Je pense que notre ministre à besoin d'un peu plus de temps avant que les recommandations, dont vous m'avez parlées et l'application du contrat-programme liant l'Etat au secteur privé intéressé par l'investissement dans le secteur puissent se concrétiser.

Pour conclure, essayons d'éviter de dire, comme le font assez souvent nos amis les politiciens : “ J'agis de telles façon car je n'ai pas le choix ”. Cela veut dire tout simplement que le politicien à raté son train et qu'il est de notre devoir de mettre le doigt sur les situations tant qu'il est encore temps d'agir. Essayons aussi d'éviter de travailler sur la base des techniques d'extrapolation.

Il est décevant de voir des sociétés d'une dimension très respectable demander à leurs Directeurs l'élaboration des budgets et ce sur la base des résultats des exercices passés.
A mon sens, cela n'est rien d'autre qu'une croyance en la linéarité des faits.
Donc pour ces entreprises touristiques et hôtellières le monde allait rester tel qu'il est avec des projections plus ou moins arithmétiques.

Le monde allait rester tel qu'il est ad infinitum ! Eh bien tout cela est faux. Une étude sur l'avenir a besoin d'un raisonnement en termes de spécificités, en termes d'alternatives et en terme de choix. Les paramètres non quantifiables constituent le fondement même de toute étude sur l'avenir.

Depuis votre élection à la tête de l'ARAVNE, quelles étapes avez-vous franchies pour changer l'ordre établi ?

En effet, l'ordre n'est rien d'autre qu'un désordre ordonné.
Donc depuis l'élection du nouveau bureau, nous avons travaillé sur deux fronts ; l'un psychologique et l'autre en liaison avec le plan d'action préétabli.
En ce qui concerne le premier volet, et ce en collaboration étroite avec M. Driss Faceh, président du CRT, nous avons réussi à créer une dynamique de groupe au sein de tous les éléments de la profession.

M. Driss Faceh va présenter bientôt au réseau de distribution, que nous avons conçu récemment, tout un éventail d'offres de produits à l'export, chose qui ne fera que consolider les efforts entre les confrères. Je trouve tout cela très encourageant surtout que le voyageur au départ de Fès n'aura pas à prendre la peine d'aller chercher ailleurs des “ packages ”, qui sont à sa disposition localement..

Il n'est pas à vous rappeler et la qualité et le coût de ces packages, qui resteront des plus compétitifs à l'échelon national.
Quant au deuxième volet, notre association opère actuellement des actions conjointement avec la Fédération Nationale des Agences de Voyages marocaines plus particulièrement au sujet de l'assainissement de notre profession, et des actions à caractère juridique et publi-promotionnel, entre autres je peux vous citer l'élaboration d'une comptabilité d'agence de voyages, les discussions avec les autorités compétentes pour ce qui est de la fiscalité appliquée aux agences de voyages, l'organisation du salon de tourisme marocain à Casablanca et le salon de tourisme culturel et multi-sports de Fès que nous envisageons d'organiser en l'an 2006, les question de la Omra et de Haj et les concertation qui en découlent avec la DEAT (Division des Entreprises et Activités Touristiques) du ministère du Tourisme et les compagnies aériennes.

Je ne laisserai pas passer sous silence cette opportunité sans vous dire que personnellement je suis très surpris par la qualité des intervenants que se soit Mr Abdellhamid Mergaoui directeur de la DEAT, M. Fouzi Zemrani président de la F.N.A.V.M, sans oublier M. Othman Idrissi Directeur de cette dernière et d'autres personnalités tant responsables que professionnelles.

Le secteur du tourisme n'est pas uniquement l'aérien et le terrestre, c'est aussi le ferroviaire. Comment avez-vous appris la nomination de M. Rabie El Khlei à la tête de la direction générale de l'ONCF ?

Je ne peux vous cacher mon enthousiasme. Mr Rabie El Khlei est une personnalité qui fera preuve d'une nouvelle conception et approche de l'administration publique compte tenu de l'environnement tant externe qu'interne ou elle évolue.

Rabie El Khlei n'est pas ce décideur marocain classique calquant à tout prix les modèles étrangers à une réalité qui n'est pas la leur. Au contraire, comme je le connais, M. Rabie El Khlei répondra parfaitement aux besoins d'une authentique stratégie de développement.

Le Maroc de demain à besoin d'hommes et de femmes, au profil d'un Rabie El Khlei. C'était un choix souhaitable et désirable.

Pour conclure, je vous dirai tout simplement qu'il nous faut penser loin dans le temps si nous voulons nous rattrapper. Le secteur touristique Marocain à besoin d'un scénario tendanciel car ce dernier sert d'outil d'attrait ou de repoussoir.
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