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Une nouvelle découverte scientifique : Test ADN prometteur pour dépister le cancer colorectal

Tester les modifications de l'ADN dans les selles pourrait être un nouveau moyen de dépistage pour le cancer colorectal, selon une équipe autrichienne dont les travaux paraissent dans la revue médicale britannique The Lancet, hier.

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La détection précoce du cancer colorectal pourrait contribuer à en réduire la mortalité. Les méthodes existantes pour détecter ce cancer sont inconfortables pour le patient (examen interne type colonoscopie) ou imparfaites (tests sur les selles, généralement de détection de sang non visible, précédant les explorations internes du tube digestif), relève la revue.

Hannes Müller (université de médecine d'Innsbruck, Autriche) et ses collègues ont cherché à vérifier si les patients atteints pouvaient être repérés en testant des échantillons de leurs selles pour y détecter une forme d'altération de la molécule de l'ADN, dite méthylation de l'ADN, la plus fréquente dans les cancers. Pour ce faire, ils se sont servi d'une technique d'amplification in vitro du matériel génétique, appelée PCR (polymerase chain reaction) afin de distinguer dans un groupe de 49 individus ceux atteints et ceux en bonne santé.

Cette modification ou méthylation, transmissible au cours de la division cellulaire, peut bloquer le fonctionnement d'un gène. Selon le principal responsable de cette recherche, Martin Widschwendter, le gène SFRP2, plus fréquemment porteur de cette modification chimique parmi les personnes atteintes que parmi celles indemnes, représente l'un des marqueurs les plus sensibles pour identifier le cancer colorectal à partir des selles.

Sa sensibilité est comprise entre 77 % et 90 %, selon l'étude. Reste à démontrer, admettent les auteurs, si une combinaison de marqueurs (désignés dans leur jargon sous les termes de génétiques, correspondant par exemple à plus d'une vingtaine de mutations spécifiques de gènes, et «épigénétiques» comme la méthylation) pourrait être utilisée, en routine clinique, pour une détection précoce de ce cancer, encore plus précise.

Jusqu'alors les seuls examens vraiment fiables et disponibles sont la coloscopie ou le lavement baryté , deux examens relativement lourds à mettre en œuvre et jugés pénibles pour le patient. Le cancer du côlon et celui du rectum sont du même type et, pour en parler globalement, on utilise le terme «cancer colorectal». Chez les hommes, c'est le plus répandu après les cancers du poumon et de la prostate; chez les femmes, il suit immédiatement le cancer du sein.

Lorsque le cancer colorectal n'est pas traité assez rapidement, il peut se propager vers le foie, les glandes lymphatiques et d'autres parties de l'organisme.
Les tumeurs croissent lentement, mais comme les symptômes n'apparaissent qu'à un stade avancé de la maladie, les soins requis arrivent souvent très tard dans le processus; 10 % des mortalités dues au cancer lui sont attribuées. Lorsqu'il est dépisté à un stade précoce, le pronostic est grandement amélioré.

Seul un très faible pourcentage de ce cancer est d'origine génétique ou héréditaire. Selon les scientifiques, si les mesures de dépistage précoces étaient adoptées par tous, un nombre considérable de décès dus au cancer colorectal pourraient être évités. Les symptômes de se traduisent par un ballonnement abdominal et flatulences, des douleurs une défécation douloureuse, des matières fécales rétrécies, du sang dans les selles, une anémie, une fièvre et perte de poids. Les hommes sont légèrement plus à risque que les femmes. La maladie frappe surtout les personnes de plus de 50 ans. Dès la trentaine, le risque double tous les dix ans.

Un antécédent personnel ou familial de maladie du côlon (comme la colite ulcéreuse) augmente le risque. Généralement, les polypes (qui sont de petites excroissances charnues) au rectum ou au côlon ne sont pas cancéreux, mais ils peuvent le devenir. Par ailleurs, il existe une affection transmise génétiquement appelée polypose rectologique diffuse, qui se manifeste par un très grand nombre de polypes; ceux-ci deviennent inéluctablement malins.

Les femmes ayant déjà souffert d'un cancer du sein, de l'endomètre ou de l'ovaire sont plus à risque que l'ensemble des femmes. Différentes études ont établi un lien entre la consommation d'alcool et le cancer du côlon. Deux consommations d'alcool ou plus par jour augmenteraient le risque pour les hommes, ce qui équivaut, pour les femmes, à une consommation ou plus. Les personnes à risque ont tout avantage à réduire leur consommation.

L'anémie résultant d'une déficience en fer accroît les risques de développer ce type de cancer. Par contre, une exposition régulière au soleil empêche la croissance de cellules cancéreuses dans le côlon et réduit substantiellement la mortalité associée au cancer du côlon. On croit que l'effet protecteur serait dû au mécanisme par lequel le soleil entraîne la production de vitamine D. Enfin, 13 % des cancers du côlon pourraient être attribués à un mode de vie sédentaire. Se soumettre à un test de dépistage du cancer colorectal augmenterait les chances de survie. Des études révèlent que si le test de dépistage était systématiquele taux de mortalité serait réduit de 15 % à 33 %.

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Les traitements


Cancer du côlon
Le seul traitement des cancers du côlon est l'ablation chirurgicale. L'intervention emporte la tumeur et les voies lymphatiques de drainage. Selon les cas, le chirurgien pratique : l'ablation du côlon gauche avec ses vaisseaux et lymphatiques : hémicolectomie gauche, l'ablation du côlon droit : hémicolectomie droite , et l'ablation du côlon transverse : colectomie intermédiaire. La continuité du trajet digestif est assurée par anastomose immédiate ou dans un second temps opératoire. Si c'est dans un second temps le patient aura pendant quelques temps un anus artificiel. Dans d'autres cas, le chirurgien pratique une colectomie segmentaire. La chimiothérapie complète parfois le traitement. Quand l'exérèse de la tumeur est impossible, le chirurgien pratique une dérivation externe ou interne.

Cancer du rectum

Le traitement curatif du cancer du rectum est l'exérèse chirurgicale large. Deux types d'interventions sont possibles : avec ou sans conservation du sphincter anal.
Les interventions supprimant le sphincter sont l'amputation du rectum par voie abdomino-périnéale. La conséquence en est l'anus artificiel abdominal (colostomie définitive). Cette intervention est pratiquée lorsque la tumeur est basse (proche de l'anus).

En cas de cancer haut (situé plus de 12 cm de la marge de l'anus) : le chirurgien peut pratiquer la résection du rectum et rétablir la continuité colo-anale. La radiothérapie de contact donne de bons résultats dans les petits cancers bas. La radiothérapie postopératoire réduit les récidives locales. La chimiothérapie est parfois associée.
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