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Comédie - Iznogoud de Patrick Braoudé : Le grand bazar du grand vizir

C'est Patrick Braoudé, le réalisateur de Neuf mois, qui finalement porte à l'écran le anti-héros Iznogoud créé par René Goscinnny dans les années soixante. Une adaptation libre et tarte qui crispe les gags dans un manque flagrant d'inventivité. Ce qui ne

Comédie - Iznogoud de Patrick Braoudé : Le grand bazar du grand vizir
Et ce, malgré de mauvaises réactions suscitées dans la presse. La critique est trop élitiste, le grand public préfère se divertir au cinéma : ce vieux hiatus refait surface à chaque nouvelle tartufferie gauche que l'industrie du cinéma français produit en nombre croissant. Reste que personne ne pourra défendre les qualités cinématographiques de Iznogoud, car le film lui-même n'y prétend pas. Le réalisateur français Patrick Braoudé a peut-être passé neuf mois à préparer les décors et les 8000 figurants. Hormis les scènes d'extérieur tournées au Maroc, il a manifestement préféré les fausses barbes, le maquillage ostentatoire et le carton-pâte d'imitation Star Wars, pour dérouler une intrigue façon zapping dans un Orient boulevardier.

Iznogoud tient plus du sketch filmé que de la comédie long métrage. L'objectif c'est de faire rire, pas de signer une oeuvre. Michaël Youn-Iznogoud s'inscrit ainsi dans la lignée rentable de “ les comiques font leur cinéma ”, à la suite de Alain Chabat (Astérix 2, RRRrrr) et Eric et Ramzy (La Tour Montparnasse infernale, Les Dalton).

Le point commun entre eux tous ? René Goscinny : le célèbre créateur d'Astérix est aussi le père de Iznogoud, anti-héros petit, méchant, énervé et donc rigolo apparu en 1962 dans les colonnes des journaux Record et Pilote. Iznogoud est devenu le héros populaire de trente ouvrage sans jamais parvenir à être “ calife à la place du calife ”, son objectif suprême. Dans les années 70, René Goscinny avait pensé porter son personnage à l'écran avec Louis de Funès dans le rôle du grand vizir colérique. Mais le projet a échoué.

C'est donc Patrick Braoudé, le réalisateur de Neuf Mois, qui s'y est attelé. L'histoire est librement adaptée des albums de bande-dessinée, compilant quelques gags dans un Orient irréel et fantasmé qui contraste volontairement avec un texte ultra-contemporain du type : en haut de sa tour des Mille et une nuits, le vizir lève les sourcils sous son turban et soupire laconiquement : “ Ca le fait ! ”. Certains s'amuseront de voir Michaël Youn (le vizir Iznogoud), Jacques Villeret (le commandeur des croyants Haroun), Franck Dubosc (le chambellan) et Kad et Olivier (deux génies) participer tous ensemble à cette grande farce costumée qui n'hésite pas à lorgner vers la comédie musicale.

D'autres s'agaceront des grimaces et crises de nerfs que chacun répète en running gags. Quelques uns seront consternés, enfin, de constater un tel manque d'inventivité chez des scénaristes et comédiens comiques. Sur scène, au moins, ils sont face au public. Mais, par bienveillance ou simple curiosité, les spectateurs continuent de remplir les salles où Iznogoud fait son show.

Iznogoud, film français de Patrick Braoudé avec Michaël Youn, Jacques Villeret, Arno Chevrier, Franck Dubosc, Kad et Olivier, Rufus. Sortie en France et au Maroc : 9 février. Durée : 1h35.

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