Il convient d'emblée de souligner que l'ambassadeur du Maroc, qui accède encore à la « cour des grands », a été élu par 191 voix à l'Assemblée générale, soit la majorité absolue, et par 12 voix au Conseil de sécurité dès le premier tour. Arrivé en tête de huit candidats, il a bénéficié ainsi du soutien de pays comme la France, l'Italie, le Mexique, l'Argentine, la Belgique, le Gabon, le Sénégal, la Jordanie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
La désignation à ce niveau de juges au sein de cette instance est estampillée par une belle recommandation ayant valeur de symbole : il est dit dans les statuts que «parmi les personnes jouissant de la plus haute considération morale et qui réunissent les conditions requises pour l'exercice, dans leurs pays respectifs, des plus hautes fonctions judiciaires, ou qui sont des jurisconsultes possédant une compétence notoire en matière de droit international». L'élection de Mohamed Bennouna comme juge de la Cour de La Haye intervient dans un contexte marqué par l'émergence d'une série de conflits frontaliers et territoriaux, dont celui de la Chine populaire avec Taiwan n'est pas le moindre.
Spécialiste en l'occurrence de ce qu'on peut appeler les «conflits territoriaux», terrestres ou maritimes, puisqu'il fut membre de la Conférence des Nations unies sur le droit de la mer , il a suivi un parcours professionnel qui l'a conduit de l'Université aux arcanes de l'Onu en passant par la CIJ et diverses autres instances internationales, là où se concoctent le visage juridique et la philosophie du droit dans le monde. Ce docteur en droit, issu de l'Université de Nancy est aussi un diplômé de la prestigieuse Académie de droit international de La Haye et, titre rarissime en la matière, un éminent agrégé en droit et en sciences politiques de l'université de Paris.
Il aura aussi cumulé l'expérience riche et diversifiée de doyen à la faculté de droit de Rabat, de professeur visiteur dans plusieurs universités : Tunis, Alger, Nice, New York, Salonique et Paris, de juge au Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, auparavant de 1991 à 1998 de directeur général de l'Institut du monde arabe (IMA, Paris), de juge ad hoc à la CIJ dans le conflit opposant le Bénin et le Niger, de président du groupe des 77 (G77) à l'Onu. La liste serait longue de ses titres, mais il convient de mettre en évidence une carrière diplomatique au long cours. Il a reçu en effet le Prix national de la culture du Maroc, la Médaille de la Culture du Yemen et a été nommé Chevalier de l'Ordre national de français de la Légion d'honneur.
Le cursus, impressionnant, ne le cède en effet en rien en matière de pédagogie et de qualités humaines. Mohamed Bennouna n'a rien du diplomate cynique, sa prestance intellectuelle est hors pair. L'allure à la limite nonchalante, il est sans concessions et l'Assemblée générale des Nations unies retentit encore de ses plaidoiries et discours marqués par la volonté de convaincre plus que d'emporter l'adhésion.
En octobre 1975, il fut avec Driss Slaoui, Ahmed Snoussi et autres, membre de la délégation envoyée par feu S.M. Hassan II défendre le dossier marocain sur le Sahara devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye. De ce fait, il reste l'un des rares à maîtriser le dossier du Sahara dans ses contours juridiques, historiques et politiques. A La Haye, il avait en face de lui un certain…Mohamed Bedjaoui , juriste algérien que sa renommée précédait dans les couloirs de la CIJ mais qu'il avait su affronter et contrer avec ardeur et loyauté.
La Cour de La Haye, convaincue du bien-fondé de notre dossier avait alors proclamé son verdict selon lequel «le Sahara, au moment de sa colonisation par l'Espagne n'était pas terra nullus, c'est-à-dire un territoire sans maître », ajoutant que «des liens historiques et juridiques d'allégeance existaient entre les populations du Sahara et le Roi du Maroc »… Que Mohamed Bennouna retourne trente ans plus tard parmi les membres de l'honorable assemblée de la Cour de La Haye, là où le sort de notre Sahara fut âprement défendu, s'apparente à un signe du destin.
La désignation à ce niveau de juges au sein de cette instance est estampillée par une belle recommandation ayant valeur de symbole : il est dit dans les statuts que «parmi les personnes jouissant de la plus haute considération morale et qui réunissent les conditions requises pour l'exercice, dans leurs pays respectifs, des plus hautes fonctions judiciaires, ou qui sont des jurisconsultes possédant une compétence notoire en matière de droit international». L'élection de Mohamed Bennouna comme juge de la Cour de La Haye intervient dans un contexte marqué par l'émergence d'une série de conflits frontaliers et territoriaux, dont celui de la Chine populaire avec Taiwan n'est pas le moindre.
Spécialiste en l'occurrence de ce qu'on peut appeler les «conflits territoriaux», terrestres ou maritimes, puisqu'il fut membre de la Conférence des Nations unies sur le droit de la mer , il a suivi un parcours professionnel qui l'a conduit de l'Université aux arcanes de l'Onu en passant par la CIJ et diverses autres instances internationales, là où se concoctent le visage juridique et la philosophie du droit dans le monde. Ce docteur en droit, issu de l'Université de Nancy est aussi un diplômé de la prestigieuse Académie de droit international de La Haye et, titre rarissime en la matière, un éminent agrégé en droit et en sciences politiques de l'université de Paris.
Il aura aussi cumulé l'expérience riche et diversifiée de doyen à la faculté de droit de Rabat, de professeur visiteur dans plusieurs universités : Tunis, Alger, Nice, New York, Salonique et Paris, de juge au Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, auparavant de 1991 à 1998 de directeur général de l'Institut du monde arabe (IMA, Paris), de juge ad hoc à la CIJ dans le conflit opposant le Bénin et le Niger, de président du groupe des 77 (G77) à l'Onu. La liste serait longue de ses titres, mais il convient de mettre en évidence une carrière diplomatique au long cours. Il a reçu en effet le Prix national de la culture du Maroc, la Médaille de la Culture du Yemen et a été nommé Chevalier de l'Ordre national de français de la Légion d'honneur.
Le cursus, impressionnant, ne le cède en effet en rien en matière de pédagogie et de qualités humaines. Mohamed Bennouna n'a rien du diplomate cynique, sa prestance intellectuelle est hors pair. L'allure à la limite nonchalante, il est sans concessions et l'Assemblée générale des Nations unies retentit encore de ses plaidoiries et discours marqués par la volonté de convaincre plus que d'emporter l'adhésion.
En octobre 1975, il fut avec Driss Slaoui, Ahmed Snoussi et autres, membre de la délégation envoyée par feu S.M. Hassan II défendre le dossier marocain sur le Sahara devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye. De ce fait, il reste l'un des rares à maîtriser le dossier du Sahara dans ses contours juridiques, historiques et politiques. A La Haye, il avait en face de lui un certain…Mohamed Bedjaoui , juriste algérien que sa renommée précédait dans les couloirs de la CIJ mais qu'il avait su affronter et contrer avec ardeur et loyauté.
La Cour de La Haye, convaincue du bien-fondé de notre dossier avait alors proclamé son verdict selon lequel «le Sahara, au moment de sa colonisation par l'Espagne n'était pas terra nullus, c'est-à-dire un territoire sans maître », ajoutant que «des liens historiques et juridiques d'allégeance existaient entre les populations du Sahara et le Roi du Maroc »… Que Mohamed Bennouna retourne trente ans plus tard parmi les membres de l'honorable assemblée de la Cour de La Haye, là où le sort de notre Sahara fut âprement défendu, s'apparente à un signe du destin.
