Des pointures telles que Robert De Niro, Dustin Hoffman, Ben Stiller et Barbra Streisand (même si celle-ci n'avait pas tourné depuis 1997) peuvent-elles avoir des problèmes de trésorerie ? En les voyant se commettre dans la nouvelle comédie familiale zizi-papan-pipi-caca de Jay Roach, on peut se poser la question. Surtout quand on sait que le premier volet de la saga, Mon beau-père et moi, a remporté un succès phénoménal générant la modeste somme d'au moins 300 millions de dollars.
Mon beau-père, mes parents et moi est un film de casting visant à remplir les salles. Passée cette évidence, reste à lui trouver un argument. L'histoire est simple comme un événement de la vie quotidienne. Greg Focker (jeu de mot sur le nom propre, assez évident en anglais…), infirmier à Chicago, veut épouser sa fiancée Dina Byrnes (Blythe Danner). Après avoir péniblement passé l'examen de la belle famille dans Mon beau-père et moi, Greg organise une rencontre entre ses parents et ceux de sa dulcinée, espérant ainsi pourvoir fixer une date de mariage. Les deux familles se révèlent tellement incompatibles que le week-end vire à la débandade, pour le malheur des tourtereaux.
Le face à face explosif de personnages antinomiques est un grand classique de la comédie. Et la rencontre entre les parents d'un jeune couple, une source comique manifeste. Ici, Jay Roach n'a pas lésiné sur les profils. Robert de Niro (Jack Byrnes) campe un ex-agent de la CIA, psychorigide et effroyablement vieux jeu, obsédé par ses gadgets électroniques et la grandeur de l'Amérique, aux côtés d'une femme pâlotte (Teri Polo) qu'il ne regarde même plus. En face, Dustin Hoffman (Bernie Focker) - probablement celui qui s'en sort le mieux dans le film - incarne un ex-hippie juif, chaud lapin, ancien avocat devenu homme au foyer, adepte de capoeira et vivant avec une femme sexologue militante (Barbra Streisand). Forcément, le courant passe mal entre les deux couples.
Plutôt que de se donner le mal d'imaginer les échanges pittoresques qu'ils pourraient déclencher, les scénaristes se sont malheureusement contentés de gaver le film avec une surenchère de gags très en dessous de la ceinture. C'est aussi ça le style Jay Roach : le mauvais goût assumé, l'american way of life dans ce qu'elle peut avoir de primaire, toc, voire vulgaire, pour en faire jaillir les ridicules comme les bons côtés. Il en ressort que le coincé Byrnes est perdant devant les cool Fockers.
Entre leurs deux systèmes de valeurs - l'honneur de la patrie et l'île aux plaisirs - le réalisateur choisit clairement son camps. C'est aussi une façon de permettre à Greg, le dindon de la farce, de prendre sa revanche. Sur son beau-père tyrannique et sadique d'abord, qui l'avait largement persécuté dans le premier opus. Sur ses parents ensuite, qui, tout baba-cool qu'ils sont, n'en ont pas moins toujours gêné le fiston. « Maman je ne suis pas à l'aise pour parler de ma sexualité avec toi », est-il obligé de préciser.
Quant à son père, il doit lui expliquer sa consternation devant le mur que celui-ci a décoré avec ses médailles d'enfant perdant (Greg arrivait plutôt dixième que premier). Ce vaudeville cabotin aurait pu imaginer quelques sorties sur l'éducation des enfants et la façon dont les parents peuvent, parfois, incommoder leur progéniture. Mais il se limite joyeusement à des blagues potaches pour servir, au final, un dénouement parfaitement conformiste, qui plus est en contradiction avec la désinhibition qu'il faisait valoir.
Mon beau-père, mes parents et moi (Meet the Fockers), film américain de Jay Roach, avec Robert de Niro, Ben Stiller, Dustin Hoffman, Teri Polo, Barbra Streisand. Sortie en France et au Maroc : 16 février. Durée : 1h56.
Mon beau-père, mes parents et moi est un film de casting visant à remplir les salles. Passée cette évidence, reste à lui trouver un argument. L'histoire est simple comme un événement de la vie quotidienne. Greg Focker (jeu de mot sur le nom propre, assez évident en anglais…), infirmier à Chicago, veut épouser sa fiancée Dina Byrnes (Blythe Danner). Après avoir péniblement passé l'examen de la belle famille dans Mon beau-père et moi, Greg organise une rencontre entre ses parents et ceux de sa dulcinée, espérant ainsi pourvoir fixer une date de mariage. Les deux familles se révèlent tellement incompatibles que le week-end vire à la débandade, pour le malheur des tourtereaux.
Le face à face explosif de personnages antinomiques est un grand classique de la comédie. Et la rencontre entre les parents d'un jeune couple, une source comique manifeste. Ici, Jay Roach n'a pas lésiné sur les profils. Robert de Niro (Jack Byrnes) campe un ex-agent de la CIA, psychorigide et effroyablement vieux jeu, obsédé par ses gadgets électroniques et la grandeur de l'Amérique, aux côtés d'une femme pâlotte (Teri Polo) qu'il ne regarde même plus. En face, Dustin Hoffman (Bernie Focker) - probablement celui qui s'en sort le mieux dans le film - incarne un ex-hippie juif, chaud lapin, ancien avocat devenu homme au foyer, adepte de capoeira et vivant avec une femme sexologue militante (Barbra Streisand). Forcément, le courant passe mal entre les deux couples.
Plutôt que de se donner le mal d'imaginer les échanges pittoresques qu'ils pourraient déclencher, les scénaristes se sont malheureusement contentés de gaver le film avec une surenchère de gags très en dessous de la ceinture. C'est aussi ça le style Jay Roach : le mauvais goût assumé, l'american way of life dans ce qu'elle peut avoir de primaire, toc, voire vulgaire, pour en faire jaillir les ridicules comme les bons côtés. Il en ressort que le coincé Byrnes est perdant devant les cool Fockers.
Entre leurs deux systèmes de valeurs - l'honneur de la patrie et l'île aux plaisirs - le réalisateur choisit clairement son camps. C'est aussi une façon de permettre à Greg, le dindon de la farce, de prendre sa revanche. Sur son beau-père tyrannique et sadique d'abord, qui l'avait largement persécuté dans le premier opus. Sur ses parents ensuite, qui, tout baba-cool qu'ils sont, n'en ont pas moins toujours gêné le fiston. « Maman je ne suis pas à l'aise pour parler de ma sexualité avec toi », est-il obligé de préciser.
Quant à son père, il doit lui expliquer sa consternation devant le mur que celui-ci a décoré avec ses médailles d'enfant perdant (Greg arrivait plutôt dixième que premier). Ce vaudeville cabotin aurait pu imaginer quelques sorties sur l'éducation des enfants et la façon dont les parents peuvent, parfois, incommoder leur progéniture. Mais il se limite joyeusement à des blagues potaches pour servir, au final, un dénouement parfaitement conformiste, qui plus est en contradiction avec la désinhibition qu'il faisait valoir.
Mon beau-père, mes parents et moi (Meet the Fockers), film américain de Jay Roach, avec Robert de Niro, Ben Stiller, Dustin Hoffman, Teri Polo, Barbra Streisand. Sortie en France et au Maroc : 16 février. Durée : 1h56.
