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Abderraouf : «le rire fait défaut dans le cinéma national»

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Abderrahim Tounsi, plus connu sous le nom d'Abderraouf, cet acteur qui a fait rire des générations de Marocains, «déplore» le manque de films comiques dans le cinéma national et estime qu'il est temps de combler cette petite lacune.
Le crâne quelque peu dégarni, le visage creusé par les rides, mais toujours vif et intelligent, Abderraouf explique que «par les temps qui courent, le genre comique est indispensable pour la santé morale de l'homme et l'aide à oublier, quelques instants, ses problèmes personnels».

Dans un entretien accordé jeudi à la MAP, celui dont le nom faisait partie du mobilier du Marocain avec l'arrivée sur le marché d'un tissu portant le nom Abderraouf, fait remarquer, sans complaisance aucune, que «les thèmes qui prédominent la filmographie nationale (statut de la femme, droits de l'Homme ou émigration) peuvent être aussi abordés par le comique».

«C'est une manière intelligente et subtile de faire passer le message, de critiquer et de décortiquer les maux dont souffre notre société», lance pince-sans-rire Abderraouf qui a été invité par les organisateurs de la cinquième édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM).

Abderraouf, que les Marocains avaient découvert en 1967 lors des soirées artistiques que diffusait tous les samedi la télévision nationale, n'a pas manqué toutefois de se féliciter de l'évolution aussi bien qualitative que quantitative de la production cinématographique marocaine qui, a-t-il estimé, «est sur la bonne voie».

Entre une dédicace et une photo souvenir avec ses fans qui hantent les couloirs du Palais des congrès de Marrakech et qui lui déversent sur le dos une douche de compliments, Abderraouf qualifie le FIFM d'«événement exceptionnel où se rencontrent tous les cinémas du monde et les poids lourds de l'image et du son».
«Je suis très touché et très honoré par le geste noble des organisateurs de ce festival qui est entré dans la cour des grands et qui me permet de nouer des contacts avec tout ce beau monde d'artistes et de journalistes», affirme Abderraouf, qui a fait ses début au théâtre en 1954 dans la prison civile de Casablanca où il était interné avec tout un groupe de nationalistes militant pour l'indépendance du Royaume.

Sans crépitement, ni volutes et avec cette modestie qui lui colle à la peau, il parle de ses nombreux contacts en marge du FIFM et annonce que des projets sont en vue, notamment des téléfilms qui vont lui permettre de signer son come-back.

Avant de conclure, Abderraouf a condamné fermement le phénomène du piratage dont souffrent les artistes marocains et qui constitue l'un des facteurs primordiaux dans les difficultés que connaît le secteur.
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