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Rapport annuel de l'AMDH sur la situation des droits de l'homme au Maroc : parmi les acquis, le code de la famille

L'Association marocaine des droits humains (AMDH) a présenté hier son rapport annuel sur la situation des droits de l'Homme dans notre pays au cours de l'année 2003. Plusieurs points ont été abordés : santé, chômage, Moudaouana, prisons…Quelques intervena

Rapport annuel de l'AMDH sur la situation des droits de l'homme au Maroc : parmi les acquis, le code de la famille
l'AMDH : il ne faut pas noircir la situation des droits de l'homme au Maroc.
«Les points positifs sont relatifs à la reconnaissance du statut de la famille qui devient sous la responsabilité du mari et de la femme au lieu de celle du mari et l'abolition de la tutelle lors du mariage pour la femme majeure».
Néanmoins, selon l'AMDH, d'autres efforts restent à fournir pour établir la totale égalité entre l'homme et la femme telle que le stipule les pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme.

En outre, le dossier des droits de la femme ne doit pas être «cantonné» aux volets politique et civique puisque la femme souffre de graves violations de ses droits économiques, sociaux et culturels. La femme n'est pas la seule à subir ces violations vu la répercussion de la politique d'ajustement structurelle de l'insertion de l'économie marocaine dans le cadre de la mondialisation sans qu'elle soit armée pour cela. Ainsi, l'AMDH souligne la nécessité pour le gouvernement de prendre les mesures adéquates pour faire respecter le droit du travail et pour trouver des opportunités d'emploi pour les chômeurs.

Elle exprime sa réprobation vis-à-vis des violations des droits des ouvriers du fait du non-respect du droit du travail. Les salariés du textile, à titre d'exemple, subissent bon nombre de préjudices puisqu'ils sont privés de l'augmentation du SMIG. Quant au code du travail approuvé par le Parlement, l'association considère que malgré les acquis partiels, ce code n'aboutit pas à une reconnaissance des droits des travailleurs tels que reconnus mondialement.

On doit aussi prendre des mesures draconiennes afin d'éliminer les causes de l'immigration clandestine. L'Association dénonce les violations dont sont victimes des citoyens africains quand ils sont arrêtés au cours de leur tentative d'émigrer clandestinement vers l'Europe via le Maroc. Par ailleurs, en ce qui concerne le droit à la santé, à la sécurité sociale et au logement convenable, l'association exprime sa vive inquiétude. «La dégradation qui se reflète entre autres au niveau des droits de l'enfant et des handicapés peut être illustrée par quelques indicateurs comme celui de la pauvreté absolue qui a atteint 20%, celui du taux d'analphabétisme qui a atteint 50% et le classement du Maroc au 126e rang selon l'indice du développement humain et au 70e rang dans l'échelle de la corruption».
S'agissant des droits linguistiques et culturels amazigh, selon l'AMDH, rien n'a été jusqu'à présent concrétisé pour l'enseignement de la langue.

Ce point de vue a été aussitôt contesté par un intervenant : «Il ne faut pas dramatiser la situation. Il faut reconnaître que durant cette année, on a ouvert 126 classes exemplaires dans des établissements publics. Il faut d'abord faire l'expérience pour généraliser ensuite cet enseignement».
Un autre journaliste a critiqué les points de vue catégoriques de l'AMDH : « Il ne faut pas noircir la situation des droits de l'homme au Maroc.

Certes, il nous reste beaucoup à faire. Mais, les choses évoluent. Les prisonniers, à titre d'exemple, ont droit actuellement aux visites de leurs familles, pas comme autrefois».
Il est, enfin, à souligner que l'AMDH tiendra son septième congrès national les 9, 10 et 11 avril au Centre de la jeunesse et des sports de la Maâmora sous le thème «Pour une Constitution démocratique au service des droits humains et pour un Maroc sans violations flagrantes».

Le Code mis en exergue
L'adoption récente du Code de la famille au Maroc constitue «un tournant historique» et «une oeuvre de grande envergure» pour le Royaume qui se classe désormais «parmi les pays les plus respectueux des droits de la femme», a affirmé la délégation marocaine devant la Commission des droits de l'Homme.

Intervenant devant la 60ème session de la Commission des droits de l'Homme, qui poursuit depuis lundi son débat sur un des points, à l'ordre du jour des travaux, relatif à «l'intégration des droits fondamentaux des femmes et de l'approche sexo-spécifique», Mme Jalila Hoummane, représentant la Mission du Maroc auprès des Nations unies à Genève, a rappelé comment «le Maroc oeuvre depuis toujours avec détermination et persévérance pour conforter, élargir et promouvoir le rôle de la femme dans notre société». «Cet intérêt (pour la femme), a souligné la diplomate marocaine, a été renforcé grâce aux orientations et aux décisions politiques audacieuses de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a placé la protection des droits de la femme au coeur de son projet de société démocratique et moderniste, puisant aussi bien dans les valeurs de la religion islamique, qui prône l'égalité entre l'homme et la femme, la justice, la solidarité, le respect et la tolérance, que dans le patrimoine commun de l'humanité fondé sur les mêmes valeurs et principes».

Cette volonté, a-t-elle poursuivi, «s'est concrétisée au cours des dernières années par la participation de la femme à la gestion des affaires publiques et au processus décisionnel à tous les niveaux, et ce, à travers une présence de plus en plus croissante dans les institutions représentatives, exécutives et judiciaires du Royaume». Pour elle, «la promulgation de ce Code ouvre ainsi une ère nouvelle porteuse pour la femme, l'enfant et l'homme et couronne un long travail de réflexion sur un sujet extrêmement sensible et important.

Il est d'autant plus réconfortant par ses apports qu'il a requis l'adhésion unanime de toutes les composantes de la nation et suscité l'intérêt d'un grand nombre d'observateurs internationaux, qui le considèrent comme une véritable révolution dans le monde musulman, plaçant le Maroc parmi les pays les plus respectueux des droits de la femme».
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