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Saleh Saâdallah relate les différentes formes de sévices qu'il a subis

L'ancien détenu Saleh Saâdallah a consacré son témoignage dans le cadre de la deuxième séance d'audition publique initiée, mercredi à Rabat, par l'Instance Equité et Réconciliation (IER), aux violations et aux sévices qu'il a subis lors de ses détentions

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M. Saâdallah, qui était membre de l'Union nationale des forces populaires (UNFP) a évoqué les arrestations dans les rangs du parti en 1952 après les évènements survenus suite à l'assassinat de Farhat Hachad avant de livrer ses témoignages sur son arrestation le 16 juillet 1963.

Ainsi, après avoir été arrêté par des éléments des forces de sécurité au siège de l'UNFP lors d'une réunion présidée par Abderrahim Bouabid et Abderrahmane Youssoufi, il a indiqué avoir été conduit avec des membres du parti, les yeux bandés et les mains menottées, au centre de police de Maârif où il a passé 28 jours.

Il raconte avoir été par la suite transféré à Derb Moulay Chrif où il a séjourné pendant 5 jours avant d'être libéré sans procès. M. Saâdallah a ajouté qu'un autre groupe parmi ses collègues a été déféré devant la justice. Il a affirmé que les causes de son arrestation avec ses collègues étaient purement politiques puisqu'elle a été liée à son activité au sein l'UNFP qui était hostile à la nouvelle Constitution de l'époque.

L'ancien détenu a affirmé avoir enduré, dans ces deux centres, les pires souffrances infligées dans des conditions inhumaines, en étant soumis à différentes formes de torture physique et psychique.
M. Saâdallah a évoqué les circonstances qui ont entouré les événements dits de "Cheikh Al Arab" qui ont fait plusieurs victimes, l'assassinat de Mehdi Ben Barka en France et les événements de Casablanca, relevant que cette époque avait été marquée par plusieurs enlèvements et arrestations "illégaux", à tel point que les familles des détenus craignaient de connaître le même sort que leurs proches détenus.

L'ancien détenu a affirmé avoir été arrêté pendant une nuit en 1972 à Guelmim alors qu'il participait à une réunion qui s'inscrit dans le cadre de l'action syndicale, mais ses souffrances, a-t-il dit, ont commencé le 19 mars 1973 lorsqu'il a été arrêté par la police qui a perquisitionné dans son domicile sans mandat d'arrêt.
Dans le centre de détention de Derb Moulay Chrif, l'ancien détenu a affirmé avoir subi des tortures par la fixation d'électrode sur ses lèvres et ses oreilles dans une tentative de lui faire extorquer des aveux, sachant qu'il avait déjà soutenu qu'il militait dans l'action politique et syndicale et qu'il était membre de l'association de soutien à la lutte Palestinienne. L'ancien détenu a affirmé avoir été roué de coups avant d'être suspendu à l'aide d'une corde pour qu'on lui inflige toutes les souffrances inhumaines un mois durant en recourant à l'usage du courant électrique et de l'eau sale.

Il a également a ajouté avoir été transféré par la suite au Corbis de l'aéroport Anfa à Casablanca où il va passer onze mois avec ses collègues dans des conditions extrêmement pénibles et où chaque détenu n'avait droit qu'à un espace de 25 cm sans compter la sous-alimentation et la faim.
Après onze mois de détention au Corbis de l'aéroport Anfa, le détenu a été transféré à la prison Ghbila puis au pénitencier de Ain Borja en attendant le verdict de la chambre criminelle qui l'a innocenté le 19 avril 1977.

M. Saâdallah a évoqué les différentes formes de tortures physique, psychologique et morale qu'il a subies durant les interrogatoires et au cours de sa détention, citant entre autres, la "bouteille", "la Falaqa", et la fixation d'électrodes sur les lèvres .
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