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Face à l'escalade trash des bouffonneries de François Desagnat avec Michael Youn (La Beuze, les 11 Commandements), du délire régressif des Robins des bois (RRrrrr) ou de Eric et Ramzy (La Tour Montparnasse infernale, Les Dalton) et d'autres joyeusetés hautement intellectuelles du petit monde de la comédie qui se fait plus grosse que le cinéma, Brice de Nice bénéficiait d'un quotient sympathie.
La raison : bête comme un ballon et jaune comme un citron, ce personnage de trentenaire mentalement limité, loufoque, effréné, hédoniste et ultra superficiel a été créé par Jean Dujardin, figure née au café-théâtre et appréciée à la télévision française, notamment pour son rôle dans la populaire sitcom “Un gars, une fille”. Sans compter que l'excellent Clovis Cornillac et la charmante Elodie Bouchez apparaissent au casting de ce qui se révèle une peu spirituelle arnaque à l'humour. Cela dit, vrai anti-héros d'une fausse comédie crâne, Brice parvient à imposer un ton et un style très téléréalité dont la propension sournoise à l'autodénigrement constitue, musicalement compris, le penchant le plus amusant. Nice, 30° de température et -10 de Q.I. (quotient intellectuel).
C'est dans cet univers que Brice a grandi, entouré de pintades bronzées et de musclors décervelés. Son père est mafieux, sa mère, c'est la mer. Pas l'océan agité de Biarritz ou Casablanca, mais la surface chaude et plane de la baie de Nice. Nourri à Point Break, en version française bien sûr, (film de Katrhryn Bigelow sorti en 1981 avec Patrick Swayze et Brad Pitt et qui fait l'objet d'un petit culte parmi les amateurs de vagues), Brice se prend pour le plus grand surfeur de la terre. Tous les matins à l'aube, on le retrouve flottant sur sa planche, à attendre, entre les pédalos et les mamies qui prennent le frais, des vagues qui ne viendront pas. Personne n'ose le lui dire parce que Brice, son vrai sport, c'est la casse.
Comprendre “casser”, c'est-à-dire clouer le bec aux gens en leur envoyant à la figure une tirade qui n'appelle aucune réplique. Dans cette posture de winner tendance snowbordeur, il excelle. Jusqu'à ce qu'il se retrouve sur la paille. Il le dit en chantant : le luxe c'est son élément. “ Travailler ” n'apparaît même pas dans son vocabulaire qui doit compter, au mieux, 88 mots, dont jaune, sa couleur préférée, de son T-shirt à sa brosse à dents, en passant par ses baskets, ses draps, sa planche de surf et ses soirées, et son rire... Résultat : panique. Trouver un job, dévaliser une banque ou remporter une coupe de surf en affrontant de vrais vagues ?
Qu'il est vilain Jean Dujardin avec ces cheveux blonds filasses qui lui dégoulinent le long du front et dont il délace les douteuses mèches avec des airs à la Didier Bourdon emperruqué (Les Inconnus). Peut-être se venge t-il du mauvais tour que lui a joué James Huth en lui chipant ce personnage inspiré d'un ancien copain de classe.
Comme acolyte, le réalisateur lui a imposé Clovis Cornillac, sorte de premier partout qui, même enlaidi au maximum et puissamment débilifié, n'arrive pas à ne pas lui faire de l'ombre. Marius de Fréjus et sa romance avec Jeanne (de Cannes ?), c'est la petite touche de fantaisie dans un film gorgé de farces grasses. James Huth a beau tenter de densifier, humaniser et psychanalyser son personnage, Brice reste une caricature de pauvre type pas drôle. Sauf, il faut le reconnaître, quand il pousse la chansonnette (la musique est signée Bruno Coulais, le compositeur des Choristes), en parodiant à sa sauce des clips à succès.
Brice aurait fait meilleur effet à la Star'Ac qu'à l'école du rire. Parce que gags faciles, sketchs potaches et morale pas finaude, c'est open bar pendant une heure 38, plus le générique, qui en est truffé.
Brice de Nice, film français de James Huth avec Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Elodie Bouchez. Sortie au Maroc comme en France : 06 Avril 2005. Durée : 1h38.*
La raison : bête comme un ballon et jaune comme un citron, ce personnage de trentenaire mentalement limité, loufoque, effréné, hédoniste et ultra superficiel a été créé par Jean Dujardin, figure née au café-théâtre et appréciée à la télévision française, notamment pour son rôle dans la populaire sitcom “Un gars, une fille”. Sans compter que l'excellent Clovis Cornillac et la charmante Elodie Bouchez apparaissent au casting de ce qui se révèle une peu spirituelle arnaque à l'humour. Cela dit, vrai anti-héros d'une fausse comédie crâne, Brice parvient à imposer un ton et un style très téléréalité dont la propension sournoise à l'autodénigrement constitue, musicalement compris, le penchant le plus amusant. Nice, 30° de température et -10 de Q.I. (quotient intellectuel).
C'est dans cet univers que Brice a grandi, entouré de pintades bronzées et de musclors décervelés. Son père est mafieux, sa mère, c'est la mer. Pas l'océan agité de Biarritz ou Casablanca, mais la surface chaude et plane de la baie de Nice. Nourri à Point Break, en version française bien sûr, (film de Katrhryn Bigelow sorti en 1981 avec Patrick Swayze et Brad Pitt et qui fait l'objet d'un petit culte parmi les amateurs de vagues), Brice se prend pour le plus grand surfeur de la terre. Tous les matins à l'aube, on le retrouve flottant sur sa planche, à attendre, entre les pédalos et les mamies qui prennent le frais, des vagues qui ne viendront pas. Personne n'ose le lui dire parce que Brice, son vrai sport, c'est la casse.
Comprendre “casser”, c'est-à-dire clouer le bec aux gens en leur envoyant à la figure une tirade qui n'appelle aucune réplique. Dans cette posture de winner tendance snowbordeur, il excelle. Jusqu'à ce qu'il se retrouve sur la paille. Il le dit en chantant : le luxe c'est son élément. “ Travailler ” n'apparaît même pas dans son vocabulaire qui doit compter, au mieux, 88 mots, dont jaune, sa couleur préférée, de son T-shirt à sa brosse à dents, en passant par ses baskets, ses draps, sa planche de surf et ses soirées, et son rire... Résultat : panique. Trouver un job, dévaliser une banque ou remporter une coupe de surf en affrontant de vrais vagues ?
Qu'il est vilain Jean Dujardin avec ces cheveux blonds filasses qui lui dégoulinent le long du front et dont il délace les douteuses mèches avec des airs à la Didier Bourdon emperruqué (Les Inconnus). Peut-être se venge t-il du mauvais tour que lui a joué James Huth en lui chipant ce personnage inspiré d'un ancien copain de classe.
Comme acolyte, le réalisateur lui a imposé Clovis Cornillac, sorte de premier partout qui, même enlaidi au maximum et puissamment débilifié, n'arrive pas à ne pas lui faire de l'ombre. Marius de Fréjus et sa romance avec Jeanne (de Cannes ?), c'est la petite touche de fantaisie dans un film gorgé de farces grasses. James Huth a beau tenter de densifier, humaniser et psychanalyser son personnage, Brice reste une caricature de pauvre type pas drôle. Sauf, il faut le reconnaître, quand il pousse la chansonnette (la musique est signée Bruno Coulais, le compositeur des Choristes), en parodiant à sa sauce des clips à succès.
Brice aurait fait meilleur effet à la Star'Ac qu'à l'école du rire. Parce que gags faciles, sketchs potaches et morale pas finaude, c'est open bar pendant une heure 38, plus le générique, qui en est truffé.
Brice de Nice, film français de James Huth avec Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Elodie Bouchez. Sortie au Maroc comme en France : 06 Avril 2005. Durée : 1h38.*
