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Brahim Tatum, le Bordelais

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Né le 25 mars 1935 au N° 22, rue Imam Ghazali, Brahim Tatum et ses deux frères, Ahmed et Mokhtar, ont grandi dans ce quartier casablancais où vivaient, à l'époque, de fabuleux footballeurs.

«En 1946, en pleine guerre mondiale, plusieurs joueurs évoluant en France avaient rejoint le Maroc en attendant la fin du conflit. Ainsi Larbi Benbarek, Khamiri, Lahcen Chicha auxquels s'étaient joints Abdelkébir Zhar, Petchou, Omar Beggadi, Naoui, Simohamed Soubiss, Bouchaib Morceau et Ahmed Ould el Byad composaient les stars d'une équipe de Derb Lihoudi. Presque chaque après-midi, ils disputaient des matches sur la grande place devant la mosquée du Habous», se rappelle avec nostalgie Brahim Tatum.

Ces virtuoses du ballon rond étaient suivis par des gamins à l'époque qu'étaient Mustapha Bettache, Driss Bennis, Tatum et Bennouna entre autres.
«Chacun de nous avait son idole qu'il essayait d'imiter une fois Benbarek et consorts, partis en emportant leur ballon», se remémore Tatum.

Mais pour trouver un ballon, c'était la croix et la bannière et les gamins, démunis et ne pouvant s'offrir une balle confectionnaient leur jouet préféré d'une drôle de manière.

«Nous cherchions dans les poubelles du quartier des chaussettes ou des bas en nylon que nous remplissions de journaux avant de les envelopper dans les emballages des célèbres pains de sucre de l'époque et nous voilà en possession d'un ballon de fortune», se rappelle Tatum

Brahim et ses copains jouaient pieds nus et chacun voulait ressembler à une des stars de l'époque.
«Moi, j'imitais Omar Beggadi dont j'admirais la détente et les buts inscrits de la tête», se souvient Tatum.

C'est là que furent formés de grands et célèbres internationaux qui allaient défendre avec courage et abnégation les couleurs du onze national du Maroc.
«Le 12 novembre 1961, cinq joueurs issus de Derb Lihoudi et du Habous avaient été alignés face à l'Espagne. Il s'agissait de Mustapha Bettache, Abdellah Zhar, Jdidi, Larbi et moi-même», souligne Tatum.

Mais avant d'en arriver là, le futur professionnel du Racing club de Paris et de Bordeaux fera ses premières armes à l'USA qu'il rejoignit en 1949 en compagnie de Jalal alors que Driss Bennis et Bennouna iront au RAC et qu'Ali rejoindra le Wydad.

«Sous la direction de Lolich, nous nous entraînions dans l'actuel complexe du WAC alors que les matches se jouaient au terrain de l'Idéal», se souvient Brahim.
Tatum passera par les minimes et cadets avant d'être intégré en équipe «seniors» sans passer par la catégorie des juniors.

«Mohamed Belmahjoub ayant été transféré à Marseille, Lolich fit appel à moi pour jouer en tant qu'avant centre de l'USA et c'est ainsi que je fus aligné, avec la formation où évoluaient les Ricio, Navarro, Assaba, Halioua, Bouazza et Larbi entre autres», dit Tatum.

Ainsi Brahim Tatum portera les couleurs de l'USA de 1953 à 1955, année de la dissolution de l'équipe.
«C'est à ce moment-là que Abderrahmane Belmahjoub me demande de le rejoindre à Paris pour suivre un stage avec les amateurs du Racing Club», se rappelle Tatum.

L'entraîneur de l'époque, Jordan, ne tardera pas à remarquer le talent du jeune joueur marocain qui excellait dans les «headings» et les reprises de volée.
«Je fus donc convoqué avec les professionnels et, ne " pipant " pas un mot de français, j'était le protégé de Belmahjoub qui se chargeait de la traduction», dit Tatum avec une pointe de nostalgie.

Au Racing Club de Paris, il jouera quatre saisons avant d'être prêté à Besançon en 1958 pour une année.

La saison suivante, il portera les couleurs d'Alex aux côtés de Khalfi.
En 1960, il retourne à Paris, pour défendre les couleurs du club Athletic de Paris en deuxième division aux côtés de Tibari et M'barek du CODM.
De là, il rejoindra Bordeaux dont il portera le maillot durant trois saisons (1961, 1962 et 1963).

En 1964, il est à Bastia avec laquelle il accédera en première division.
La carrière professionnelle de Tatum prendra fin en 1965 à Beziers.
Tatum n'a jamais lésiné pour venir au Maroc défendre les couleurs du onze national.

«A chaque fois que le sélectionneur Al Ahmed Antifit avait besoin de mes services, je répondais présent. Mais les matches que j'aimais le plus disputer étaient ceux contre l'Algérie, la Tunisie ou l'Egypte car j'arrivais toujours à les surprendre par mes coups de tête», se souvient Tatum qui a disputé avec son pays plusieurs rencontres contre notamment, la France, l'Espagne, l'Italie et la Hongrie.

Retraité de la Samir, Tatum vit modestement en attendant le jubilé que doit lui organiser Bordeaux en 2008. Il y a quelques mois, le président de la FRMF, Housni Benslimane, m'a vu lors de la réception offerte à nos juniors revenus de la coupe du Monde des Pays-Bas. Il m'a présenté à deux membres, influents de la FRMF et leur a recommandé de me recevoir. Malgré mes allées et venues incessants à Rabat, je n'ai toujours pas réussi à les rencontrer», tient à préciser Tatum.
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