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Comédie romantique - Irrésistible Alfie de Charles Shyer : Confidences d'un séducteur

Jude Law en one man show dans la peau d'un séducteur anglais chassant à Manhattan : hormis la performance d'acteur, Irrésistible Alfie ne promet rien de nouveau. Mais en assumant une vieille technique des années soixante : l'adresse à la caméra, et en ref

Comédie romantique - Irrésistible Alfie de Charles Shyer : Confidences d'un séducteur
A plus forte raison quand ces semblables sont des demoiselles : éviter leurs espoirs, leurs caprices et leurs larmes, les faire tourner en bourrique ou les quitter, c'est le sport préféré du cher Alfie.

Tendance, il s'en vante, à mille lieues de se trouver scandaleux. Il est tellement doué en matière de séduction qu'il se propose, un matin, au réveil, de dispenser son savoir faire à qui veut l'entendre. Irrésistible Alfie, comédie romantique de Charles Shyer (Le père de la mariée, L'affaire du collier) s'assume dès les premiers plans comme une sorte de petit manuel illustré à l'usage des dragueurs débutants.

De « comment s'habiller classe » à « comment faire avec les filles sans jamais s'engager », chaque leçon est présentée par Alfie himself, face à la caméra. A ces brèves têtes de chapitre en temps mort succèdent des vagues de travaux pratiques. Explication, illustration. Vieillotte (années soixante), la technique selon laquelle l'acteur s'adresse directement au spectateur vise, ici, à instaurer une connivence. Alfie dévoile ses trucs et ses secrets en exclusivité comme il le ferait, généreux, avec un adolescent mal assuré.

Ou, esseulé, devant son journal intime, car ses conseils de Don Juan éclairé tournent assez vite à la confidence : Alfie est un étranger à New York. Il s'est lancé à la conquête de Manhattan et de ses filles, gagne en tant que chauffeur de limousine de quoi s'offrir ses costumes de marques mais ne compte ni ami ni parent. C'est un déraciné. Et quand viennent les heures difficiles : la panne, l'angoisse, la repentance, il n'y a personne pour lui taper sur l'épaule.

Situation plus prévisible qu'irrésistible en vérité. Avec Irrésistible Alfie, rien de nouveau sous le soleil. Ni sur l'inévitable descente aux enfers du tombeur qui n'est plus sûr de ses charmes, ni sur ses perspectives d'avenir.

Difficile de changer quand on ne sait pas comment : Charles Shyer met l'accent sur cette évidence et évite les messages trop appuyés. « Trouve quelqu'un à aimer et vis chaque jour comme si c'était le dernier» réussit à percer. Mais le réalisateur a préféré se concentrer sur sa charge principale : remettre au goût du jour une comédie britannique réalisée par Lewis Gilbert en 1966 avec Michael Caine dans le rôle de Alfie.

Si Jude Law, pourtant bon acteur, échoue à déployer le cynisme que réclamait son personnage, et s'évertue à dispenser un sourire factice digne de séries telles Sex And The City, la modernisation du film d'origine n'est pas mal ébauchée. Sauf qu'elle est déjà dépassée : à l'heure du speed dating et des rencontres virtuelles, les atermoiements de Alfie, aussi branché soit-il, fleurent déjà le conservatisme qui s'ignore. Has been Casanova ?


ésistible Alfie, film américain et britannique de Charles Shyer avec Jude Law, Marisa Tomei, Omar Epps. Date de sortie France : 29 décembre, Maroc : 19 janvier. Durée : 1h46.
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