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Ali Lmrabet interdit d'exercer pendant dix ans : Un verdict qui suscite des réactions mitigées

Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a appelé à la révision du verdict prononcé contre Ali Lmrabet lui interdisant l'exercice du métier de journaliste pendant dix ans, tout en exprimant son désaccord avec lui au sujet de la pratique rigoureu

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Le Tribunal de première instance de Rabat avait condamné, mardi matin, Ali Lmrabet à une amende de 50.000 dirhams et à l'interdiction d'exercer le métier de journaliste pendant dix ans, lors du procès pour diffamation intenté contre lui par M. Ahmed Khar, porte-parole officiel de l'Association des Parents des Sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf.

Lmrabet a été condamné également à payer un dirham symbolique à la victime Ahmed Khar avec publication du prononcé du verdict au quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia pendant trois semaines. Dans une déclaration à l'agence AFP, le secrétaire général du SNPM, M. Younès Moujahid, a souligné que "le plus grave dans cette affaire réside dans les liens que Lmrabet entretient avec la droite espagnole fasciste ". "Pis encore, Lmrabet a affirmé que le journal qu'il comptait lancer sera financé par des services de renseignements étrangers", a poursuivi M. Moujahid, ajoutant que "cette position ne peut être acceptée dans aucun pays démocratique".

Pour sa part, Me Aderrahim Jamaî, avocat de Lmrabet, a déclaré à la MAP que ce verdict "prononcé par contumace est unique et inéquitable", exprimant sa protestation contre la décision du tribunal qui lui a refusé de plaider pour son client, de lui accorder un délai afin de préparer ses plaidoiries et de permettre à Lmrabet d'être présent au procès". Il a considéré que l'absence de l'accusé n'empêche pas l'avocat de défendre son client. Me Jamaî a "lancé un appel aux journalistes pour faire face à ce genre de verdict inéquitables qui constitue un danger portant atteinte à la profession du journalisme". Il a indiqué que "dans ses écrits, Lmrabet n'a jamais évoqué le plaignant ou fait allusion à lui". D'un autre côté, plusieurs associations sahraouies des droits de l'Homme soutenant Ahmed Khar, l'une des victimes de la répression dans les camps de Tindouf, ont qualifié, mardi matin, le verdict prononcé par le tribunal de première instance de Rabat à l'encontre de Ali Lmrabet, de "léger" et ne correspond pas à la dimension de l'accusation.

L'Association Tribune Sahraouie pour l'Unité et la Fraternité, l'Association des Parents des Sahraouis Victimes de la Répression dans les Camps de Tindouf, l'Association Saqia Al Hamra pour l'Unité et la Solidarité ont souligné, dans des déclarations à la MAP, que le verdict "reste léger eu égard à la dimension de l'affaire qui ne touche pas uniquement le militant des droits de l'Homme Ahmed Khar, mais porte également atteinte à plus de 30 millions de Marocaines et de Marocains".

Pour sa part, Ahmed Khar, le plaignant, tout en exprimant sa satisfaction du verdict prononcé à l'encontre de Lamrabet, pense que le jugement est "léger" car, a-t-il expliqué, "cette affaire ne concerne pas seulement les séquestrés et les personnes ayant regagné le Maroc, mais l'ensemble des Marocains".
De son côté, Me Abderrahim Bouhmidi, avocat du plaignant, a affirmé que le jugement reste "très léger" eu égard "à l'arrogance et à la persistance de Ali Lamrabet dans ses allégations visant les citoyens marocains dans les provinces sahariennes et les séquestrés marocains à Tindouf". Le verdict prononcé, mardi, par le tribunal de première instance de Rabat à l'encontre de Ali Lmrabet lui interdisant d'exercer le métier de journaliste pendant 10 ans, se réfère à l'article 87 du code pénal, a indiqué une source judiciaire.

Cet article stipule en effet que "l'interdiction d'exercer une profession, activité ou art, doit être prononcée contre les condamnés pour crime ou délit, lorsque la juridiction constate que l'infraction commise a une relation directe avec l'exercice de la profession", a précisé la même source. Cette interdiction "ne peut excéder dix ans à compter du jour où la peine a été subie, sauf les cas où la loi en dispose autrement". Le tribunal a également ordonné la publication du verdict dans le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia pendant trois semaines.
Lmrabet avait déclaré en janvier dernier à l'hebdomadaire "Al Moustaqil" que "les séquestrés se trouvant à Tindouf sont libres de leurs mouvements et ne souhaitent pas regagner le Maroc".

Plusieurs organisations sahraouies des droits de l'Homme ont dénoncé les tortures subies par les Marocains séquestrés à Tindouf, en brandissant des photos des victimes. Ils ont également exprimé leur rejet total des déclarations de Ali Lmrabet, les qualifiant de "mensongères", d'"allégations" et de "faux témoignage", soulignant que les Marocains détenus à Tindouf sont considérés comme étant des "séquestrés".
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