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Troisième devoir et pilier religieux : l'abstinence du mois sacré est une purification

Jeûner, en arabe, signifie se priver, se retenir de … Appliqué à la religion, jeûner a pris le sens de renoncer, par piété, de boire, de manger, d'avoir des relations sexuelles et à tout ce qui est considéré comme étant susceptible de rompre le jeûne, d

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Le troisième devoir et pilier religieux d'un Musulman est le jeûne pendant tout un mois chaque année. Cette obligation débute à la vue du croissant de la nouvelle lune du mois de Ramadan et prend fin à sa vue, le mois suivant. Le mois comporte ainsi 29 ou 30 jours. Il appartient à tout musulman , homme ou femme, doué de raison, capable et physiquement en état, de l'accomplir . En sont dispensés les enfants impubères et les déséquilibrés. Peuvent en reporter leur accomplissement à une date à leur affinité, les malades, les femmes en couches ou ayant leurs menstrues, celles qui sont enceintes ou qui allaitent et les voyageurs.

Loin de se réduire à l'abstinence alimentaire, le jeûne exige de l'homme l'appel de tout son être.

Le jeûne du mois sacré de Ramadan exerce l'homme à l'endurance et à la résistance, renforce et nourrit sa volonté, lui enseigne l'autodiscipline et lui en facilite l'application. Le jeûne, observance spirituelle, doit être accompli dans un esprit d'obédience à Dieu et de gratitude envers lui. N'empêche qu'on en tire aussi les attraits matériels concernant l'hygiène et le développement de la volonté”.
Religion de vérité spirituelle, de lumière intérieure, d'amour, de fraternité humaine, de justice sociale, l'Islam est ouvert à toutes les races et à tous les peuples sans aucune distinction, aux hommes et aux femmes de toutes les contrées et de tous les siècles, quels que soient le degré de leur savoir et l'importance de leur fortune. Il implique la foi en un Dieu unique et absolu et en la mission de son Envoyé, le Prophète Sidna Mohammed, qu'Il a choisi pour la transmission de son message (Coran).

Ce message universel et permanent de liberté, d'égalité, de fraternité, de charité, de paix, de monothéisme sous la forme la plus pure, exige “a priori” de l'homme sa soumission inconditionnelle à Dieu et son abandon total à sa volonté. Tel est d'ailleurs le sens étymologique du mot Islam.

Un seul culte pour le Musulman, Dieu est universel, il est le Créateur de tous les humains, le Seul et l'Unique, point de Dieu en dehors de Lui. Il voue à Lui tout et l'adoration imposée par Lui à ses créatures et ne la voue qu'à Lui seul. C'est à Lui qu'il adresse ses demandes, à Lui qu'il implore secours et qu'il formule ses souhaits. Toutes ses actions occultes sont faites à son attention, comme la crainte, le repentir, l'amour, la vénération et la confiance, ainsi que toutes ses actions apparentes, comme la prière, le jeûne, l'aumône, le pèlerinage et la guerre sainte. Le jeûne du mois de Ramadan : Ce que les prières essaient de produire cinq fois par jour, le jeûne le fait une fois par an pendant le mois de Ramadan (le neuvième mois de l'année lunaire).

Pendant cette période, de l'aube au coucher du soleil, le Musulman ne doit pas manger une miette de nourriture, ni boire une goutte de liquide, quel que soit l'attrait qu'exerce sur lui la nourriture, et quelles que soient sa faim et sa soif. À chaque instant, pendant le jeûne, il réprime ses passions, ses désirs et proclame pour sa conduit, la suprématie de la loi divine.

C'est un mythe de dire que le jeûne, dans le sens islamique de l'abstinence de manger et de boire, est contraire aux besoins de la santé humaine.
En effet, comme tous les organes animaux, l'appareil digestif aussi a besoin de repos. Jeûner est le seul moyen admissible pour cela. Le jeûne assainit les intestins, régénère l'estomac, débarrasse le corps des produits résiduels et soulage la corpulence.

Le Prophète a dit : “ Jeûnez, vous acquerrez la santé !”. Le mois de Ramadan est celui où le Coran fut révélé au Prophète, en tant que guidance pour les hommes et preuve irréfutable de la démarcation entre le bien et le mal. Etymologiquement “Chahr” (mois) vient de Chohra et Ichhar, ce qui signifie la chose que les personnes rendent publique. Le Prophète nous a établi une base aisée à cet effet en disant “Jeûnez à sa vue (c'est-à-dire à la vue de la manifestation du croissant du mois) et rompez le jeûne à sa vue : au cas où il se cache à votre vue, estimez-en l'apparition”.

Dans sa sagesse absolue, Allah a prescrit à ses créatures les règles imputrescibles leur assurant une vie digne et honorable dans ce monde et la béatitude dans l'au-delà. Parmi ces règles, figure le jeûne qu'Il a ordonné aux communautés successives de croyants. Loin de se réduire à l'abstinence alimentaire, le jeûne exige de l'homme l'appel de tout son être. L'observation extérieure des règles du jeûne doit s'accompagner d'une maîtrise des sens et plus particulièrement de la langue.

La négation de toute ressemblance est elle-même un attribut négatif, ce qui renforce l'analogie entre le jeûne et Allah. Le Très Haut a dit à son propre sujet : “Rien ne Lui est semblable” ; il a nié qu'Il puisse avoir un “semblable” . Aussi bien l'intellect créé que la Loi sacrée indiquent qu'Il n'a gloire à sa transcendance ! aucun semblable. Celui qui sait que le jeûne est un attribut négatif, puisqu'il consiste à s'écarter des choses qui pourraient le rompre, sait avec certitude qu'il n'a pas de semblable : en effet, il n'a pas d'essence propre pouvant revêtir une qualification de réalité (woujoud) intelligible pour nous. C'est pourquoi Allah, le Très Haut a dit aussi : “Le jeûne M'appartient ”. Il ne s'agit , en réalité, ni d'une œuvre d'adoration ni d'un acte. Le mot “acte” comporte, quand on le lui applique, une certaine impropriété, tout comme le terme “existant“(mawjoud) appliqué à Dieu tel que le comprend l'intelligence humaine. En effet, sa réalité (woujoud) tient à son Essence et ne peut Lui être attribuée de la même façon qu'à nous.

Le recueil de Mouslim rapporte, d'après Abou Hourayra, cette parole du Prophète : “Allah a dit: “Tout acte du fils d'Adam lui appartient à l'exception du jeûne, car celui-ci est à Moi et c'est Moi qui en paie le prix. Le jeûne est un bouclier. Si l'un d'entre vous jeûne un jour, qu'il s'abstienne ce jour-là de propos indécents et de cris. Si quelqu'un l'insulte ou s'en prend à lui, qu'il dise : “Je suis un homme qui jeune, je suis jeûneur”. Par Celui qui vient l'âme de Mohammed en sa main, en vérité l'haleine qui sort de la bouche du jeûneur sera plus parfumée pour Allah, au Jour de la Résurrection, que le parfum du musc.

Deux joies appartiennent au jeûneur : quand il rompt son jeûne, il se réjouit de sa rupture et quand il rencontre son Seigneur, il se réjouit de son jeûne”.
L'exercice spirituel que représente le jeûne doit démontrer à l'homme sa capacité de se priver pour un temps de ce qui lui semblait indispensable. Il doit lui dévoiler que, dans ce domaine comme dans bien d'autres, vouloir c'est pouvoir, à condition que l'intention soit inflexible et que le but recherché soit l'agrément d'Allah. Les bienfaits apparents et cachés octroyés par Dieu à l'homme sont mieux appréciés par ce dernier. Son ardeur dans la dévotion devrait être plus intense et, partant, sa réceptivité plus grande.

Le but d'un tel acte d'adoration a été clairement défini comme la recherche de l'état de crainte révérencielle d'Allah (la piété), critère de supériorité d'un individu sur un autre. Cette qualité ne se mesure que par celle des œuvres qui en sont les témoins. L'école du jeûne est sans équivalent l'ostentation, la crainte d'autre qu'Allah et toutes les formes insidieuses de l'appel du diable, seul véritable ennemi du genre humain.

Le diplôme sanctionnant le mois du jeûne est une somme de vertus nourrissant le croyant durant le court séjour terrestre, qui, rappelons-le, est une somme d'épreuves que seul le retour à Allah mettra fin. Dans un monde où la matière devient l'unité de mesure sacralisée, le jeûne du mois de Ramadan est là pour relativiser la conception dominante et pour fournir à ceux qui le désirent une arme à toute épreuve.

“Oh ! vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés ; peut-être craindrez-vous Allah”. Cependant, à travers cette obligation divine, il en ressort que le jeûne exige beaucoup plus d'efforts . En effet, il demande à celui qui le pratique de s'exercer à la patience et à consolider sa volonté, à se débarrasser des habitudes quotidiennes, à s'habituer à la discipline alimentaire, à purifier le fonctionnement du corps, à s'habituer à l'honnêteté, à refixer la sincérité de sa foi en Allah, à établir un lien étroit avec Allah et le jour du jugement, à consoler les nécessiteux et à éviter les mauvaises paroles ou le mauvais comportement. Par conséquent, à travers toutes ces qualités à atteindre lors du jeûne, on comprend tout de suite que l'abstinence du mois sacré de Ramadan n'est pas seulement l'abstention de nourriture, mais également une purification de son comportement à l'égard d'autrui.

Ceci dit, le jeûne ou “Assaoum” est un pilier très important de l'Islam. Les choses ou actes susceptibles de l'invalider sont le fait de manger, boire, commettre l'acte sexuel, mentir, avoir un mauvais caractère (colère), couper son jeûne en pensant que le moment de rupture était arrivé alors que ce n'était pas le cas, avaler quoi que ce soit. Sont tolérés les actes suivants : le fait d'avaler sa salive, de se parfumer, de subir les fumées (pollutions … ) de se rafraîchir (à condition de ne rien avaler et de ne pas exagérer)… Pour tout jour non jeûné pour une raison non valable, le Prophète Sidna Mohammed nous a appris par un hadith que ce manquement demande expiation, à savoir que pour chaque jour non jeûné, la personne devra faire un jeûne de 60 jours consécutifs, nourrir 60 pauvres ou affranchir un homme de maison (domestique).

Le jeûne du mois de Ramadan constitue la meilleure réparation ou expiation des fautes commises durant l'année. Il exerce le fidèle à la patience, l'autodiscipline et aide à fortifier la foi. Il habitue la communauté à la solidarité et à l'amour de la justice et suscite en elle la charité et la compassion, la fraternité et l'amour, loin de tout égoïsme et de tout matérialisme.

Le mois de Ramadan fut honoré par Allah comme étant le mois de la patience, de la miséricorde, du pardon et le mois de la Révélation du Coran. Il est demandé de se consacrer plus que d'habitude au recueillement et au culte d'Allah, par la récitation et la lecture du Coran, la lecture des hadiths, la présence aux prières de Taraouih. En effet, c'est cette atmosphère de paix, de piété et de pureté qui amène le fidèle à améliorer ses qualités morales et à corriger ses erreurs. Le jeûne n'est nullement une nouveauté pour l'Islam car il existait dans les religions d'antan.


Le Prophète a dit : “L'aumône purificatrice du corps est le siam”. IL est un repos qu'on assigne à l'appareil digestif, il débarrasse le corps de parasites, assainit les intestins. Allah a dit : “Toute bonne action est pour le fils d'Adam (l'homme) excepté le jeûne qui est pour Moi, et c'est Moi qui le récompense”. Le Prophète a dit aussi : “C'est un mois où vous êtes les invités d'Allah et ses honorés” . Alors dites-moi : comment refuser une telle invitation ?
Or, pouvons-nous être sincères avec nous-mêmes et nous dire: «Nous musulmans, nous consommons au cours de ce mois de Ramadan plus que tout autre mois et nous produisons le moins possible au cours de ce même mois, nous donnons plus que les autres jours. En effet, nous avons fait du Ramadan un mois d'oisiveté et d'indolence alors que, aux yeux de la loi d'Allah et selon son objectif divin, c'est un mois d'action et de travail.


Le vrai Musulman, lorsqu'il jeûne, ne fait que s'interdire de manger, de boire et de s'éloigner des plaisirs des sens pour se consacrer aux choses que Dieu lui commande ; et s'il s'en occupe vraiment, quel besoin aura-t-il de se reposer ? Ramadan doit être un mois où le travail devrait se développer davantage en vue de l'augmentation de la production pour que la baraka s'y réalise, en vue aussi d'une augmentation des heures de travail, car le Musulman pendant ce mois n'a pas recours au manger et au boire, et son esprit n'y est pas préoccupé. Puisse la permanence des fonctionnaires commencer à l'aube, après la première prière du Fajr, pour se prolonger jusqu'à midi et reprendre au milieu de l'après-midi pour finir juste avant le coucher du soleil. C'est là un emploi du temps fixé en fait par Dieu même pour cette communauté afin que ses affaires aillent mieux et qu'elle connaisse le bonheur de vivre.

Aussi, les jeûneurs se libéreront de la nonchalance.
Plus d'un milliard de croyants, répartis dans une cinquantaine de pays, célèbrent le mois sacré de Ramadan. Cette période sainte est au monde musulman ce que le carême est à la chrétienté et youm kippour au judaïsme. L'objectif est identique puisque les livres saints préconisent le ressourcement spirituel de la personne humaine par le jeûne.

Le Ramadan est vécu différemment selon les pays. D'un continent à l'autre, la pratique varie. Si pour certains, l'esprit festif n'est pas toujours au rendez-vous, pour d'autres, ce mois est tout à la fois un mois de piété, de convivialité et de fête. En France, comme dans de nombreux pays du Maghreb, le Ramadan est tout cela. Les cinq millions de Musulmans qui vivent en France trouvent en cette période de recueillement, individuel et collectif, l'occasion de développer les retrouvailles familiales et la solidarité sociale.

Partout, dans tout l'hexagone, les actions charitables envers les plus démunis se mettent en place. Comme d'habitude, les mosquées de Paris, Marseille, Strasbourg, Lyon ou Bordeaux, poursuivent les opérations “portes ouvertes” en offrant le gîte et le couvert – f'tour et dîner - alors que les associations continuent la distribution de repas chauds. Même les non-musulmans sont accueillis à bras ouverts. Le Ramadan est généreux et il ne fait pas d'exclusion.

Les jeunes apprécient particulièrement cette période du calendrier musulman. C'est au cours de ce mois que l'on constate un intérêt certain pour la religion. L'incertitude sociale dans laquelle ils vivent les amène à s'interroger, et selon de nombreux sociologues, l'Islam apparaît comme un chemin pour trouver des réponses. Pour beaucoup , ce retour au religieux est surtout teinté d'un souci identitaire. Les seconde et troisième générations sont particulièrement touchées par cette angoisse sociale.

Le chômage, l'exclusion, la crise des valeurs, les tensions économiques perturbent et font que les jeunes issus de l'immigration sont plus fragiles. Aussi, observer le Ramadan c'est chercher l'appartenance à une communauté. On ne se sent plus seul. L'esprit altruiste du Ramadan ouvre les cœurs et les demeures. Dans les quartiers, entre les Musulmans et les autres habitants de confessions différentes , s'organise une convivialité inhabituelle. Les familles musulmanes n'hésitent plus à inviter leurs voisins français. On apprend à se connaître et à se comprendre autour de la table du f'tour. La gastronomie est un langage universel et un ambassadeur de choix.

Pour les Musulmans, toutes origines confondues, le Ramadan n'est pas seulement un mois de jeûne, de piété et de prière. C'est également un mois de convivialité et de festivités. Si en raison du climat il n'est pas possible de sortir dans les rues, la fête se passe essentiellement dans les maisons et au sein des associations culturelles. En famille, c'est l'opportunité de faire ripaille et d'apprécier des plats originaux et de délicieuses sucreries. Les familles et les amis se rendent visite et l'on veille tard. Le Ramadan est aussi un mois de spectacles.

Dans les cafés et les centres culturels se produisent de nombreux orchestres, amateurs ou professionnels. Les salles de spectacles surtout dans les grandes villes françaises, sont réservées aux concerts de musique andalouse et de ‘maalouf ou de musique “chaabi ” , expression artistique très prisée par les jeunes. Dans les foyers, les télévisions , via les paraboles, restent branchées sur les chaînes nationales marocaine, algérienne, tunisienne, turque et moyen-orientale.

Dans cette ambiance, chacun retrouve un peu de son pays et un peu de ses coutumes.
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