Menu
Search
Vendredi 26 Décembre 2025
S'abonner
close
Vendredi 26 Décembre 2025
Menu
Search

Constitution européenne : Les médias jugés coupables de «propagande du Oui»

No Image
L'Observatoire français des médias a dénoncé hier mercredi l'engagement massif, selon lui, des principaux médias français en faveur du "oui" à la Constitution européenne.
L'organisation altermondialiste appelle à des manifestations à Paris et en province le 9 mai, journée de l'Europe, pour exiger "un débat honnête et pluraliste" sur le nouveau traité de Rome.

Une soixantaine d'associations et de syndicats - Attac France, Casseurs de pub, Sud-Santé, CGT-Spectacle, l'Union des familles laïques de France - ont d'ores et déjà signé l'appel de l'OFM intitulé "Où est le débat ?".

"Où est le débat quand, entre le 1er janvier et le 31 mars 2005, toutes émissions confondues (JT, émissions politiques, émissions de divertissement), 71% des intervenants étaient favorables au 'oui' et quand, dans les journaux télévisés, les défenseurs de la Constitution accaparaient 73% du temps de parole?", s'interroge l'OFM.

"Où est le débat quand le président de la République préfère organiser un show télévisé à la gloire du 'oui', que le CSA ne comptabilise pas dans le temps de parole du 'oui', où il est interrogé par des patrons d'entreprises privées aux salaires astronomiques (...) plutôt que par des journalistes professionnels", poursuit le texte.

L'Observatoire, émanation de l'Observatoire international des médias lancé en janvier 2002 lors du Forum social de Porto Alegre, s'insurge également contre le "climat d'hostilité" entourant, selon lui, les prises de parole des tenants du "non" au référendum du 29 mai et dénonce l'attitude du CSA qui n'accorde qu'un tiers du temps de parole au «non».

La presse écrite n'est pas épargnée, la "quasi-totalité" des titres faisant aux yeux de l'OFM campagne pour le "oui" et se comportant "comme des acteurs politiques partisans".

De son côté, Media Ratings, qui se présente comme la première agence française de notation des médias, se contente de constater que "de nombreux médias français ont choisi leur camp", que ce soit celui du "oui" ou celui du "non", et ne font preuve d'aucune neutralité dans le débat politique.
Sur son site internet, l'agence propose les principales "perles" qu'elle a relevées depuis le début de la campagne référendaire.

Elle épingle notamment L'Humanité, qui est "presque devenu exclusivement une tribune pour le 'non' à la Constitution", Le Figaro ou encore Bernard Guetta, chroniqueur diplomatique sur France Inter. Media Ratings dénonce également l'attitude de France 2, coupable d'avoir "supprimé sur inspiration élyséenne" l'émission "Cent minutes pour convaincre" avec le président de la Commission européenne, Jose Manuel Durao Barroso. Dans une recommandation du 25 mars, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) demande aux chaînes de télévision et aux radios de "veiller à ce que les partis ou groupements politiques bénéficient d'une présentation et d'un accès à l'antenne équitables" en vue du référendum du 29 mai.

Précision non négligeable quand on sait la division du Parti socialiste sur la Constitution européenne, le CSA ajoute que "lorsqu'ils rendent compte de la pluralité des positions au sein des partis ou groupements politiques, (télévisions et radios) veillent également à le faire dans des conditions équitables". En revanche, la presse écrite n'est soumise à aucune obligation d'équilibre dans son traitement de l'actualité liée au référendum.
Lisez nos e-Papers