Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

Un film de Yazid Khodja et de Rachid Benallal : Si Mohand u Mhand l'insoumis

No Image
C'est en présence d'un public fort nombreux (plus de 600 personnes) et de plusieurs personnalités du monde de la culture, dont on citera, M. Abdenur Abdeslam, Mme et M.. Zayed, M. Lunis At mengellat, de certains acteurs ainsi que la moitié de l'équipe de production du film (l'autre moitié étant à Vgayet), qu'a été projeté, jeudi dernier, en avant-première, le 5ème film Kabyle « Si Muhand u Mhand l'insoumis » à la Maison de la Culture At Maâmmar de Tizi wezzu.

Devant une salle archicomble, la parole d'abord a été donnée, au producteur, M. Yazid Khuga qui a tenu à exprimer sa satisfaction de voir son film enfin projeté en Kabylie. Il reviendra, dans son intervention, sur tous les problèmes que la production a rencontré, il parlera des problèmes financiers et techniques, des malentendus qui ont éclaté avec des anciens membres de l'équipe, puis il invite le public à visionner le film, en leur donnant rendez-vous, après la projection, pour un débat.

La première séquence du film, montre Si Muhand u Mhand, assez jeune, rentrant chez lui après avoir suivi des cours de théologie. Ses retrouvailles avec sa mère sont des plus émouvantes, mais cette dernière ne tardera pas à évoquer les sujets qui fâchent en suppliant son fils de fonder un foyer. Muhand joue la sourde oreille tout en pensant à Yamina, une fille du village dont il est secrètement amoureux depuis l'enfance. Il ne tardera pas à rejoindre à la fontaine pour lui clamer un poème et lui offrir un collier qu'elle refusera de prendre.

L'époque dans laquelle se déroule le film est rapidement survolée dans un dialogue où il est fait référence à la défaite de Fadhma n Soumer, et au soulèvement d'Aheddad. C'est dans ce genre de passage, justement, qu'apparaissent de multitudes failles, d'ordre historique et socioculturel, inhérentes à la difficulté de réaliser une œuvre à la dimension d'un aussi grand poète.
Apprenant le soutien des jeunes du village et du poète au soulèvement d'Aheddad, les autorités coloniales françaises procèdent à un châtiment collectif qui n'épargna ni le père du poète ni la fille qu'il aime. Les habitants de son village, Icharâiwen, y compris sa mère se retrouveront expulsés sur la route de l'exode.

C'est par hasard, quelques temps après, que Muhand retrouve la trace de sa mère, chacun croyant l'autre mort. Quelques jours après leurs retrouvailles, Muhand se mariera, après que sa mère l'ait convaincu de la nécessité, mais cet événement, qui n'a jamais été rapporté par les différents chercheurs, restera sans suite car le poète ne consommera pas ses noces et s'enfuira quelques temps plus tard après que sa belle-mère ait tenté de l'empoisonner.

Le début de la vie d'adulte de Si Muhand o Mhand sera matérialisé, dans le film, avec la mystique apparition de l'ange, qui apparaissant dans une marre, s'adressera à Muhand en disant : « Parle et je ferai les vers ou fais les vers et je parlerai. », et à lui de répondre : « Je parlerai. ». Muhand se trouve, désormais, consacré comme poète, à partir de ce moment, il improvisera des vers à chaque situation qu'il rencontrera. Se succèderont alors plusieurs périples qui le conduiront dans plusieurs villes d'Algérie telle qu'Alger et Annaba où il travaillera comme écrivain public, employé de restaurant, vendeur de beignet et ouvrier. Voulant revoir sa famille, il se rendra même à Tunis (Tunisie) où son frère et son oncle lui réserveront un accueil froid et un discours moralisateur.

Muhand rejoindra sa terre natale, la Kabylie, blessé. Le dernier voyage de Si Muhand u Mhand sera marqué par sa rencontre avec l'autre grand poète, Muhand ul husin, malheureusement, ce haut fait de la culture kabyle n'a pas semblé important aux yeux de la production.

Les dernières images du film montrent un Si Muhand u Mhand souffrant, allongé sur un lit de l'hôpital de Michelet, les malades qui, après avoir pris connaissance de l'identité du nouveau venu, l'entoureront ravis de découvrir qu'il s'agit là de leur grand poète, mais hélas, il n'en aura plus pour longtemps. Si Muhand u Mhand rend son dernier souffle. Le denier mot reviendra à Slimane Azem, qui rendra hommage au poète avec en bas de l'écran une phrase en hommage à Ali Zamum.
Aussitôt le film terminé, le producteur du film, M. Yazid Khuga, invitera l'assistance à donner son avis au cours d'un débat sur cette œuvre cinématographique.

Beaucoup d'incohérences ont été soulevées, dans les costumes, les us et coutumes de la société, le choix des scènes et des dialogues, l'absence de musique de fond... Le producteur, quant à lui, a essayé de répondre du mieux qu'il a pu sans pour autant convaincre.
Dans la salle, des personnes mécontentes, parlent de la réalisation d'un autre film, consacré au poète.

Espérons qu'un prochain film pourra être tourné, dans de meilleures conditions, avec un scénario collant plus à la réalité historique, afin de rendre hommage à notre grand poète, dont se sont inspirés de nombreux chanteurs.
Lisez nos e-Papers