L'exposition retrace la trajectoire du plus connu des caricaturistes argentins depuis ses débuts en 1954 dans la revue «Esto es».
La renommée de Quino a largement dépassé les frontières de son pays natal à tel point que le Prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez a pu déclarer qu'»après avoir lu Mafalda, je me rends compte que ce qui se rapproche le plus du bonheur est la quinothérapie». A travers ses personnages -- outre sa vedette Mafalda, les compagnons de cette dernière, notamment Manolito, Felipe, Susanita et Libertad , Quino a donné sa vision particulière de l'amour, de la guerre, de la liberté, de la répression, de la psychanalyse, du féminisme, de la religion et du sexe.
Quino, qui vit habituellement à Madrid, se déclare surpris par la répercussion de ses dessins dans des pays aux cultures si différentes de son pays natal. «Les thèmes de Mafalda sont très liés à certains topiques argentins et je me suis toujours demandé comment on les comprenait dans d'autres cultures», dit-il.
Selon le dessinateur, «des gens de partout me disent que les problèmes de Mafalda et de sa famille sont les mêmes chez eux, mais je dois reconnaître que le cas de la Chine me surprend encore».
Pour Quino, l'un des écueils de sa carrière artistique fut les périodes de censure dans un pays qui a connu des années d'instabilité institutionnelle et de dictature militaire. Il reconnaît même avoir eu recours à l'autocensure.
«J'ai vécu avec la censure depuis le moment où j'ai commencé à travailler. Dans les premières rédactions que j'ai fréquentées, on m'a averti immédiatement qu'il y avait des sujets qu'on ne pouvait pas aborder, comme le sexe, les militaires et la répression», explique-t-il.
Mais, ajoute-t-il, cette situation l'a obligé «à s'autocensurer et à trouver des manières d'éviter le contrôle», comme c'est le cas avec l'aversion de Mafalda envers la soupe, «qui pour moi est une métaphore de l'autoritarisme militaire».
Dans l'exposition figure une affiche où Mafalda montre une matraque d'un policier et déclare: «ça c'est le bâton pour cabosser les idéologies». En 1975, l'un des services de renseignements argentins a répliqué en collant partout dans la ville une autre affiche où Manolito, présent à côté du policier, répondait: «Tu vois, Mafalda. Grâce à ce bâton tu peux aller tranquillement à l'école».
Pour Quino, une de ses bandes dessinées dont il se souvient avec affection, c'est celle où une «aristocrate demande à sa servante de ranger une chambre où il y a une reproduction du Guernica (le célèbre tableau de Picasso)». «La servante range tout et le travail est tellement bien fait que le tableau devient une image pacifique», dit-il.
En 50 ans, Mafalda a également connu l'avènement de l'internet et le moteur de recherches Google recense 40.700 pages sur la petite fille contestataire, soit le double de celles consacrées à son créateur.
La renommée de Quino a largement dépassé les frontières de son pays natal à tel point que le Prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez a pu déclarer qu'»après avoir lu Mafalda, je me rends compte que ce qui se rapproche le plus du bonheur est la quinothérapie». A travers ses personnages -- outre sa vedette Mafalda, les compagnons de cette dernière, notamment Manolito, Felipe, Susanita et Libertad , Quino a donné sa vision particulière de l'amour, de la guerre, de la liberté, de la répression, de la psychanalyse, du féminisme, de la religion et du sexe.
Quino, qui vit habituellement à Madrid, se déclare surpris par la répercussion de ses dessins dans des pays aux cultures si différentes de son pays natal. «Les thèmes de Mafalda sont très liés à certains topiques argentins et je me suis toujours demandé comment on les comprenait dans d'autres cultures», dit-il.
Selon le dessinateur, «des gens de partout me disent que les problèmes de Mafalda et de sa famille sont les mêmes chez eux, mais je dois reconnaître que le cas de la Chine me surprend encore».
Pour Quino, l'un des écueils de sa carrière artistique fut les périodes de censure dans un pays qui a connu des années d'instabilité institutionnelle et de dictature militaire. Il reconnaît même avoir eu recours à l'autocensure.
«J'ai vécu avec la censure depuis le moment où j'ai commencé à travailler. Dans les premières rédactions que j'ai fréquentées, on m'a averti immédiatement qu'il y avait des sujets qu'on ne pouvait pas aborder, comme le sexe, les militaires et la répression», explique-t-il.
Mais, ajoute-t-il, cette situation l'a obligé «à s'autocensurer et à trouver des manières d'éviter le contrôle», comme c'est le cas avec l'aversion de Mafalda envers la soupe, «qui pour moi est une métaphore de l'autoritarisme militaire».
Dans l'exposition figure une affiche où Mafalda montre une matraque d'un policier et déclare: «ça c'est le bâton pour cabosser les idéologies». En 1975, l'un des services de renseignements argentins a répliqué en collant partout dans la ville une autre affiche où Manolito, présent à côté du policier, répondait: «Tu vois, Mafalda. Grâce à ce bâton tu peux aller tranquillement à l'école».
Pour Quino, une de ses bandes dessinées dont il se souvient avec affection, c'est celle où une «aristocrate demande à sa servante de ranger une chambre où il y a une reproduction du Guernica (le célèbre tableau de Picasso)». «La servante range tout et le travail est tellement bien fait que le tableau devient une image pacifique», dit-il.
En 50 ans, Mafalda a également connu l'avènement de l'internet et le moteur de recherches Google recense 40.700 pages sur la petite fille contestataire, soit le double de celles consacrées à son créateur.
