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Abderrazzak Belaârabi, l'homme de fer

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Parmi la génération des joueurs ayant fait leurs classes au DHJ, figure notamment Abderrazzak Belaârabi qu'on surnommait “ l'homme de fer ”.
Belaârabi est né à El Jadida le 23-11-1964. Il toucha ses premières balles dans les rues de la capitale des Doukkala, puis sur la plage. Et très vite, il intégra l'école du DHJ après avoir été repéré par feu Mohamed Boukri. C'est dans ces moments-là qu'il façonna la détermination qui allait le caractériser tout au long de sa carrière.

“ Vous ne pouvez pas imaginer comme j'étais heureux quand on m'a accueilli en 1978 à bras ouvert au sein de la famille du Difaâ. J'avais trouvé toutes mes sensations grâce à l'ambiance qui régnait au club. Mohamed Boukri, que Dieu ait son âme, a été pour beaucoup dans cette intégration ”.

En 1982, il gagna la confiance des coachs du DHJ, catégorie seniors, MM. Mbarek Bihi et Miloud Ouazir, qui le titularisèrent contre le FUS pour s'occuper de la star des Fussistes, Khalid Labied. Ce n'était pas chose facile. Pourtant, Belaârabi l'a fait si bien et de si bonne manière qu'il avait impressionné même ses adversaires.

C'était l'époque où tous les joueurs du Difaâ présentaient des qualités techniques et physiques honorables tout en ayant la capacité d'échanger leur place sur le terrain sans rien perdre de leur efficacité. Belaârabi était " l'homme de fer", " la muraille infranchissable" et " le tourbillon" en action grâce à l'appui de Chérif, Loukhaïli, Baba et tant d'autres.

Belaârabi se manifestait au moment crucial de l'attaque. Mais on le retrouvait également en milieu de terrain et sur les ailes ou en défense, grâce à sa vitesse de base pour briser le schéma tactique de l'équipe adverse avec une grande variété d'angles et de positions.

“ Nous nous préparions différemment d'un match à l'autre. L'essentiel, c'était de vaincre et convaincre. Nous ne sous-estimions aucun adversaire. Nous fournissions un football complet. C'est pourquoi nous étions à tout moment en train de chercher sans cesse des moyens pour atteindre la perfection. C'était évidemment le fruit d'un travail dur et sérieux que j'avais acquis avec Mbarek, Bihi et Ouazir et que j'avais perfectionné avec Maâroufi, Ammari et Rabah Saâdane. Mais il ne faut pas oublier qu'à cette époque, il fallait convaincre ou disparaître vu la classe des joueurs qui animaient à ce moment-là la scène sportive tels que Dolmi, Laghrissi, Bouderbala, Timoumi, Mouh, Mahrousse, Labied, Ben Omar, Ben Aissa, Aman Allah, Réda Riahi, Zaki, Laâlou, Azmi et Rouh Essalam ”, affirme cet homme de fer.

Belaârabi était rapide et intelligent. Il semait panique dans le camp adverse. Ses démarrages rapides et ses débordements étaient extraordinaires. Durant sa carrière de joueur, il inscrit 8 buts dont le premier contre l'ASS en 1988 dans les filets de Laâbou.

Son seul défaut : se mettre en colère quand un adversaire la malmenait. Cependant, il était très discipliné et avait beaucoup de respect pour ses dirigeants, ses entraîneurs, ses collègues, ses adversaires et les arbitres.
Selon Hadja Fatima Laâouissi, supportrice du DHJ, “ Belaârabi était plus souvent sur le terrain que sur le banc surtout quand il avait acquis beaucoup de maturité.

Il était une pièce maîtresse du dispositif tactique de Maâroufi, Ammari et Rabah Saâdane. Il jouait pour la gloire du Difaâ. Mais quand il s'exposait au jeu dur, il s'énervait et n'hésitait pas à envoyer “ son bourreau ” sur le tapis. Cependant, il était très estimé par tous les fans du DHJ.

Belaârabi a passé en 1994 au RCA puis il rentrait à sa ville natale, El Jadida, où on l'accueillait de nouveau au sein du DHJ avant de se retirer en 1998.
Sa reconversion comme encadreur des cadets du DHJ suscita l'admiration des fans du Difaâ même s'il n'a pas pu trouver le temps d'aller vers d'autres cieux pour obtenir des diplômes. Son rêve est de redorer le blason de l'école du DHJ, mais à condition qu'on ne néglige pas la formation des jeunes qui a toujours été considérée comme la vraie force du Difaâ.

Espérons que l'association des anciens joueurs du DHJ en collaboration avec l'association provinciale de la promotion des sports dans les Doukkala pensera à aider financièrement Ouazir, Loukhaïli, Belaârabi et Hassani pour une formation à l'étranger en tant que formateurs et entraîneurs des jeunes.

Belaârabi considérait ses entraîneurs comme de véritables pères et de véritables anges qui lui ont appris les ficelles du métier. Et, grâce évidemment à feu Boukri qu'il a entamé une carrière footballistique sans faille. Ainsi, il n'hésite pas à dire : “ Au début, c'était un peu difficile surtout que l'école du DHJ était un véritable grenier pour le Difaâ et l'équipe nationale.

Nous avions trouvé des éducateurs qui étaient de fins psychologues et pédagogues. Nous travaillions dans un cadre agréable malgré les moyens financiers et matériels très limités. Nous étions aussi entourés par des dirigeants ambitieux et qui voulaient faire du DHJ un club modèle. Voilà pourquoi nous nous efforcions de donner le meilleur de nous-mêmes pour être à la hauteur, non pour de l'argent, mais pour la gloire du football doukkali en particulier et du football national en général”.

Belaârabi a été appelé en équipe nationale des juniors en 1990 au temps de M. Abdellah Malaga. Il aurait pu jouer avec la sélection nationale “ Seniors ” s'il n'avait pas été blessé en 1991 en tentant une reprise alors qu'il était dans la surface des adversaires. Mais il n'a jamais été au bout du rouleau, mentalement surtout car il voyait toujours l'avenir avec une certaine sérénité. Et lorsqu'il avait repris les chemins de l'entraînement, il lui a fallu beaucoup de patience pour revenir à son top niveau.

Abderrazzak a joué deux finales de coupe du Trône en 1986 et 1987 contre les FAR. Il a aussi joué avec le DHJ, toujours, le championnat africain des clubs vainqueurs des coupes, saison 1987-1988. Lors de ce championnat, Belaârabi avait donné avec Yakdani une force supplémentaire au DHJ pour aller de l'avant.

Ainsi, il avait avec ses coéquipiers évidemment, éliminé A.S. Kalom de la Guinée et Al Ahli Allibye. Malheureusement, Belaârabi et le DHJ ont été éliminés en quart de finale face à Hammam El Anfe de Tunisie après les tirs au but. De cette époque, Belaârabi dit avec un grand regret et une grande fierté aussi : “ Nous avions allié détermination et conviction. Nous étions supérieurs sur le plan technique contre Kalom et Al Ahli Allibye.

Nous avions des entraîneurs compétents à savoir Dimitrov et Dezzaz. Nous avions aussi des éléments, comme Zidane, Zerouali, Bertal, Yakdani, Arsalane, Bidaouch, Bihi, Roh Essalam et Kiyal, capables à tout moment de faire la différence. Nous étions sûrs d'accéder à la phase finale en battant Hammam Al Anfe.

Nous nous étions créé beaucoup d'occasions. Malheureusement, nous n'avions pas pu les saisir et l'arbitre avait tout fait pour que nous ne profitions pas des chances qui se sont présentées. Cependant, je suis fier d'être arrivé à la phase du quart de finale du championnat africain des clubs vainqueurs des coupes.

Fier car le DHJ est la première équipe marocaine qui a pu accéder à ce stade. Et c'est en quelque sorte grâce au DHJ que les clubs nationaux ont entamé les périples du football africain avec une grande ambition et grande confiance ”.
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