On ne présente plus Black l’étalon noir. Ce magnifique pur sang arabe de couleur sombre que les livres de Walter Farley, et une adaptation au cinéma par Carroll Ballard en 1980, ont élevé au rang de star. Dans le bestiaire des mythes, Black compte un rival de taille. Moins connu dans nos contrées, moins beau, moins rapide peut-être, Seabiscuit possède un précieux avantage sur l’étalon noir : il a existé. De 1936 à 1940, il a même défrayé les chroniques américaines, et enthousiasmé la Côte Ouest avec ses apparitions hors du commun sur les champs de courses. De mésaventures en complots, d’accidents en victoires, il a terminé champion toute catégorie, plus populaire qu’une figure hollywoodienne. Pourquoi ? Parce que personne n’y croyait.
Seabiscuit était un «tocard», un mauvais cheval. Sans pedigree, flemmard, caractériel, hargneux, boulimique, il était laissé pour compte dans un champ en attendant l’équarrissage. Quand Charles Howard, un riche propriétaire qui avait fait fortune en vendant des voitures, décida de troquer ses bolides contre des pur-sangs. Il mit la main sur Seabiscuit, le plaça entre celles d’un drôle d’entraîneur, Tom Smith, taciturne cowboy plus à l’écoute des chevaux que des hommes. Comme jockey, il forma Red Pollard, un jeune boxeur fou de littérature et de chevaux mais rendu borgne par un direct impardonnable. Personne n’aurait misé un dollar sur cette équipe d’éclopés.
Sauf Charles Howard qui avait senti le feu bouillant dans leurs ventres. Et le 1er novembre 1938, Seabiscuit, le cheval d’orgueil qui ne court jamais aussi vite que quand il est vexé, attirait près de 40 000 spectateurs sur l’anneau de Pimlico (Maryland). Trois hommes transformant un loser en champion juste parce qu’ils croyaient en lui : Seabiscuit est devenu l’incarnation d’une fameuse «success story» à l’américaine, capable d’enflammer des générations entières. Ce gagnant qui ne valait rien est entré dans la légende.
C’est son incroyable destinée que raconte Laura Hillenbrand dans un roman publié en français l’année dernière sous le titre La Légende de Seabiscuit, le cheval qui ne devait pas gagner (Lattès). Gary Ross, réalisateur révélé par Pleasantville, n’a pas résisté à l’envie de porter à l’écran cette icône nationale. Avec Tobey Maguire (Spiderman) dans le rôle du jockey, Pur Sang, la légende de Seabiscuit est d’abord un gentil mélo bien classique qui réjouira principalement les amateurs de chevaux. Mais deux heures vingt de courses trépidantes, d’entraînements improbables, nocturnes ou secrets, de chevauchées imprévues dans des plaines sans barbelés.
Deux heures vingt aussi de suspens entre trafics dans les box et les commentaires désopilants d’un journaliste sportif. Gary Ross a trouvé le rythme capable de faire gonfler la foule de ses supporters. Pas trop long sur les personnages, il brode les échecs et les victoires de son protégé sur l’histoire de l’Amérique. Du tremblement de terre de San Francisco à la Grande dépression, Seabiscuit fait exploser les chronomètres entre de belles images d’archives. Un procédé didactique certes, mais efficace et surtout inattendu dans ce film qui finit par sortir des «genres», comme son personnage titre.
Pur Sang, la légende de Seabiscuit, film américain de Gary Ross avec Tobey Maguire, Chris Cooper, Elizabeth Banks, Jeff Bridges, David Mc Cullough.
Seabiscuit était un «tocard», un mauvais cheval. Sans pedigree, flemmard, caractériel, hargneux, boulimique, il était laissé pour compte dans un champ en attendant l’équarrissage. Quand Charles Howard, un riche propriétaire qui avait fait fortune en vendant des voitures, décida de troquer ses bolides contre des pur-sangs. Il mit la main sur Seabiscuit, le plaça entre celles d’un drôle d’entraîneur, Tom Smith, taciturne cowboy plus à l’écoute des chevaux que des hommes. Comme jockey, il forma Red Pollard, un jeune boxeur fou de littérature et de chevaux mais rendu borgne par un direct impardonnable. Personne n’aurait misé un dollar sur cette équipe d’éclopés.
Sauf Charles Howard qui avait senti le feu bouillant dans leurs ventres. Et le 1er novembre 1938, Seabiscuit, le cheval d’orgueil qui ne court jamais aussi vite que quand il est vexé, attirait près de 40 000 spectateurs sur l’anneau de Pimlico (Maryland). Trois hommes transformant un loser en champion juste parce qu’ils croyaient en lui : Seabiscuit est devenu l’incarnation d’une fameuse «success story» à l’américaine, capable d’enflammer des générations entières. Ce gagnant qui ne valait rien est entré dans la légende.
C’est son incroyable destinée que raconte Laura Hillenbrand dans un roman publié en français l’année dernière sous le titre La Légende de Seabiscuit, le cheval qui ne devait pas gagner (Lattès). Gary Ross, réalisateur révélé par Pleasantville, n’a pas résisté à l’envie de porter à l’écran cette icône nationale. Avec Tobey Maguire (Spiderman) dans le rôle du jockey, Pur Sang, la légende de Seabiscuit est d’abord un gentil mélo bien classique qui réjouira principalement les amateurs de chevaux. Mais deux heures vingt de courses trépidantes, d’entraînements improbables, nocturnes ou secrets, de chevauchées imprévues dans des plaines sans barbelés.
Deux heures vingt aussi de suspens entre trafics dans les box et les commentaires désopilants d’un journaliste sportif. Gary Ross a trouvé le rythme capable de faire gonfler la foule de ses supporters. Pas trop long sur les personnages, il brode les échecs et les victoires de son protégé sur l’histoire de l’Amérique. Du tremblement de terre de San Francisco à la Grande dépression, Seabiscuit fait exploser les chronomètres entre de belles images d’archives. Un procédé didactique certes, mais efficace et surtout inattendu dans ce film qui finit par sortir des «genres», comme son personnage titre.
Pur Sang, la légende de Seabiscuit, film américain de Gary Ross avec Tobey Maguire, Chris Cooper, Elizabeth Banks, Jeff Bridges, David Mc Cullough.
