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Un programme national a été lancé pour lutter contre les troubles de la thyroïde : 400.000 enfants naissent sans protection contre la carence en iode

L'iode fait partie est l'un des micro nutriments dont l'organisme a un besoin vital. Une carence en iode est la cause individuelle la plus importante de lésion cérébrales et d'arriération mentales évitables.

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L'iode est un oligo-élément essentiel pour l'organisme humain car il intervient dans le fonctionnement de la thyroïde, plus précisément, dans la fabrication des hormones thyroïdiennes.

La carence en iode est l'une des quatre carences nutritionnelles majeures dont souffre un quart de l'humanité. C'est est un problème de santé publique à l'échelle mondiale, 280 millions de personnes sont atteintes à travers la planète. Lorsque l'apport en iode est trop faible, la glande thyroïdienne s'hypertrophie : la thyroïde grossit et un goitre se forme. Les troubles sont d'autant plus importants que la carence est profonde et durable.

L'apparition d'un goitre, parfois volumineux et visible extérieurement, ou de nodules, est un signe clinique des troubles dus à une déficience iodées. La taille de la thyroïde de la présence de nodules peuvent être analysées par la palpitation du corps thyroïde et, depuis une vingtaine d'années, par l'échographie qui détecte aussi des nodules trop petit pour être repérés par l'examen clinique. En effet, “le goitre comme le crétinisme ( arriération mentale profonde , presque toujours accompagnée de surdité) sont des manifestations extrêmes des troubles de la carence en iode et sont scientifiquement quantifiables, comme les divers degrés d'arriération mentale”, explique les spécialistes .

Mais chez la femme en enceinte, la carence en iode augmente considérablement le risque de fausse couche et de mort-nés. Les troubles dus à la carence en iode sont responsables d'une part conséquente de la mortalité infantile. Ces troubles peuvent engendrer le nanisme et des malformations de la face et du corps.
Ils peuvent également le développement intellectuel et par conséquent la réussite scolaire. Ces troubles peuvent entraîner dés l'enfance un perte de 10 à 15 point du quotient intellectuel. Enfin, la carence en iode peut aussi entraîner des troubles de coordination physique.

Les produits de la mer tels que le sel de mer, les poissons, les coquillages, les crustacés, les algues, sont des sources d'iode.
Les végétaux sont plus ou moins riches en iode. Leur teneur en iode dépend des conditions géographiques, climatiques et géologiques des sols de culture.
Parmi les végétaux riches en iode, on peut citer l'ail, l'oignon, les haricots verts, les navets, les poireaux, les radis et les fruits secs.

Toutefois leur teneur en iode reste toujours très inférieure à celle des produits de la mer. La raison principale du manque d'iode réside dans l'érosion des sols. La couche qui recèle l'iode, que l'homme peut donc absorber en mangeant végétaux et animaux, est l'une des premières à s'éroder. Le sel (de table) iodé est une source complémentaire d'iode non négligeable dans les régions où les sols sont pauvres en iode. L'apport journalier chez l'adulte se situe environ de 150 microgrammes par jour, les besoins sont accrus chez la femme enceinte, au cours de l'adolescence et pendant la période d'allaitement.
Le traitement consiste en un premier temps à administrer de la thyroxine puis à assurer un apport correct en iode alimentaire et/ou médicamenteux, tout en évitant l'excès.

Un problème de santé publique

La carence en iode notamment chez les femmes et les enfants constitue, à l'heure actuelle, un problème de santé au Maroc, étant donné les dangers qu'elle présente pour la santé tels que les troubles de développement intellectuel chez l'enfant, les troubles psychomoteurs ou encore, le goitre, a indiqué M. Chaouki Noureddine, responsable du service des maladies non contagieuses au ministère de la Santé.
Intervenant à l'occasion de la cérémonie de lancement de la campagne nationale de vaccination et du programme national de lutte contre la carence en iode qui a été présidée, mercredi à Marrakech, par SAR la Princesse Lalla Meryem, M. Chaouki a ajouté que le département de tutelle a mis en place un programme de lutte contre ce fléau en partenariat avec l'UNICEF.

Ce programme, a-t-il ajouté, vise à généraliser l'utilisation et la consommation du sel iodé dans les ménages de manière à atteindre au minimum un taux de 90-%. Par ailleurs, et selon une enquête menée par le ministère de la Santé, seuls 42-% des ménages consomment du sel iodé, au moment où 22-% des enfants dont l'âge est compris entre 6 à 12 ans sont atteints de goitre, a-t-il poursuivi, faisant remarquer que plus de 400.000 enfants naissent au Maroc sans protection contre la carence en iode.

Cette carence, qui a un impact direct sur l'économie nationale dans la mesure où elle absorbe 1,4-% du PIB, est due aux difficultés de la mise en oeuvre des lois en vigueur, notamment celles relatives à l'approvisionnement du marché en sel iodé et à la désorganisation du secteur en question, a-t-il dit, mettant l'accent sur la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation auprès des familles quant aux avantages de la consommation de cette matière, et de restructurer ce secteur.

Dans ce cadre, a-t-il conclu, une large contribution des décideurs, des autorités locales, de la société civile, des citoyens eux-mêmes et une mobilisation accrue des partenaires socio-économiques s'avèrent indispensables.
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