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Yahia Al Bishri, : «Je cherche à utiliser le style arabe au niveau international…»

Né à Abbas, en Arabie Saoudite, Yahia avait l'intention de devenir journaliste avant de se rendre compte que son créneau et sa passion étaient la mode et la création.
A travers une vision assez spéciale qui cherche à allier art et créativité. Yahia a

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Qui est Yahia Al Bishri ?
Après avoir découvert ma passion et après avoir terminé mes études, je me suis fixé comme but d'ouvrir une porte à cette mode dans mon pays. Au début, c'était très difficile, j'ai dû batailler pendant de longues années pour atteindre mes objectifs. Aujourd'hui, on reconnaît mon style, la mode est ouverte à toute proposition et j'ai pu fidéliser une clientèle de plus en plus grande.
J'ai un show room à Paris, Jeddah et Dubai et toute nouvelle collection transmet un message.

Parlez-nous de votre participation à caftan 2004

J'ai été sollicité pour participer à caftan 2004. Je suis un styliste international qui vit en France. Je cherche à utiliser le style arabe au niveau international et j'évite de le laisser limité aux frontières arabes.
Dans cette collection, j'ai présenté neuf tenues pour femmes et deux pour hommes.
Il est clair qu'il faut respecter et veiller à garder des spécificités arabes mais tout en les développant. Vu que je représente une mode internationale de part, le fait que je m'intéresse de très près et que j'œuvre dans la mode française.
Cette fois, j'ai puisé dans l'art marocain et le résultat a été que cet art marocain incarné par une tenue traditionnelle où le caftan est en fait un art et une spécificité qui peut aller au delà des frontières. C'est un art universel.

Que pensez-vous du caftan marocain ?

A mon avis, il faut œuvrer à délocaliser ce caftan. Ceci étant, je suis conscient du fait que la femme marocaine veuille préserver le côté traditionnel et exclusif de sa tenue et c'est son droit. Mais on peut toujours le développer tout en lui préservant ses spécificités.
Et que l'on veuille changer ou préserver le caftan tout en le développant, la technique est la même. Elle est certes difficile à réaliser de nos jours, mais on peut toujours en faire une industrie et un vrai champ d'activité.
Le Maroc est un grand et beau pays avec beaucoup de potentialités et il est vraiment dommage que la mode n'occupe pas la place qui lui revient. Peu d'attention lui est attribuée au Maroc.
Et c'est au fait mon message aux grands stylistes internationaux pour qu'ils prêtent de l'attention aux créations et créateurs marocains qui regorgent de talents.

Quel est le point de départ dans la création de vos modèles ?

Comme je fais de la haute couture, je suis tenu de respecter certaines normes et une certaine ligne en l'occurrence en ce qui concerne les tissus utilisés qui doivent être d'une certaine qualité, la couture et la broderie doivent être faites à la main. Pas de machine à coudre dans un atelier de haute couture.
La finesse est primordiale. Aucun détail aussi petit soit-il ne doit échapper.
J'utilise la mousseline, la chantung et la dentelle.

Et les couleurs ?

En ce qui concerne la collection présentée au Maroc, elle est assez réduite et de là, le champ d'imagination et de créativité limité.
J'ai varié dans les couleurs et même si j'ai opté pour le doré, j'ai essayé de l'imprégner d'une touche de gaieté et de joie.
J'ai utilisé d'autres couleurs comme le noir et le marron vu que c'est une collection que je vais aussi présenter à Paris pour la saison automne-hiver
L'idée de la collection est imprégnée d'un caractère artistique et théâtral.

Quel rapport peut-il y avoir entre mode et théâtre ?

La mode est très liée au théâtre dans le sens où il y a un mouvement, de l'attirance. Chaque tenue peut-être porteuse d'un message. La paix, l'amour, entre tous les gens quelle que soit leur religion ou leur culture ou carrément une affaire qui me tient à cœur.
Il y a une robe que j'ai créée et qui a marqué ma carrière de styliste et de créateur de mode. Elle était destinée à la princesse Diana.
Cette tenue était inspirée de la calligraphie arabe au point d'approfondir cette culture au niveau universel. J'ai habillé le prince Charles aussi. En ce qui concerne les stars internationales, j'ai toujours cherché à m'approfondir dans mon travail en l'imprégnant d'une touche arabe.
Dans ma carrière personnelle, j'ai conçu une tenue pour le martyre Mohamed Adora et j'y ai brodé sa photo sur le cœur d'une femme. Cette tenue avait plus d'un message entre autres, l'appel à la paix et d'arrêter de tuer des enfants.
Comme elle peut transmettre un message de paix et d'amour. Une tenue peut aussi émettre des critiques et la mode est un moyen pour ce faire. Il m'est arrivé de critiquer ma société pour la non reconnaissance envers la femme vu qu'on a une société patriarcale et j'ai essayé de trouver la bonne manière de transmettre la non satisfaction face à une situation.

Quelles sont les femmes auxquelles s'adressent vos créations ?

Malheureusement, ce sont des femmes riches, j'aurais voulu m'adresser à toutes les femmes qui recherchent la beauté et l'élégance, mais je fais de la haute couture et elle nécessite des tissus spéciaux et une manière de traiter très délicate.


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