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Visite du plus grand chantier du Maroc : produire de l'électricité sans gaspiller l'eau

Au pied du Moyen-Atlas et plus exactement à Afourer, localité distante d'une trentaine de kilomètres de Béni Mellal se trouve le plus grand chantier du Maroc.
Un millier d'ingénieurs, de techniciens et d'ouvriers spécialisés s'attèlent, depuis avril 20

Visite du plus grand chantier du Maroc : produire de l'électricité sans gaspiller l'eau
Une vue du barrage et des installations de l'ONE
Toutes les études sont réalisées à 100%, les travaux de génie civil sont pratiquement achevés et le montage des deux usines hydroélectriques est réalisé à hauteur de 82%.

Selon la direction générale de l'Office national qui réalise cet important projet grâce notamment à un financement de la Banque européenne d'investissement (90 millions d'euros) et le Fonds arabe de développement economique et Social (700 millions de dirhams), « les STEP permettent, avec des turbines de type réversibles, de transformer l'électricité excédentaire à tarif réduit, en heures creuses, en énergie potentielle par un pompage de l'eau d'un bassin inférieur situé en basse altitude et son stockage dans un bassin supérieur en haute altitude. Cette énergie stockée est restituée en heures de pointe au réseau électrique, par turbinage de l'eau du bassin supérieur au bassin inférieur, en produisant de l'électricité à tarif élevé ».

C'est justement le cas du projet d'Afourer qui comprend principalement, d'amont en aval, un bassin supérieur de 1 300 000 m3, une usine réversible en amont, composée de deux groupes de 172,5 MW chacun, une usine réversible en aval constituée de deux groupes de 60 MW chacun et un bassin inférieur de 1 300 000 m3 qui participera à l'irrigation de la région ainsi que les circuits hydrauliques reliant ces ouvrages d'une longueur environ de 5 000 m.

La dénivelée entre les deux bassins est d'environ 800 m. Selon l'ONE, « l'économie du projet trouve sa justification dans le stockage de l'énergie sous forme hydraulique par pompage quand le coût marginal de production du kilowattheure est le plus bas et sa restitution quand le coût est le plus élevé ».
La réalisation de ces ouvrages s'inscrit dans le cadre de la stratégie de l'ONE dont les principales missions de l'ONE consistent à répondre aux besoins du pays en énergie électrique; à gérer et développer le réseau du transport; à planifier, intensifier et généraliser l'extension de l'électrification rurale; à oeuvrer pour la promotion et le développement des énergies renouvelables; et, d'une façon plus générale, gérer la demande globale de l'énergie électrique. En effet, au lendemain de l'indépendance, l'Etat a dû prendre lui-même en main le secteur électrique afin de l'organiser, le soutenir et garantir le service public.


L'Office national de l'électricité a été créé par Dahir en août 1963 et a été substitué à la Société électrique du Maroc à qui était confiée depuis 1924, la concession d'une organisation de production, de transport et de distribution de l'énergie électrique.

A cette date, les usines de l'énergie électrique du Maroc assuraient 90% de la production nationale. Les ouvrages de production dont dispose l'ONE, à début septembre 2000, sont constitués de 24 usines hydroélectriques totalisant une puissance installée de 1175 MW et de 5 centrales thermiques vapeur totalisant 2505 MW, 7 centrales à turbines à gaz et plusieurs centrales diesel totalisant 786 MW et un parc éolien de 50 MW, soit une puissance installée globale de 4516 MW.
La station de transfert d'énergie par pompage d'Afourer vient compléter ces équipements. Le site a été choisi, affirment les responsables de l'ONE, «en raison de le chute brusque du massif de Tazerkount vers la plaine de Tadla et de nombreux replats offrant la possibilité d'intégrer la station au complexe existant de Bine el Ouidane – Afourer.

De plus, la station s'intègre dans l'aménagement existant de l'Oued El Abid, l'affluent le plus énergétique de l'Oum Er-rebia qui est composé des usines hydroélectriques de Bine El Ouidane (3x45MW) et d'Afourer (2x46,8MW) ». Cette station a également été conçue pour fonctionner en STEP pure dans le cas où le débit d'irrigation est faible ou nul. D'où tout son intérêt dans un pays où l'eau est une denrée précieuse. La mise en service de cette station est prévue pour le début de l'année prochaine.

Les travaux du pont roulant, des aspirateurs sont terminés.
Le raccordement avec la galerie existante d'Afourer est bouclé et la fabrication des équipement se poursuit à une bonne cadence.

C'est un chantier impressionnant dont l'assistance technique a été confiée au groupement d'études SOGREAH (France), STUCKY (Suisse) et CID (Maroc).
Il est pris en charge pour sa réalisation par Alstom Power Hydraulique (France), Alstom Maroc SAS et la SGTM (Maroc). Le contrôle technique est assuré par le Laboratoire Public d'Etudes et d'Essais (LPEE). Ce projet est une œuvre dont le Maroc peut véritablement s'enorgueillir.


Principe de fonctionnement et utilisation

Le principe est de stocker de l'énergie sous forme hydraulique quand le coût marginal de production du réseau est le plus faible, et de la restituer quand ce coût est le plus élevé.
L'installation nouvelle de 463 MW sera conçue pour fonctionner sur un cycle journalier (7 heures de pompage chaque nuit et 5 heures de turbinage à la pointe du soir).

L'intérêt de la station réside dans la puissance installée garantie en totalité, puisqu'elle dépend uniquement de la cote du bassin supérieur (invariable), la souplesse d'utilisation : la station, comme tout ouvrage hydroélectrique, possède une plus grande souplesse qu'un ouvrage thermique équivalent.
La STEP sera exploitée suivant 2 modes de fonctionnement, en cycle différentiel et en cycle classique.

Pour le cycle différentiel , lors du cycle pompage, l'usine 1 prélève, pendant 7 heures en période creuse, dans la galerie existante un débit de 48 m3/s pour stocker 1.256.400 m3 d'eau dans le bassin supérieur, situé à 600 m plus haut.
Pendant ce temps, l'usine existante d'Afourer est arrêtée, et les restitutions agricoles sont assurées par le bassin de démodulation via le bassin de restitution actuel. Lors du cycle turbinage, l'usine 1 turbine les 1.256.400 m3 stockés à raison d'un débit de 69,8 m3/s sous 577 de charge nette, puis en relais par l'usine II sous 200 m de charge nette. Le volume est stocké ensuite dans le bassin de démodulation.

Pour le cycle classique, lorsque la demande d'irrigation, pour une journée, est inférieur à 14 m3/s ou nulle, les deux usines I et II fonctionnent en réversible et en série entre les 2 bassins.

Des faits et des chiffres

Le site se trouve dans la province d'Azilal à 30 km de Beni Mellal.

L'étude d'Impact environnemental, réalisée par le bureau EDP-HIDRORUMO (Portugal), a montré que le projet a un impact plutôt positif sur l'environnement.
• Puissance totale de 463 MW
• Un bassin supérieur d'un volume de 1.300.000 m3
• Une usine réversible (Réversible 1) équipée de 2 groupes de 172,5 MW chacun,
• Une usine réversible (Réversible 2) équipée de 2 groupes de 59 MW chacun,
• Un bassin de démodulation de capacité utile 1.300.000 m3.
• Financement par le Fonds arabe de développement économique et social (700 millions de DH ) et la banque européenne d'investissement (BEI) (90 millions d'euros).

• Coût du projet : environ 1700 millions de Dh, y compris les lignes d'évacuation.
• Marché d'assistance technique : confiée au groupement de bureaux d'études SOGREAH (France) Stucky (Suisse) CID (Maroc).
• Marchés de construction :
Les marchés ont été attribués au groupement Alstom Power hydraulique (France), Alstom power hydro (France), Alstom Maroc SAS (Maroc), SGTM (Maroc).
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